Arnaud Bourdois champion de France Pro 2
Comment s'est passé le championnat ?
« C’était comme on dit dans les courses « un bon engagement pour le cheval ». C’est un cheval qui est très régulier depuis ses 4 ans, il est très concours et respectueux. Je n’étais pas qualifié pour le Pro 1, il me manquait des points. Là tous les feux étaient au vert pour ce championnat et pour lui, à 8 ans, ça tombait très bien. Le planning juste avant le championnat a été bien géré, on l'a mis sur la hauteur à Tours-Pernay, à Saint Lô où il est sans-faute, classé dans les 140. On avait une préparation idéale. C'est un cheval qui est foncièrement respectueux et je travaille avec Fred David pour le saut et Loïc Gloaguen sur le plat.
On termine 10e de la chasse (sur 105) et le 2e jour aussi, à 2,5 pts de la tête. Le lendemain sans-faute, on remonte à la 3e place. En finale 1re manche je prends 6 pts de dépassement de temps donc 1 pt, qui m'a un peu agacé parce que j'ai perdu un championnat et carrément perdu le podium à cause d'1 point une année, donc clairement je m’étais dit c'est mort, je ne reviendrai plus… Fred m’a encouragé « On se recentre là-dessus, on finit bien », et là, la chance c'est que Gin a serré le temps comme jamais dans la dernière manche. Il y a 9 dépassements de temps, et comme je venais de me faire piquer au vif au 1er tour, là j’ai fait très attention au temps et je rentre à l'heure, sans-faute. Du coup ça me permet de rester à mon score. Les deux autres prenant des points, je me retrouve en tête pour la médaille d’or ».
D’où vient votre cheval ?
« De l’élevage des Matis, l’élevage de Cheux de Marc Houssin. La mère de Gin, Perle de Cheux (Trésor de Cheux), est une exceptionnelle poulinière. Je pense ne pas me tromper en disant que Marc Houssin l'a donnée en cadeau de mariage à sa fille Isabelle. Son premier poulain, Baladin des Matis (Padock du Plessis) a tourné sous la selle de Nicolas Delmotte et Mégane Moissonnier. Son propre frère Calypso des Matis fait les grosses épreuves aux USA.
C'est une belle histoire que je vais vous raconter. La propriétaire de Gin Fizz, Estelle Polette de Oliveira, cliente à la maison, avait un cheval qui s'appelait Quo Vadis de Cheux, un cheval de rêve pour un amateur, beau, facile, tout le temps classé, tout le temps sans-faute. Le cheval est mort en retraite, intoxiqué en mangeant des glands de chêne. Du coup elle me dit j’aimerais bien faire de l'élevage et j'aimerais demander à louer la sœur de Quo Vadis, sa propre sœur, qui s'appelle Perle, sans savoir que ça allait être une jument qui allait très bien produire. Isabelle, la fille de Marc Houssin, a bien voulu louer Perle et donc c'est comme ça qu'est né Gin Fizz. Elle avait mis Cornet d'abord et puis ça n’a pas rempli. Le report sur Contendro a donné Gin Fizz que j’ai débourré et que je monte depuis ses 4 ans. Il était Elite et en tête du top 100 à 5 ans, Excellent à 6 ans. A 7 ans il a fait une demi-saison parce que je me suis blessé, on a redémarré en mai-juin. »
Vous exercez où ?
« Dans Rennes. J'ai la chance d'avoir eu cet emplacement qui est quasi dans la ville, côté ouest. C’est une écurie de valorisation et écurie de propriétaires. On a 34 boxes et puis une dizaine de chevaux dehors à l'élevage avec poulains et poulinières. On fait un petit peu d’élevage. Nous avons eu Hix Hix Elle, qui a été vice-championne des 5 ans il y a 2 ans. »
E. R.
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