Bernard Louis et Gavroche : ce n’est qu’un au revoir

Ligarius, fils d’Uriel, comme père de son futur cheval de dressage, la discipline le tentant très fort.

Mais Gavroche de Nandy sort d’abord dans les épreuves d’obstacles destinées aux 4 et 5 ans avant d’être entraîné aux figures de Haute Ecole : piaffer, passage, pirouettes, appuyers et changements de pied au temps n’ont pas de secret pour lui… Et ce cheval 15 ans actuellement, continue de faire plaisir à son cavalier, qui en a 69, dans les épreuves de dressage, en Grand Prix International ou dans les reprises libres en musique.

Comme les vedettes, le couple a entrepris une tournée d’adieu, dont on ne sait où elle les mènera mais qui passe par la plupart des places équestres importantes ….

De passage à Bourg récemment, Bernard Louis a donné son point de vue sur le dressage en France : « Ce ne sont pas les chevaux français qui sont la cause de nos résultats trop moyens; certains font merveille sous des selles étrangères…. C’est notre équitation qui pose question, dans toutes les disciplines d’ailleurs, dans son organisation et dans ses méthodes, dans son enseignement et sa pratique, surtout… Il faut avant tout revenir aux fondamentaux, réapprendre à apprendre, depuis le débourrage jusqu’à la Haute Ecole… Et restaurer le respect des règles de base du dressage… Il faut que l’enseignement de la légèreté et de l’accord des aides revienne au cœur de la formation et de la pratique…Alors la France reviendra-t-elle sans doute la grande nation équestre qu’elle était et qu’elle doit rester ».

En attendant, le couple démontre qu’en équitation, avec un cheval bien élevé et une santé raisonnablement bonne, l’âge peut être un plus, puisqu’il apporte une somme d’expériences utiles à soi-même et à d’autres. Bernard Louis sait d’ailleurs très bien faire profiter qui veut de ses conseils et de ses anecdotes. Il parle de son Gavroche avec amour : « nous vieillirons ensemble, nous dit-il, je le ménage ». Et il est vrai que le couple porte beau : chapeau à celui qui laisse voir ses cheveux blancs lorsqu’il enlève le sien, pour saluer son public et ses juges, et au beau Gavroche qui piaffe si bien. Ils peuvent donner l’exemple du travail bien fait durant de longues années encore et c’est d’ailleurs ce que nous leur souhaitons.
F. M.-L.