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Les Chuquerie au sommet

En 2008, Ufo de Nisi a remporté le titre de champion de France des foals jeunes à St-Lô. Cette victoire a comblé de joie Gaëlle Soulat et Geneviève Galy, toutes deux éleveuses de chevaux de sportGaëlle est installée à St-Martin-Lestra Photo 1 sur 2
à quelques kilomètres de Feurs (42), Geneviève habite à Bessenay (69). Gaëlle Soulat a élevé Jonquille Chuquerie, la mère d’Ufo. En 2004, elle l’a vendue à Geneniève Galy, qui est donc la naisseuse du champion.

Les deux éleveurs sont d’excellentes amies. Elles ont fait ensemble le déplacement en Normandie, persuadées de présenter à ce rendez-vous national un très beau poulain, issu de l’un des meilleurs reproducteurs au monde, l’hanovrien Argentinus. Elles espéraient un bon classement mais elles étaient à mille lieux de penser décrocher le titre « inaccessible » à leurs yeux. C’est pourtant bien ce poulain né en Rhône-Alpes qui a été sacré champion de France : une première pour l’association des éleveurs de chevaux et poneys de sport Rhône-Loire, dont les deux femmes sont membres.

Gaëlle Soulat est née à Paris et a grandi en Normandie où elle a découvert l’équitation. Elle est venue à Lyon pour ses études. C’est là qu’elle a rencontré son mari Stéphane, vétérinaire. En 1995, elle a décidé d’acheter son premier cheval « toute seule, comme une grande ». Son choix s’est porté sur une jument baptisée Capucine Chuquerie (Royal Ardent et Surprise Chuquerie). Ensemble, elles sont sorties sur des épreuves Pro 2, mais la jument « bien meilleure que moi », souligne sa propriétaire, a poursuivi sa carrière associée à des professionnels. Elle s’est illustrée sur des épreuves internationales. Elle a terminé sa carrière en 2002 en remportant les finales de Ligue Rhône-Alpes à Equita’Lyon (3 sans fautes sur les 3 tours du concours).

Rien ne prédestinait Gaëlle et Stéphane Soulat à se lancer dans l’élevage. Mais en 1997, pour assurer la relève de Capucine, ils ont voulu faire l’acquisition d’un poulain. Satisfaits des résultats de leur jument, ils ont pris contact avec l’élevage Chuquerie. Son propriétaire venait de décéder. Ses enfants souhaitaient vendre la mère de Capucine suitée d’une pouliche : Jonquille Chuquerie. Surprise a donc quitté la Normandie pour Rhône-Alpes. Gaëlle Soulat et son mari ont débuté leur élevage sans prairie mais en conservant l’affixe ?Chuquerie !

En 2003, ils ont fait l’acquisition de leur ferme à St-Martin-Lestra. Ils avaient déjà fait naître quatre produits de Surprise, qui est morte cette année-là. Parmi ses poulains, Movenpick Chuquerie (Papillon Rouge) devrait commencer les Grands prix Pro2 en 2009. Cette même année, Capucine a débuté sa carrière de reproductrice. Sa première pouliche, Quirinale Chuquerie (Corrado) a participé au championnat de France des foals de St-Lô. L’an dernier, elle était suitée d’une pouliche. Uzanne Chuquerie (Tinka’s Boy) a terminé vice-championne du concours régional 2008. Comme Ufo, elle était qualifiée pour Saint-Lô. Mais, ne pouvant emmener les 2 poulains, Gaëlle Soulat et Geneviève Galy ont fait le choix de présenter Ufo de Nisi qui était à vendre et a, d’ailleurs, été acheté avant même les résultats du national. Depuis le sevrage de sa pouliche, Quirinale est au travail en Normandie chez Timothée Anciaume.

En 2004, Gaëlle et Stéphane Soulat ont eu l’opportunité d’acheter une très bonne jument holsteiner, Famara (Cor de la Bryère). Avec Jonquille saillie par For Pleasure, ils se retrouvaient avec trois poulinières, dont 2 de la même souche. C’est la raison pour laquelle ils ont décidé de la céder à leur amie après la naissance de son poulain. Depuis, Jonquille revient pouliner à St-Martin où Gaëlle Soulat dispose d’installations adaptées à la reproduction (notamment deux boxes équipés d’une surveillance vidéo).

La jeune éleveur des monts du Lyonnais ne garde que les femelles et vend les mâles. Bien qu’équipée d’une carrière en sable Bord, elle les confie quoiqu’il en soit à des professionnels au moment du débourrage. « Il n’est pas simple d’élever des chevaux de sport, explique-t-elle. Depuis 10 ans, nous allons à la finale des jeunes chevaux à Fontainebleau afin de voir les produits des étalons à notre disposition, ainsi que les jeunes performers. Nous n’hésitons pas à nous faire conseiller par les étalonniers et les éleveurs ayant une plus grande expérience que nous. Il est également intéressant d’avoir l’avis de cavaliers professionnels concernant la facilité d’utilisation des produits de tel ou tel étalon. Nous essayons d’avoir des poulinières bien conformées, avec de belles allures (Jonquille et Quirinale sont labellisées dressage) et testées en compétition. »

Gaëlle Soulat est déjà en contact avec des acheteurs suédois pour un poulain à naître ce printemps. Elle parle couramment l’anglais, un atout pour le commerce. Elle qui dit que l’élevage n’était pas son truc au départ s’est bien prise au jeu ! Elle attend maintenant les fruits de son travail sur les terrains de concours : « Gagner en modèles et allures, c’est bien, gagner en Grand prix, c’est mieux ... »

Margot Silvestre

26/02/2009

Actualités régionales