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Les assemblées générales des éleveurs du Cantal et du Puy de Dôme

CANTALC'est dans la sellerie d'honneur du centre technique d'Aurillac que se sont réunis les éleveurs du Cantal pour leur assemblée générale le samedi 29 janvier avant le traditionnel repas des adhérents. Photo 1 sur 2
Le Cantal a globalement maintenu son niveau d'élevage avec 232 juments saillies sur un potentiel d'environ 250 juments. Kerbela (Kesberoy, Ar et Fatouma, Ar par Mad Oua, Ar) pur-sang arabe, a servi à lui seul 52 juments. Bel exemple de la pugnacité d'une équipe pour faire venir un Sire de cette envergure. Par ailleurs, le président Delaunay continue d'œuvrer pour la mise en place, entre Aurillac (15) et Orléat (63), d'une liaison pour le transport de semence réfrigérée ce qui permettrait aux éleveurs du Puy-de-Dôme d'avoir un coût de frais technique inférieur pour les étalons stationnés dans le Cantal.
Arrivée en trombe d'un étalon anglo-arabe privé, Scandale d'Ivraie (Laurier de Here, AA et Jaliska de Tanues, AA par Iago C, AA), approuvé pour produire également en Selle Français, dont Nicolas Blondeau disait, lors du testage ANSF 2010, qu'il s'agissait « d'un cheval appliqué et disponible avec un très bon pas et un bon tempéramment ». Il a servi près de 60 juments dès sa première saison, c'est dire s'il a interpellé les éleveurs. Quand à Véloce de Favi HN, il a, pour sa 4e saison consécutive à Aurillac, servi 45 juments et sera stationné pour la saison 2011 à Villeneuve (47).
Côté initiatives, la semaine de l'élevage, organisée par l'association des éleveurs du Cantal, a permis de réunir chevaux, éleveurs, marchands et cavaliers sur un même site. L'accueil y était convivial et chaleureux. Même si les ventes ont été modestes, puisque seuls cinq chevaux ont trouvé acheteur, elles n'en sont pas moins la preuve que l'évènement présente un intérêt non négligeable pour tous les éleveurs et mérite d'être poursuivi, encouragé et amélioré. A ce titre, plusieurs pistes sont à l'étude avec, notamment, une séance de préparation qui pourrait être mise en place afin de présenter les chevaux dans de meilleures conditions, mais également des actions en direction du grand public. A charge des organisateurs de perfectionner cette manifestation pour lui donner l'envergure souhaitée.
Si d'ordinaire les finances sont souvent sujet à polémique, avec un résultat positif de 5 782 €, la santé financière de l'association paraît parfaitement saine et semble bien être le fruit d'une gestion clairvoyante puisque l'équipe dirigeante en place avait anticipé dès les premières annonces du désengagement possible de l'Etat en constituant une réserve qui permet, aujourd'hui, d'envisager l'avenir avec une certaine sérénité. Néanmoins, le président Delaunay interpelle l'assistance sur la nécéssité de trouver de nouvelles sources de financement afin de poursuivre les actions entreprises, à l'image de ce sponsoring salutaire, venu d'un groupe d'éleveurs Cantalous, qui a permit d'organiser l'épreuve surdotée de la semaine de l'élevage, laquelle était placée juste avant les ventes de chevaux de sport. 1 750 € ont ainsi été octroyés aux trois premiers cavalier(e)s de l'épreuve, attirant ainsi une clientèle plus nombreuse sur le concours et surtout sur les ventes.
Vint ensuite le tour des responsables des commission sport (Stéphane Chalier) et courses (Paul Coudert) de présenter le bilan de la saison. A noter au passage la très récente création du site www.anglocourse.com, véritable concentré d'informations concernant celles et ceux qui font l'actualité en anglo-arabie, les manifestations et concours avec de nombreux reportages, photos et vidéos. Ce site deviendra certainement incontournable pour tous les passionnés d'anglo de courses.

La réforme des HN

Le président Delaunay présente le tout nouveau GIP « France-Haras » récemment signé par les différents partenaires et dont le signataire représentant l'Anaa n'est autre que l'actuel président, Jean-Marie Bernachot.

