Des départements qui s’impliquent

l’activité dans les deux départements rhônalpins. L’association vient de signer la mise en place d’un programme d’amélioration génétique avec le Conseil général de la Loire. Le département ligérien s’engage dès cette année, et pour 3 ans, à apporter une aide directe aux éleveurs : 800 € par saillie et par an pour les chevaux, 400 € pour les poneys. Ce programme concerne des juments classées « élites, excellentes ou très bonnes » ou indicées à plus de 120 (elles ou leur production) présentées à des étalons dotés, eux aussi, d’un excellent potentiel génétique et sportif. Les discussions sont en cours avec le Conseil général du Rhône qui devrait, d’ici à quelques semaines, entériner une action similaire. L’Association des éleveurs de chevaux et poneys de sport Rhône-Loire soutenait déjà, depuis 2 ans, ses éleveurs avec un programme interne dont l’objectif était de « faire ressortir les très bonnes poulinières des prés. » L’aide annuelle (200 € en 2009) accordée à ces juments à condition qu’elles soient présentées aux concours locaux sera maintenue pour les éleveurs adhérents qui ne sont pas installés dans la Loire ou dans le Rhône.

En 2009, comme l’année précédente, l’association a d’ailleurs eu la satisfaction de constater que cette aide à l’élevage portait ses fruits. Dix-neuf poulinières se sont qualifiées pour le régional lors des concours locaux de Montbrison dans la Loire (24 présentées) et Taponas dans le Rhône (15 participantes). Malheureusement, trop d’éleveurs ligériens n’ont pas fait l’effort de se rendre à Chazey-sur-Ain. Chez les 2 ans, les locaux ont réalisé un « sans-faute » ou presque avec 9 qualifiées sur 11. Chez les 3 ans, même satisfaction pour la qualité des lots présentés (16 qualifiées sur 19) et le triplé gagnant, à Taponas, de l’élevage du Lô (Catherine Reyes à Communay dans le Rhône). Par contre, le nombre de participants dans cette génération est jugé « catastrophique » par Vincent Dellinger qui propose d’organiser un seul concours local en 2010, à 4 jours seulement du régional. Il se déroulera le 17 septembre à Taponas.

L’assemblée générale, qui vient de se dérouler le samedi 30 janvier à Feyzin, près de Lyon, a également permis de mettre en avant les très bons résultats nationaux obtenus l’an dernier par l’association. Le premier d’entre eux reste, bien sûr, le titre de vice-championne de France des 3 ans décroché par Saga Lulu de la Mûre (Pégase Gerbaux et Doors de la Combe à Béatrice Drigeard Desgarnier), à Equita’Lyon, fin octobre. L’autre belle performance de l’année est à mettre au compte de Tati Lulu d’Aubigny (Baloubet du Rouet et de Goodlulu d’Aubigny), 7e des 2 ans à St-Lô. On ne pouvait pas imaginer plus bel hommage à Jacques Valette, l’éleveur de Tati Lulu et de Doors de la Combe, la mère de Saga Lulu, décédé en août dernier. Les participants à l’assemblée générale ont d’ailleurs eu une pensée émue pour ce « pilier » de l’association (qu’il a présidée pendant près de 10 ans) et de l’ASECRA (dont il était encore trésorier).

L’Association des éleveurs Rhône-Loire compte près d’une centaine d’adhérents. Vincent Dellinger constate un important « turn over » des petits éleveurs qu’il aimerait fidéliser. La structure ne manque pourtant pas d’initiatives dans ce sens en tenant à jour son site Internet www.chevalrhoneloire.com, en éditant chaque année un catalogue présentant les élevages (500 exemplaires distribués en 2009 à Equita’Lyon), en organisant des formations comme celle proposée l’an dernier avec Nicolas Blondeau qui pourrait être à nouveau d’actualité en 2010. L’association fonctionne avec un budget annuel d’environ ?15 000 € financés à hauteur de 50 % par des sponsors qui communiquent dans le catalogue.

Les participants à l’assemblée générale ont pu faire connaissance de Sophie Dubrulle, la nouvelle déléguée ANSF des régions Bourgogne, Franche-Comté et Rhône-Alpes, présentée par Yvon Chauvin, le président de l’ANSF qui avait fait le déplacement depuis la Bourgogne justement, mais aussi d’Olivier Croze, le nouveau délégué régional des Haras nationaux (prise de fonction le 1er octobre dernier). L’établissement public au cœur de l’actualité national est aussi un vrai sujet d’inquiétude dans la Loire. Programmé depuis plusieurs années, le déménagement de son centre technique de Montbrison (300 juments par an sur 3,5 hectares) sur un site plus approprié est régulièrement remis en cause. Sur le point d’aboutir à l’automne dernier, le projet est, plus que jamais, à nouveau sur la sellette.
Margot Silvestre