Burgo : « La crise ? Connais pas »
Le sang, rien que le sang. Tel est le credo qui préside à l’Elevage de Burgo chez Jean-Paul et Nicole Sels, dans le MorbihanUn élevage qui ne connait pas la crise. La méthode Burgo est la même depuis 15 ans : le sang, la génétique, l’alimentation
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et le temps. « Inutile de chercher une finale à 4 ans. Il faut laisser aux chevaux le temps de grandir ». La méthode ne semble pas être si mauvaise puisque Jean-Paul Sels vend facilement ses chevaux. Hormis les poulinières, le cheval le plus âgé va prendre 5 ans.
« La crise ? Connais pas », dit l’éleveur qui suit invariablement la ligne fixée par son instinct de généticien et son intuition de « tout français ». « Je ne dis pas qu’il ne faut pas aller aux pères étrangers mais je ne connais pas bien les lignées maternelles. Donc méfiance. Une exception toutefois avec Tara de Burgo, une fille de Triomphe de Muze (Chin Chin) avec Fée d’Oz mais la souche maternelle de Triomphe est totalement SF avec Galoubet et Ifrane par le Pur-sang Château du Diable. J’ai basé ma sélection sur la qualité du saut et la recherche du sang, sans trop me tromper. Je reste persuadé qu’on peut moderniser notre élevage en restant Selle Français et Anglo. En souche basse, c’est nous qui avons le sang. »
Généticien avicole de profession, Jean-Paul Sels sait de quoi il parle et connait les aléas des accouplements. Son œil et l’indéfinissable sens du croisement qui caractérise les vrais pros l’éloignent forcément des effets de mode. Mais que l’on ne s’y trompe pas, « l’ancien » est très moderne dans sa conception du cheval de sport qui doit réunir force dans le dos, locomotion, frappe et mental. Le baromètre de la demande est là pour le conforter dans sa philosophie : son réseau de clients n’a jamais failli, bien au contraire.
« Des chevaux bien ?dans leur tête »
L’éducation du jeune cheval et son alimentation font partie des domaines sur lesquels il ne transige pas : le meilleur dans la nourriture, le meilleur dans le contact avec l’homme. L’effectif raisonnable qu’il entretient : huit poulinières (tout de même) et une trentaine de chevaux en permanence, lui autorise des relations de proximité intenses. « Il faut des chevaux bien dans leur tête, ça commence à la naissance. Nos clients veulent un produit prêt, préparé, bien dressé. Il est important pour nous, éleveurs, de pouvoir évaluer nos chevaux et de proposer le cheval qui convient à son utilisateur. »
Jean-Paul Sels ne se fait pas un devoir d’amener un 4 ans en finale à Fontainebleau. « Mes chevaux sont débourrés normalement et confiés en fin de 3 ans à Jean Le Monze pour un travail sur le plat et une évaluation sérieuse du potentiel. Ils font quelques tours à 4 ans puis reviennent au pré poursuivre leur croissance. Je garde bien sûr de bonnes femelles à l’élevage, telle Perle de Burgo, fille de Papillon Rouge et Dame de l’Abbaye, Iso 151, vice-championne de France 2e catégorie, issue de la souche de Jolie (Rantzau). Perle a produit Ubrune de Burgo par Newton de Kreisker, inbreed sur Papillon, grande pouliche baie avec de très bons dessous. Nos objectifs ne sont pas uniquement la vente de chevaux de CSO sur le marché français. Les qualités de sang et d’allure de nos produits ouvrent pour une partie de ceux-ci des débouchés vers le concours complet, notre approche génétique des débouchés vers l’élevage. Nous nous engageons aussi dans une démarche de communication à l’export. »
« L’étalonnier vend de l’élevage »
