Bruno Souloumiac, l’homme qui aime les Setters Anglais
Incontournable en Bretagne, Bruno Souloumiac. Dans sa belle propriété de La Touche Porée, près de Saint Malo, l’homme de cheval cultive une autre passion : la chasse à la bécasse en compagnie de ses Setters anglais. Très proche de la nature, il s’est aménagé au bout de sa propriété son jardin secret, un plan d’eau sur lequel glissent en toute quiétude bernaches, canards, cannetons et cygnes. Son lac des cygnes à lui où il vient souvent se reposer l’esprit : « Quand je suis fatigué c’est là que je viens me ressourcer », dit-il en scrutant au sol les empreintes de sangliers ou de cerfs.
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Rien ne lui échappe. Il connaît l’endroit par cœur et peut dire quel animal est passé par là dans la nuit. Il lit dans les traces des pieds des animaux comme d’autres lisent dans les lignes de la main. La chasse pour lui n’est pas une fin en soi mais un prétexte pour passer un long moment de connivence avec ses chiens. Il en a une dizaine qui lui obéissent au doigt et à l’oeil. Les Setters anglais, des chiens au tempérament doux, au pelage souple moucheté de noir, d’orange, de fauve clair, de roux sont d’excellents chiens d’arrêt et d’excellents compagnons au caractère enjoué, montrant sans réserve leur joie de vivre. Pas rare, été comme hiver de voir Bruno rentrer au petit matin d’une longue balade dans la nature entouré de ses chiens.Une longue allée majestueuse conduisant à une demeure de caractère, majestueuse elle aussi, plantée au milieu d’un grand parc arboré et fleuri. C’est dans cette propriété cossue que vivent Bruno Souloumiac et sa famille. « Pas un de mes trois enfants ne fait un métier dans le cheval. C’est l’inverse de ce qui m’est arrivé. Dans ma famille personne ne montait à cheval. C’est à 18 ans, en 68, que le virus m’a mordu, et il ne m’a plus lâché. J’ai commené à La Cravache à Saint Coulons, j’ai été en stage en Normandie chez Daniel Constant. C’était l’époque des Grain d’Or, Joyau d’Or. J’ai toujours aimé les chevaux, tous les chevaux, y compris les Traits.Cavalier de classe B et de classe A, il s’installe en 1979 à La Touche Porée, une propriété de 34 hectares qui appartient à son beau-père et qu’il achètera 10 ans plus tard. L’élevage fait partie intégrante de son activité. Il y eut jusqu’à 24 poulinières ici, et plus de 100 chevaux. Ecuries, manèges, carrières constituent un outil de premier choix qui lui servira à développer une activité d’entraînement et de négoce qui feront de lui l’un des plus importants marchands de chevaux de l’hexagone.Homme de contacts, chaleureux, entreprenant, il aurait pu aussi devenir éditeur dans les années 80 - son beau-père, homme d’affaires avisé étant propriétaire de l’Eperon. Trop absorbé par son métier, il a décliné l’offre de succession. « Mais, reconnaît-il, ce fut une belle époque pour moi et j’avais droit à de belles pages de reportage ».
Fences : l’histoire d’une rencontre
Fences qui fête cette année ses 25 ans est l’événement mondialement connu dans les ventes de chevaux. Bruno fait naturellement partie de cette équipe d’associés qui un beau jour de concours à New York ont imaginé puis décidé de créer cet événement français. Bruno se souvient : « Marcel Rozier venait de construire ses écuries à Bois-le-Roi et parlait d’organiser des ventes. Eric Nègre, Arnaud et moi avions le même projet. Bernard Le Courtois aussi. C’est à New York que nous avons décidé de nous grouper et d’organiser cette vente à Bois-Le-Roi chez Marcel Rozier pendant la Grande semaine de l’élevage à Fontainebleau. Yves Lemaire nous a rejoints. Nous avons rapidement trouvé un nom, puis on s’est mis au boulot. Une soirée de ventes la première année, deux la deuxième année, trois la troisème, et début de la tournée de sélection cette troisième année. »La formule, bien construite et hardiment menée, a immédiatement connu le succès et la pérennité. Les associés « historiques » sont toujours aux manettes. De nouveaux les ont rejoints. Ils trouvent les chevaux, certes, mais aussi les clients. En groupant leurs carnets d’adresses, leurs compétences, leur imagination ils ont fait de Fences un événement aussi connu et durable que la fête de la Musique. « Nos clients sont devenus nos amis », dit-il en citant Liliane Fromer et l’industriel italien Giuseppe Porporato.
