Le bel art de la monte en amazone

siècles, plus récents, le port du pantalon fut interdit à ces dames. Si elles souhaitaient monter, il leur fallait donc porter une jupe longue. Pour y arriver, il fallut créer une selle spéciale, plate et fortement rembourrée, dotée de deux fourches, ce qui nous vaut l’expression ‘‘monter dans les fourches’’ : les deux jambes sont positionnées à gauche du cheval, l’une au-dessus de la fourche supérieure, l’autre posée sur l’étrier. Le contact avec l’animal est donc différent puisqu’il ‘‘manque’’ une jambe à droite. Elle est remplacée par une longue cravache. Pas évident, tout cela, au début...

Cependant, la monte en amazone a ses amoureuses - et même quelques amoureux. C’est en effet une façon gracieuse de monter, agrémentée encore par un joli costume. Cependant, les selles restent des objets rares, donc chers, et beaucoup hésitent à s’en séparer.

Dans l’Ain, les clubs pratiquant cet art particulier sont rares. Le petit club Loisirs équestres à Massieux offre cet avantage. « Notre club est plutôt axé sur les jeunes, dans toutes les disciplines, y compris les courses amateurs jeunes pour apprendre aux enfants à gérer la vitesse des chevaux, précise le moniteur Alain Desprat. Nous y avons ajouté la monte en amazone, et les jeunes filles viennent de loin pour apprendre ». Elles ne sont certes pas encore très nombreuses, ce qui leur permet d’apprécier un enseignement très personnalisé.

Deux d’entre elles, Juliette et Albanne, parlent de leur passion : « Ce n’est pas très rassurant les premières fois, mais grâce à M. Desprat, spécialement formé pour cela, et à un instructeur qui vient chaque semaine nous perfectionner, nous évoluons rapidement ». Ces demoiselles viennent tout spécialement de Lyon pour monter en amazone... Pour l’instant, elles se contentent d’animer des spectacles en interne, mais peut-être seront-elles bientôt très demandées : la discipline est jolie, d’autant plus qu’elle serait alors assortie d’une belle mise en scène.

F. M.-L.