- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

De la crise à l’espoir par Fernand Leredde

(en ligne le 30 septembre 2008) A mon âge, je n’ambitionne rien. Je veux parler de l’inacceptable.La vérité dans ce milieu est banalisée au profit de certains intérêts privés du monde de l’élevage et de l’administration. Nos associations représentatives deviennent
impuissantes et ont perdu leur crédibilité. La filière est en crise, le système est en faillite. Je rentre de Fontainebleau où j’ai pu parler, avec diverses instances de la filière, du malaise actuel. Chacun a sa version pour défendre son ‘‘pré-carré’’, c’est une véritable guerre des chefs et des clans. Leur préoccupation première est de garder du pouvoir sans se soucier de l’évolution de la filière dans son ensemble.

Je propose un projet. Tenant compte du passé, il n’est pas question de créer une association de plus ! Toutefois, il est impératif et vital pour la filière de créer cette maison-mère du cheval de sport. Nous demandons à la SHF, créée en 1865, réformée en 1991 pour s’ouvrir aux socio-professionnels - structure reconnue par son antériorité et d’utilité publique -,
à l’ANSF, à l’ANAA, à l’ACA et à la FNC, en collaboration avec les associations régionales d’éleveurs, de travailler en commun pour mettre en place un projet de structure à l’image des deux sociétés-mères de chevaux d’hippodrome France Galop et le Cheval Français.

Reste à convaincre l’administration avec toute sa complexité. Les Haras nationaux doivent également apporter des solutions et en finir une fois pour toutes avec cette querelle privé-public. La rivalité privé-public est inégale. D’un côté les éleveurs travaillent sans filet avec des charges imposées. De l’autre, on nous impose sans aucune sécurité de revenus des prestations de services que l’on facture plein pot.
L’administration dispose d’enveloppes pour remplacer des géniteurs sans demander l’avis des intéressés, ce droit ‘‘administratif’’ est d’un autre temps. Les HN imposent des prestations dans un calendrier bien défini, ce qui fait partie de leurs préoccupations, protégés dans un système également bien établi sans se soucier du lendemain. Ils n’en assument pas les conséquences. On réforme en empilant des structures et du personnel dans un système coûteux et inadapté.
Il faut arrêter l’escalade et l’anarchie concernant les éventuelles ‘‘mesurettes’’ incitatives favorisant le toujours plus...

Ce monde de l’élevage doit prendre ses responsabilités et cesser de revendiquer des aumônes publiques. Ce saupoudrage de primes est une des causes des difficultés actuelles. Si nous voulons au contraire sortir des difficultés, il serait plus judicieux de réorienter nos disponibilités pour récompenser sous forme de prime à la réussite les plus méritants. Ce sont ceux-là qui constituent notre publicité.

Vous avez tous une mission à remplir : aider l’élevage dans son ensemble. Pour ce faire, vous ne pouvez éviter cette grande concertation SHF - ANSF - ANAA - ACA - FNC - administration. Si vous voulez que le système perdure, aider la filière, il faut considérer tous les maillons qui la constituent : éleveurs, cavaliers, organisateurs et investisseurs. C’est avec tous ces intervenants que nous retrouverons de la crédibilité et nos équipes de France toutes disciplines confondues, pour défendre nos couleurs au plus haut niveau. Si nous avons le courage de corriger cette orientation, il nous sera encore alors permis d’espérer.

30/09/2008

Actualités régionales