Un village équestre
Si Bruno a décidé de prendre un peu de recul par rapport à son activité, le domaine n’est pourtant pas en sommeil. Des cavaliers - souvent étrangers - viennent s’y installer momentanément. C’est le cas de Frédéric David qui fait une tournée européenne avant de repartir vers les Emirats. Benjamin Robert y est fixé depuis quelques années. Les projets ne manquent pas dans la tête de cet homme actif, bâtisseur dans l’âme. Celui qui va voir le jour d’ici peu concerne la création d’un village équestre à La Touche Porée. Sur un terrain de 4, 5 hectares qui longe l’allée d’accès, vingt-cinq maisons luxueuses vont être construites pour être vendues à des amateurs de sports équestres. Ils pourront venir ici avec leurs chevaux et profiter des installations (manèges, boxes, carrières). La formule existe dans d’autres domaines et rencontre un succès certain. Les travaux ont déjà commencé sur la parcelle. Le démarrage de la construction est programmé pour le printemps prochain. Le nouveau promoteur immobilier garde évidemment un œil attentif sur l’évolution de la filière. La nouvelle organisation de la SHF concernant les chevaux étrangers ? « Aucun intérêt, ridicule », tranche-t-il. Sur l’élevage en Bretagne, son jugement est très nettement orienté vers l’optimisme : « Il y a un peu moins de chevaux mais plus de bons chevaux. Je viens de faire la tournée des foals en Bretagne et j’ai vu d’excellents poulains. Les éleveurs ont fait un énorme travail de sélection dont on voit les résultats maintenant. Les élevages sont pour la plupart recentrés sur trois ou quatre poulinières de bonnes origines croisées avec de bons étalons. Les progrès sont spectaculaires. »Avis aux amateurs. Les poulains seront à Fences dans quelques jours.
Elevage de Linon : une renaissance
L’élevage de Linon au château de la Bourbansais à Pleugueneuc s’est éteint avec le décès de Mme de Lorgeril, pour laquelle Bruno montait les chevaux vers la fin des années soixante-dix. Le petit-fils de Mme de Lorgemil, Olivier, vient de décider de redémarrer cette activité d’élevage. Conseillé par son oncle, Guy de Kergariou, ancien écuyer de Saumur et Bruno il a fait l’acquisition d’une bonne jument de 6 ans, Trace du Rouet (L’Arc de Triomphe - Kannan) achetée à Yannick Fardin. Les poulains à naître porteront l’affixe de Linon. Olivier de Lorgeril s’est installé ici depuis 1991 dans le but de reprendre la gestion du domaine et développer les activités touristiques autour du parc zoologique (500 animaux de tous les continents sur 10 hectares) et du château. Magnifique site, unique en Bretagne, qui reçoit chaque année des milliers de visiteurs.Etienne Robert
Incontournable en Bretagne, Bruno Souloumiac. Dans sa belle propriété de La Touche Porée, près de Saint Malo, l’homme de cheval cultive une autre passion : la chasse à la bécasse en compagnie de ses Setters anglais. Très proche de la nature, il s’est aménagé au bout de sa propriété son jardin secret, un plan d’eau sur lequel glissent en toute quiétude bernaches, canards, cannetons et cygnes. Son lac des cygnes à lui où il vient souvent se reposer l’esprit : « Quand je suis fatigué c’est là que je viens me ressourcer », dit-il en scrutant au sol les empreintes de sangliers ou de cerfs. |
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Rien ne lui échappe. Il connaît l’endroit par cœur et peut dire quel animal est passé par là dans la nuit. Il lit dans les traces des pieds des animaux comme d’autres lisent dans les lignes de la main. La chasse pour lui n’est pas une fin en soi mais un prétexte pour passer un long moment de connivence avec ses chiens. Il en a une dizaine qui lui obéissent au doigt et à l’oeil. Les Setters anglais, des chiens au tempérament doux, au pelage souple moucheté de noir, d’orange, de fauve clair, de roux sont d’excellents chiens d’arrêt et d’excellents compagnons au caractère enjoué, montrant sans réserve leur joie de vivre. Pas rare, été comme hiver de voir Bruno rentrer au petit matin d’une longue balade dans la nature entouré de ses chiens.
Une longue allée majestueuse conduisant à une demeure de caractère, majestueuse elle aussi, plantée au milieu d’un grand parc arboré et fleuri. C’est dans cette propriété cossue que vivent Bruno Souloumiac et sa famille. « Pas un de mes trois enfants ne fait un métier dans le cheval. C’est l’inverse de ce qui m’est arrivé. Dans ma famille personne ne montait à cheval. C’est à 18 ans, en 68, que le virus m’a mordu, et il ne m’a plus lâché. J’ai commené à La Cravache à Saint Coulons, j’ai été en stage en Normandie chez Daniel Constant. C’était l’époque des Grain d’Or, Joyau d’Or. J’ai toujours aimé les chevaux, tous les chevaux, y compris les Traits.
Cavalier de classe B et de classe A, il s’installe en 1979 à La Touche Porée, une propriété de 34 hectares qui appartient à son beau-père et qu’il achètera 10 ans plus tard.
