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Une enveloppe exceptionnelle du Département pour la filière cheval

Un soutien exceptionnel de plus de 5 M€ a été attribué par le Département de l’Ain aux acteurs de la filière cheval malmenés et fragilisés par la pandémie. Ainsi, chaque centre équestre a reçu une aide d’urgence de 2 000 €. Le point sur cette action globale pilotée par Aintourisme avec Jean Deguerry, Président du département de l’Ain.

Monsieur le président vous avez décidé en mai de venir en soutien des centres équestres durement touchés par le premier confinement. Quelle a été cette aide ? Il semble que votre choix a été de l’organiser au travers de Aintourisme, organisme pour la promotion du Tourisme en général dans l’Ain, pour quelles raisons ?

Effectivement, au regard du rythme des saisons et du calendrier des vacances scolaires, l’activité de nos centres équestres est inséparable de la promotion touristique de l’Ain. Et vice versa : le tourisme aindinois trouve dans l’équitation un des vecteurs majeurs des loisirs en pleine nature. Puisque les deux ont partie liée, il me semble pertinent que les acteurs économiques de l’équitation trouvent leur juste part dans l’aide exceptionnelle, - 5,2 M€ - que notre Conseil départemental vient d’allouer aux professionnels du tourisme, en réponse aux préjudices que le premier confinement leur a infligés. A ce titre, chaque centre équestre a perçu 2 000 € du Département de l’Ain pour subvenir aux besoins structurels relevant de l’urgence.

Le cheval dans l’Ain est à la fois très ancré dans l’histoire du département mais également en pleine évolution  avec des domaines différents : les centres équestres pour l’enseignement de l’équitation, les cavaliers professionnels pour la valorisation, et la commercialisation qui l’accompagne, d’une production  qui ne se limite plus à celle des nombreux éleveurs du département et des circuits pour les amoureux des randonnées à cheval. Comment situez-vous le cheval parmi les atouts du département ?

Vous avez raison de le souligner : le département a acquis une légitimité certaine dans ce qu’il est convenu d’appeler « la plus noble conquête de l’homme ». L’élevage équestre y devient une institution dès le XIVe siècle au moment où la Maison de Savoie crée un haras aux Echets, dans la Dombes.

Au-delà du contexte historique, la diversité du relief de l’Ain se prête à merveille à la randonnée équestre au gré d’un patrimoine paysager fort bien préservé, entre plaines et montagnes, entre bois et rivières. Cette activité de loisirs trouve, de surcroît, une puissante impulsion dans le rayonnement de nos acteurs associatifs.

Ainsi, l’association départementale L’Ain à cheval  a balisé plus de 1 300 km de sentiers balisés. Et elle a pris soin de répertorier l’ensemble des relais offrant gîte et couvert au cheval et au cavalier.

L’association Equid’Ain, quant à elle, s’attache depuis 2012 à promouvoir les acteurs de la « filière des équidés » - chevaux, poneys, ânes -  dans notre département en privilégiant la promotion de l’équitation dans l’Ain et celle de l’Ain à travers l’univers du cheval. 

Autant dire qu’elle exerce un rôle-clef auprès des partenaires institutionnels et des sponsors pour l’organisation des divers événements liés à la mise en valeur da la pratique équestre dans ses divers registres, que le cheval soit voué à la randonnée, à la course ou au travail.

Quelques chiffres, fort éloquents, suffisent à prendre la dimension exacte des nombreuses disciplines qu’embrasse l’équitation dans notre département : l’Ain, rien que pour le cheval, c’est 110 carrières, 21 carrières de dressage, 74 manèges, 6 parcours d’obstacles, 9 pistes de courses pour le plat, 2 terrains de polo, 8 parcours de cross… Oui, pour l’Ain, le cheval est à la fois un atout sportif et un vecteur touristique. 

Hormis votre aide exceptionnelle liée aux conséquences de la crise sanitaire, - l’une des plus importantes qu’un département ait apportée à sa filière équine -, comment organisez-vous l’encouragement à cette filière et quels en sont les rouages ?

Comme il se doit, le Département de l’Ain n’a pas attendu cette crise sanitaire pour encourager la filière équine, sur ces trois terrains d’expression : touristique, agricole et sportif.

Sous l’angle touristique que vous évoquiez en préambule, je soulignerai que, dès 2016, notre Livre blanc du tourisme affirmait son soutien au Comité Départemental d’Equitation. Etaient alors mentionnés, parmi les perspectives, la structuration d’une filière de promotion « cheval » et le développement d’itinéraires de randonnées équestres dans le cadre, plus large, de la promotion des sports de nature. A ce propos, le soutien que nous avons apporté au Parc du Cheval de Chazey-sur-Ain livre un exemple concret de notre ambition.

Par ailleurs, nous manifestons notre appui au volet agricole de la filière équine. Pour la seule année 2019, le Conseil départemental de l’Ain lui a consacré plus de 15 000 €, répartis entre les utilisateurs de chevaux de trait, - marquage électronique, appui technique, frais de déplacements pour les concours régionaux - et les éleveurs de chevaux de sports pour soutenir leur présence au concours départemental.

Notre politique sportive réserve enfin une place toute particulière à la dimension compétitive de l’équitation. Nous lui avons alloué plus de 73 000 € en 2019. Cette enveloppe comprend une aide au fonctionnement du Comité Départemental d’Equitation, tenant compte des besoins des 142 clubs équestres de l’Ain, - pour les journées dédiées au perfectionnement des athlètes, à la formation des cadres techniques, des arbitres et des bénévoles -, en proportion aussi des 8 700 licenciés aindinois, - dont plus de 5 000 jeunes -. Nous apportons aussi notre aide à l’organisation de deux grands rendez-vous équestres : le jumping international du Parc au Cheval à Chazey-sur-Ain (8 000 €) et le Jumping internationale de Bourg-en-Bresse (50 000 €) qui n’a pu hélas se tenir en 2020 en raison de la crise sanitaire.

Nous avons tenu néanmoins à accompagner les organisateurs dans le règlement des factures inhérentes à cette annulation en leur accordant une subvention de 35 000 €.

Nous sommes fiers enfin d’encourager les sportifs de haut niveau qui exercent leur talent en équitation, à l’exemple de Delphine de Jotemps, meneuse d’attelages, plusieurs fois lauréate de concours fort relevés.

Bref, dans toutes ses dimensions, comme dans ses diverses disciplines, l’équitation trouve dans l’Ain un territoire de choix, tout acquise à promouvoir notre patrimoine paysager et à relever de nouveaux défis sportifs…

Propos recueillis par ER

16/12/2020

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