L'objet de ce GIP est de placer sous tutelle professionnelle et régionale les missions concurrentielles assurées jusque là par les ex HN, à savoir notamment, l'étalonnage, l'identification et les services aux éleveurs. Ce groupement décidera, entre autre choses, de l'achat d'étalons et de leur répartition sur le territoire national. Il paraît évident qu'une région divisée et affaiblie n'a que peu de chance d'être écoutée or, force est de constater la situation d'échec de la fédération régionale sous sa forme actuelle. Il aurait fallu arriver à l'aube de 2011 soudés, armés et solidaires. Seule une vision régionale permettra aux quatre départements d'Auvergne de sauvegarder leur élevage, et les vaines querelles intestines ne peuvent que fragiliser un peu plus les éleveurs.
D'autre part, ce même groupement prendra des décisions concernant le maintient en activité ou non de structures existantes. On est en droit de se demander ce qu'il adviendra de stations telles que Trizac et Maurs dans le Cantal, ainsi que celle d'Orléat dans le Puy-de-Dôme pour lesquelles Henri Albert, récemment nommé directeur du pôle d'Aurillac annonçait publiquement, lors des finales ANSF 2010 de Saint-Lô qu'il venait en Auvergne « pour les fermer ».
Mutation
Venu s'exprimer sur les perspectives à court et moyen termes dans le monde du cheval de sport, le Président Bernachot annonce que les coupes sombres dans les budgets des associations de race ne devraient pas gêner l'Anaa outre mesure, son conseil d'administration ayant anticipé depuis trois ans, considérant que l'important était d'apporter un soutien aux éleveurs et non pas aux structures qui les représentent, quitte à réduire les budgets de fonctionnement.
L'avenir passera indubitablement par des structures régionales, les moyens financiers se trouvant désormais dans les régions. Ainsi et pour la première fois, la Fenecso, structure regroupant tous les présidents de région, a reçu une dotation qui, dans les années à venir, ira croissante et sera destinée à valoriser au mieux les concours. Quant à la maison mère de l'élevage dont la naissance a été quelque peu compliquée, elle devrait, à l'avenir, servir de relais pour les concours d'élevage; le rôle des associations nationales de race étant désormais de gérer un stud-book, harmoniser la réglementation au niveau national et assurer la promotion de la race. D'autre part, le GIP nouvellement créé aura une durée de vie limitée et ne sera, en fait, qu'une transition vers l'étalonnage privé. Enfin, si l'IFCE, né de la fusion HN/ENE est censé être recentré sur des missions de service publix au service de l'ensemble de la fillière, les soutiens que l'on est en droit d'en attendre sont de moins en moins perceptibles et l'établissement semble s'éloigner de plus en plus des éleveurs.
On le comprend aisément, le paysage administratif de l'élevage est en pleine mutation et l'avenir des associations départementales passera donc bien par une prise en charge collective régionale, d'autant plus que les restrictions budgétaires pourraient amener, à très court terme, la suppression pure et simple des aides de l'état.

Sarah Marteau

PUY DE DOME

Les débuts d'année sont toujours propices aux assemblées générales. Le Puy-de-Dôme ne fait pas exception à la règle et l'association des éleveurs s'est donc réunie pour passer en revue l'année écoulée et envisager la saison à venir. Après le traditionnel mot d'accueil, le Président Thellier est rapidement entré dans le vif du sujet et a passé en revue la saison des concours d'élevage organisés par l'association, lesquels ont accueilli 158 chevaux tous âges confondus (sauf pour les Anglo-Arabes pour lesquels les concours sont organisés dans le Cantal) avec 60 représentants de l'élevage Auvergnat présents sur les différentes finales. S'ensuit un débat sur le choix des dates de concours modèle et allures où chacun émet avis et objections, aucune date proposée n'ayant reçu l'agrément de la majorité des éleveurs présents. Le conseil d'administration devra donc se réunir rapidement pour plancher sur le sujet.
Sur le plan financier, compte tenu de la balance des charges et des produits, il apparaît que les comptes présentent un résultat négatif de 997 €, ce qui représente une nette amélioration de la santé financière de l'association qui, sur l'exercice précédent, présentait un résultat négatif de 2 272 €. L'objectif d'un équilibrage des comptes est annoncé pour l'exercice 2011. Quitus est donné.

GIP : une naissance qui divise

L'actualité est occupée par ce dossier, déjà abordé précédemment avec les présidents Delaunay pour le Cantal et Geffrey pour l'Allier (la Haute-Loire n'ayant pas encore de structure regroupant ses éleveurs) lors d'une précédente réunion à Aurillac, sur l'initiative de M. de Guénin, directeur de l'IFCE.
Le Président Thellier présente rapidement les rôles et fonctionnement du GIP France-Haras aux éleveurs présents, et dont découle, en partie, la nécessité d'adapter les structures départementales selon des formes juridiques pertinentes afin de permettre les transferts public/privé. Par ailleurs, l'implication des collectivités territoriales ira grandissant en ce qui concerne le maintien en activité des stations existantes, et le Président de prendre pour exemple la station de Cercy-la-Tour dont le foncier est passé aux mains des collectivités locales, la station appartenant depuis 2 ans à un groupement. Enfin et compte tenu de l'attitude des représentants des pouvoirs publics, il est évident que l'intérêt des éleveurs va vers un rapprochement des structures départementales, or la fédération d'Auvergne des syndicats d'éleveurs de chevaux de selle et poneys a fait la preuve de son inefficacité avec, entre autres, cette présidence tournante qui conduit à des défaillances dont les répercussions pourraient bien conduire, à très court termes à la suppression des concours modèle et allures. Le sujet devient plus épineux dès lors que l'on aborde les modalités du rapprochement ainsi que les structures partenaires. Nombre d'éleveurs ne se sentent pas proche du Cantal voyant là une trop grande disparité géographique, culturelle et d'élevage. Le Président pose la question qui, en substance, contient à elle seule, son sentiment personnel : « Seriez-vous contre le fait d'être absorbé par le Cantal ? » le débat est lancé, mais un point reste évident pour tous, il faut une structure unique régionale ! Curieusement, il semble qu'une majorité d'éleveurs présents soient favorables à un rattachement à la région Rhône-Alpes. Division séculaire des peuples gaulois, sans doute, mais à l'heure où il apparaît vital de resserrer les rangs, certains semblent s'évertuer à vouloir quitter le navire, cherchant une nouvelle terre d'accueil. Des contacts seront donc pris dans ce sens.
Vient ensuite la traditionnelle revue de détail du palmarès des chevaux nés dans le Puy de Dôme, avant de se diriger vers une table qui, quant à elle, fait toujours l'unanimité.
24/02/2011

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