L’élevage fait partie intégrante de son activité. Il y eut jusqu’à 24 poulinières ici, et plus de 100 chevaux. Ecuries, manèges, carrières constituent un outil de premier choix qui lui servira à développer une activité d’entraînement et de négoce qui feront de lui l’un des plus importants marchands de chevaux de l’hexagone.
Homme de contacts, chaleureux, entreprenant, il aurait pu aussi devenir éditeur dans les années 80 - son beau-père, homme d’affaires avisé étant propriétaire de l’Eperon. Trop absorbé par son métier, il a décliné l’offre de succession. « Mais, reconnaît-il, ce fut une belle époque pour moi et j’avais droit à de belles pages de reportage ».
Fences : l’histoire d’une rencontre
Fences qui fête cette année ses 25 ans est l’événement mondialement connu dans les ventes de chevaux. Bruno fait naturellement partie de cette équipe d’associés qui un beau jour de concours à New York ont imaginé puis décidé de créer cet événement français. Bruno se souvient : « Marcel Rozier venait de construire ses écuries à Bois-le-Roi et parlait d’organiser des ventes. Eric Nègre, Arnaud et moi avions le même projet. Bernard Le Courtois aussi. C’est à New York que nous avons décidé de nous grouper et d’organiser cette vente à Bois-Le-Roi chez Marcel Rozier pendant la Grande semaine de l’élevage à Fontainebleau. Yves Lemaire nous a rejoints. Nous avons rapidement trouvé un nom, puis on s’est mis au boulot. Une soirée de ventes la première année, deux la deuxième année, trois la troisème, et début de la tournée de sélection cette troisième année. »
La formule, bien construite et hardiment menée, a immédiatement connu le succès et la pérennité. Les associés « historiques » sont toujours aux manettes. De nouveaux les ont rejoints.
Ils trouvent les chevaux, certes, mais aussi les clients. En groupant leurs carnets d’adresses, leurs compétences, leur imagination ils ont fait de Fences un événement aussi connu et durable que la fête de la Musique. « Nos clients sont devenus nos amis », dit-il en citant Liliane Fromer et l’industriel italien Giuseppe Porporato.
Un village équestre
Si Bruno a décidé de prendre un peu de recul par rapport à son activité, le domaine n’est pourtant pas en sommeil. Des cavaliers - souvent étrangers - viennent s’y installer momentanément. C’est le cas de Frédéric David qui fait une tournée européenne avant de repartir vers les Emirats. Benjamin Robert y est fixé depuis quelques années.
Les projets ne manquent pas dans la tête de cet homme actif, bâtisseur dans l’âme. Celui qui va voir le jour d’ici peu concerne la création d’un village équestre à La Touche Porée. Sur un terrain de 4, 5 hectares qui longe l’allée d’accès, vingt-cinq maisons luxueuses vont être construites pour être vendues à des amateurs de sports équestres. Ils pourront venir ici avec leurs chevaux et profiter des installations (manèges, boxes, carrières). La formule existe dans d’autres domaines et rencontre un succès certain. Les travaux ont déjà commencé sur la parcelle. Le démarrage de la construction est programmé pour le printemps prochain.
Le nouveau promoteur immobilier garde évidemment un œil attentif sur l’évolution de la filière. La nouvelle organisation de la SHF concernant les chevaux étrangers ? « Aucun intérêt, ridicule », tranche-t-il. Sur l’élevage en Bretagne, son jugement est très nettement orienté vers l’optimisme : « Il y a un peu moins de chevaux mais plus de bons chevaux. Je viens de faire la tournée des foals en Bretagne et j’ai vu d’excellents poulains. Les éleveurs ont fait un énorme travail de sélection dont on voit les résultats maintenant. Les élevages sont pour la plupart recentrés sur trois ou quatre poulinières de bonnes origines croisées avec de bons étalons. Les progrès sont spectaculaires. »
Avis aux amateurs. Les poulains seront à Fences dans quelques jours.
Elevage de Linon : une renaissance
L’élevage de Linon au château de la Bourbansais à Pleugueneuc s’est éteint avec le décès de Mme de Lorgeril, pour laquelle Bruno montait les chevaux vers la fin des années soixante-dix. Le petit-fils de Mme de Lorgemil, Olivier, vient de décider de redémarrer cette activité d’élevage. Conseillé par son oncle, Guy de Kergariou, ancien écuyer de Saumur et Bruno il a fait l’acquisition d’une bonne jument de 6 ans, Trace du Rouet (L’Arc de Triomphe - Kannan) achetée à Yannick Fardin. Les poulains à naître porteront l’affixe de Linon. Olivier de Lorgeril s’est installé ici depuis 1991 dans le but de reprendre la gestion du domaine et développer les activités touristiques autour du parc zoologique (500 animaux de tous les continents sur 10 hectares) et du château. Magnifique site, unique en Bretagne, qui reçoit chaque année des milliers de visiteurs.
Etienne Robert
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