Pas d’accord, Jean-Paul, avec ceux qui avancent comme solution aux problèmes des éleveurs la baisse du prix des saillies. « Les éléments constitutifs du prix de revient d’un cheval : alimentation, agrofournitures, matériel, frais vétérinaires, assurances, comptables, etc., nous les achetons à des fournisseurs qui dégagent des marges, analyse t-il. La majorité de ces fournitures a subi une inflation parfois galopante... si j’ose dire. Et la solution serait la baisse du prix des saillies qui ne représente que 10 % environ du prix de revient d’un cheval de 4 ans ? Alors que lorsque nous achetons des saillies, nous achetons de l’élevage ? Qui dit pression sur le prix des saillies dit moindre valorisation des candidats étalons. Par contre, je ne comprendrais pas que les instances qui ont en charge la défense des intérêts des éleveurs ne recherchent pas une réduction des coûts associés à la fertilisation de nos juments : transports, pensions, frais vétérinaires, par un contrôle qualité beaucoup plus sévère voire une normalisation ou une labellisation de la valeur fertilisante des paillettes, car là il y a un vrai problème. »
L’élevage a de tout temps existé à La Lande de Burgo, mais la mue s’est effectuée il y a une quinzaine d’années avec l’achat de Safo, fille de Double Espoir et Berceuse, elle-même fille de l’Anglo Namouski. Berceuse est la mère de Pamphile (Hurlevent), un étalon bien indicé en CSO, CCE et dressage. Safo, qui gagna le Grand Prix des 6 ans à Vichy, fut exportée au Japon pour une somme importante puis revint en France chez Philippe Curti après une histoire assez tumultueuse. C’est avec cette jument Elite, Iso 142 en 1996, que Jean-Paul et Nicole Sels orientèrent l’élevage vers les chevaux de sport.
D’autres souches s’y ajoutèrent. De Safo, sont aujourd’hui à l’élevage Inès de Burgo (Hurlevent), Bso +9 (0,45), Bcc +15 (0,28), pleine de Newton de Kreisker; Olympe de Burgo (Ernest, le fils de Jalisco, souche du Château) pleine de Newton de Kreisker; Si Jolie Burgo, fille d’Olympe par Fakir de Kreisker (Quito de Baussy - Muguet du Manoir - Starter); Toscane de Burgo (Calisco du Pitray et Olympe), très typée sport.
Avec 30 hectares de pâturage sur les terres vallonnées du Morbihan, les Burgo contribuent largement au renom de l’élevage breton. Prochaine évolution envisagée : l’emploi à temps partiel d’une cavalière pour le travail des jeunes chevaux avec comme objectif prioritaire un bon dressage sur le plat.
Etienne Robert
Les autres souches présentes à l’élevage
- Souche Argine x Nankin et Ondine de Baugy, propre sœur de Dirka, mère de Quidam de Revel.
A produit : Mervent de Santudal (Fakir de Kreisker et Rani de Banalou x Imam d’Or et Argine), pleine de Joyau de Bloye (Diamant - Quidam - Starter); Rosy de Burgo, fille de Mervent x Aiglon Rouge (Narcos et Dirka).
- Souche de Canelle x Nickel AA, mère de Kamir, Iso 161, et Quanel, Iso 153.
A produit Sassy x Galoubet. De Sassy : Ma Jolie Burgo x Nidor Platière, pleine de Diamant de Semilly.
Qualite de Burgo, fille de Ma Jolie x Gin Tonis Star (Jalisco et Théo x Uriel et Ballerine Rantzau, souche du Château), presque Pur-sang, dos très fort, pleine de Diamant.
- Souche de Jolie x Calmar du Poncel (Rantzau).
A produit Dame de l’Abbaye (Socrate de Chivre) pleine de Joyau de Bloye.
Perle de Burgo, fille de Dame et Papillon Rouge, pleine de Kannan.
Utopia de Burgo (Dame et Newton de Kreiker)
Ubrune de Burgo (Perle et Newton de Kreisker).
- Souche de Lavandière x Starter - Ibrahim-Ultimate PS.
