Yannick Naud : « Garder la flamme »


Journal Le Cheval : Yannick Naud, pouvez-vous vous présenter rapidement pour nos lecteurs ?

Yannick Naud : C’est à 14 ans et plutôt tourné vers le loisir que j’ai commencé l’équitation. J’aimais sauter des troncs dans les champs et je me suis dit qu’il me fallait acquérir un peu de technique pour faire ça bien. C’est comme ça que tout a commencé. La passion a vite rejoint mon cursus scolaire puisque j’ai fait un Bac Pro Elevage, puis je suis entré en STAPS option Equitation et j’ai passé mon BE à Montpellier. J’ai commencé en tant que cavalier dans la région Rhône-Alpes. Voilà 5 ans que je suis aux Ecuries du Léman à Sciez (74) où je mêle une vie de cavalier pro avec formation et valorisation de jeunes chevaux, concours et coaching de cavaliers.

J’ai la très grande chance d’être bien épaulé par une équipe solide et toujours présente pour me donner un coup de main. Mes chevaux, même s’ils ont tous leur caractère, sont tous très accessibles, si bien que mes élèves peuvent les sortir sans problème.



LC : 2018 a été une saison très riche pour vous, peut-on revenir dessus ?

YN : Tout vient d’un cheval : Denant VDL (Cardento) acheté à 4 ans par sa propriétaire qui me l’a confié dès le départ. Nous avons pris le temps de le former et de l’amener sur les grosses épreuves. Même s’il n’est jamais le plus rapide de par sa grosse propulsion, il est toujours ultra respectueux avec une vraie envie de bien faire. En 2018, il s’est classé sur quasiment tous les Grands Prix auxquels il a participé. Je peux dire qu’il a fait une année irréprochable. Il a d’abord remporté le Championnat des 2 Savoies, puis il se classe à Megève sur un CSI 1*. Et ce sont 4 parcours sans-faute que nous enchaînons à Fontainebleau, ce qui nous permet de terminer 3e du Championnat Pro 3. La saison se termine par de très belles places à Equid’Espaces à la Roche sur Foron, puis à Olympjump à Albertville. Je suis extrêmement fier de lui : c’est un cheval généreux. Denant VDL a été vendu en fin de saison.

LC : Quels sont vos objectifs pour la saison 2019 ?

YN : C’est une saison différente qui s’annonce. Je dirais une saison de transition. J’ai 2 chevaux en pleine évolution que je veux former cette année.

Tout d’abord l’étalon de 7 ans Czar du Mont d’Etrier (Ogano Sitte). Il a été acheté à 1 an et nous le formons petit à petit depuis. Aujourd’hui, il est prêt pour des 130.

L’autre est un Selle Français de 8 ans par Diamant de Sémilly. Bradley tourne sur des 130/135 et viendra épauler Czar. Mon objectif avec eux est clairement de retourner à Fontainebleau cette année. J’ai aussi plusieurs 4 et 5 ans que je vais faire évoluer en cycle libre cette année. J’ai conscience que là , mes objectifs sont sur le long terme, peut-être 2020 ou 2021.



Il y a quelques rendez-vous incontournables dans une saison où j’aime me rendre. Ils font partie de mes objectifs. Je pense notamment à Montagnole (73), Cluny, L’hôpital-le-Grand, Megève, Lyon et bien sûr Fontainebleau.



LC : Quel est votre quotidien ?

YN : Mes chevaux sortent tous 2 à 3 fois par jour : marcheur, monté, balade ou liberté. J’alterne séance en longe, sur le plat et gymnastique sur les barres. J’intercale mes cours dans ce programme en fonction de mes clients. Je participe aussi à des stages avec Denys Troussier. Comme il est de la région, il est souvent sur les mêmes concours que moi et peut garder un œil mon travail. Reynald Angot vient aussi une fois par an aux écuries. Ces cavaliers correspondent à mon fonctionnement et ma vision des choses. Ils travaillent sur la confiance avec les mêmes méthodes de travail.



Notre région est riche en cavaliers de très bon niveau comme Benoît Cernin, Julien Gonin ou, plus près, Jean-Luc Mourier. Tout cela contribue sacrément à élever le niveau en concours. Je trouve cela hyper positif car ça me tire vers le haut. J’aime les regarder sur le terrain et au paddock car tout est bon à prendre. Ca me booste.



LC : Comment choisissez-vous vos chevaux ?

YN : Les chevaux me sont soit confiés par leur propriétaire, soit achetés en copropriété. Je les choisis la plupart du temps jeunes, sur leurs qualités physiques et mentales mais aussi sur leurs origines. Je fais attention à leur laisser le temps d’évoluer, c’est important selon moi. Et si le cheval ne s’avère pas assez performant pour un pro, je sais qu’il fera le bonheur d’un bon amateur. C’est très gratifiant de former un couple qui fonctionne parfaitement et de savoir quel cheval conviendra à quel client. J’ai à cœur de les suivre de A à Z et de respecter les objectifs de chacun. C’est une fierté de les voir évoluer et parfois même dépasser le coach !



LC : Un mot ou une phrase qui vous définit ?

YN : J’aime mon sport et j’aime mon métier. En bref, j’aime ce que je fais. Si c’est une chance de vivre de sa passion, il faut aussi savoir garder cette flamme et avoir envie de la transmettre. Je crois que les chevaux et les cavaliers me le rendent bien.



Vous devez être membre pour ajouter des commentaires. Devenez membre ou connectez-vous