A produit Fée d’Oz x Kachou, elle-même mère de Queen of Burgo (Calisco du Pitray) et Tara de Burgo (Triomphe de Muze). Queen a produit Ulster de Burgo x Dollar de la Pierre.
Chacune de ces souches comporte soit les sangs de Rantzau ou Nickel ou Nithard ou la souche maternelle de Quidam de Revel, et parfois plusieurs de ces courants de sang.
« La crise ? Connais pas », dit l’éleveur qui suit invariablement la ligne fixée par son instinct de généticien et son intuition de « tout français ». « Je ne dis pas qu’il ne faut pas aller aux pères étrangers mais je ne connais pas bien les lignées maternelles. Donc méfiance. Une exception toutefois avec Tara de Burgo, une fille de Triomphe de Muze (Chin Chin) avec Fée d’Oz mais la souche maternelle de Triomphe est totalement SF avec Galoubet et Ifrane par le Pur-sang Château du Diable. J’ai basé ma sélection sur la qualité du saut et la recherche du sang, sans trop me tromper. Je reste persuadé qu’on peut moderniser notre élevage en restant Selle Français et Anglo. En souche basse, c’est nous qui avons le sang. »
Généticien avicole de profession, Jean-Paul Sels sait de quoi il parle et connait les aléas des accouplements. Son œil et l’indéfinissable sens du croisement qui caractérise les vrais pros l’éloignent forcément des effets de mode. Mais que l’on ne s’y trompe pas, « l’ancien » est très moderne dans sa conception du cheval de sport qui doit réunir force dans le dos, locomotion, frappe et mental. Le baromètre de la demande est là pour le conforter dans sa philosophie : son réseau de clients n’a jamais failli, bien au contraire.
« Des chevaux bien ?dans leur tête »
L’éducation du jeune cheval et son alimentation font partie des domaines sur lesquels il ne transige pas : le meilleur dans la nourriture, le meilleur dans le contact avec l’homme. L’effectif raisonnable qu’il entretient : huit poulinières (tout de même) et une trentaine de chevaux en permanence, lui autorise des relations de proximité intenses. « Il faut des chevaux bien dans leur tête, ça commence à la naissance. Nos clients veulent un produit prêt, préparé, bien dressé. Il est important pour nous, éleveurs, de pouvoir évaluer nos chevaux et de proposer le cheval qui convient à son utilisateur. »
Jean-Paul Sels ne se fait pas un devoir d’amener un 4 ans en finale à Fontainebleau. « Mes chevaux sont débourrés normalement et confiés en fin de 3 ans à Jean Le Monze pour un travail sur le plat et une évaluation sérieuse du potentiel. Ils font quelques tours à 4 ans puis reviennent au pré poursuivre leur croissance. Je garde bien sûr de bonnes femelles à l’élevage, telle Perle de Burgo, fille de Papillon Rouge et Dame de l’Abbaye, Iso 151, vice-championne de France 2e catégorie, issue de la souche de Jolie (Rantzau). Perle a produit Ubrune de Burgo par Newton de Kreisker, inbreed sur Papillon, grande pouliche baie avec de très bons dessous. Nos objectifs ne sont pas uniquement la vente de chevaux de CSO sur le marché français. Les qualités de sang et d’allure de nos produits ouvrent pour une partie de ceux-ci des débouchés vers le concours complet, notre approche génétique des débouchés vers l’élevage. Nous nous engageons aussi dans une démarche de communication à l’export. »
« L’étalonnier vend de l’élevage »
Pas d’accord, Jean-Paul, avec ceux qui avancent comme solution aux problèmes des éleveurs la baisse du prix des saillies. « Les éléments constitutifs du prix de revient d’un cheval : alimentation, agrofournitures, matériel, frais vétérinaires, assurances, comptables, etc., nous les achetons à des fournisseurs qui dégagent des marges, analyse t-il. La majorité de ces fournitures a subi une inflation parfois galopante... si j’ose dire. Et la solution serait la baisse du prix des saillies qui ne représente que 10 % environ du prix de revient d’un cheval de 4 ans ? Alors que lorsque nous achetons des saillies, nous achetons de l’élevage ? Qui dit pression sur le prix des saillies dit moindre valorisation des candidats étalons. Par contre, je ne comprendrais pas que les instances qui ont en charge la défense des intérêts des éleveurs ne recherchent pas une réduction des coûts associés à la fertilisation de nos juments : transports, pensions, frais vétérinaires, par un contrôle qualité beaucoup plus sévère voire une normalisation ou une labellisation de la valeur fertilisante des paillettes, car là il y a un vrai problème. »
L’élevage a de tout temps existé à La Lande de Burgo, mais la mue s’est effectuée il y a une quinzaine d’années avec l’achat de Safo, fille de Double Espoir et Berceuse, elle-même fille de l’Anglo Namouski. Berceuse est la mère de Pamphile (Hurlevent), un étalon bien indicé en CSO, CCE et dressage. Safo, qui gagna le Grand Prix des 6 ans à Vichy, fut exportée au Japon pour une somme importante puis revint en France chez Philippe Curti après une histoire assez tumultueuse. C’est avec cette jument Elite, Iso 142 en 1996, que Jean-Paul et Nicole Sels orientèrent l’élevage vers les chevaux de sport.
D’autres souches s’y ajoutèrent. De Safo, sont aujourd’hui à l’élevage Inès de Burgo (Hurlevent), Bso +9 (0,45), Bcc +15 (0,28), pleine de Newton de Kreisker; Olympe de Burgo (Ernest, le fils de Jalisco, souche du Château) pleine de Newton de Kreisker; Si Jolie Burgo, fille d’Olympe par Fakir de Kreisker (Quito de Baussy - Muguet du Manoir - Starter); Toscane de Burgo (Calisco du Pitray et Olympe), très typée sport.
Avec 30 hectares de pâturage sur les terres vallonnées du Morbihan, les Burgo contribuent largement au renom de l’élevage breton. Prochaine évolution envisagée : l’emploi à temps partiel d’une cavalière pour le travail des jeunes chevaux avec comme objectif prioritaire un bon dressage sur le plat.
Etienne Robert
Les autres souches présentes à l’élevage
- Souche Argine x Nankin et Ondine de Baugy, propre sœur de Dirka, mère de Quidam de Revel.
A produit : Mervent de Santudal (Fakir de Kreisker et Rani de Banalou x Imam d’Or et Argine), pleine de Joyau de Bloye (Diamant - Quidam - Starter); Rosy de Burgo, fille de Mervent x Aiglon Rouge (Narcos et Dirka).
- Souche de Canelle x Nickel AA, mère de Kamir, Iso 161, et Quanel, Iso 153.
A produit Sassy x Galoubet. De Sassy : Ma Jolie Burgo x Nidor Platière, pleine de Diamant de Semilly.
Qualite de Burgo, fille de Ma Jolie x Gin Tonis Star (Jalisco et Théo x Uriel et Ballerine Rantzau, souche du Château), presque Pur-sang, dos très fort, pleine de Diamant.
- Souche de Jolie x Calmar du Poncel (Rantzau).
A produit Dame de l’Abbaye (Socrate de Chivre) pleine de Joyau de Bloye.
Perle de Burgo, fille de Dame et Papillon Rouge, pleine de Kannan.
Utopia de Burgo (Dame et Newton de Kreiker)
Ubrune de Burgo (Perle et Newton de Kreisker).
- Souche de Lavandière x Starter - Ibrahim-Ultimate PS.
A produit Fée d’Oz x Kachou, elle-même mère de Queen of Burgo (Calisco du Pitray) et Tara de Burgo (Triomphe de Muze). Queen a produit Ulster de Burgo x Dollar de la Pierre.
Chacune de ces souches comporte soit les sangs de Rantzau ou Nickel ou Nithard ou la souche maternelle de Quidam de Revel, et parfois plusieurs de ces courants de sang.
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