Enfin, un rayon de soleil

doute trop bien » dit cet esthète, spécialiste des tirages confidentiels*. Dommage car les plumes sont d’une rare qualité. C’est encore le cas avec ce numéro vert (mais pas gratuit).
La particularité de cette revue, c’est de ne pas ressembler à une revue. Mais à un bouquin. Désarroi des libraires (c’est pas un livre, c’est une revue...). Désintérêt des marchands de journaux (c’est pas une revue, c’est un livre...). Goural-Gouraud persiste à ne rien changer, ni du concept ni du contenu. Il a bien raison. Autre singularité de cette revue : la rédaction-en-chef tournante. « L’intérêt du système, écrit-il dans son édito, est de pouvoir offrir, de numéro en numéro, des points de vue variés sur un thème unique mais inépuisable : le cheval et les chevaux. »
Cette fois, c’est Chérif Khaznadar qui a tenu les rênes de la maison. Vous ne le connaissez pas ? Moi non plus. Enfin si, un peu mieux maintenant. Vous vous découvrirez des connaissances communes : Hervé Godignon, Marion Scali, François Nourissier, Alexandre Soljenitsyne, Bartabas (évidemment), Homeric, Hortense Dufour et bien d’autres parmi lesquelles Sylvie Brunel qui vient de publier chez JC Lattès une intimiste et colorée saga équestre, ‘‘Cavalcades et dérobades’’ (lire page 31).
Le livre - pardon la revue - est construite comme un hors série : édito, portraits, anecdotes, réflexions, chroniques, (re)découverte. De la distance, de la hauteur de vue, de l’humour et une rare qualité d’écriture.
Oui, c’est un vrai rayon de soleil dans ce printemps poussif. Rayon pourvoyeur d’émotions et de joie à l’instar du poulain que demain vous allez découvrir dans la paille.

Etienne Robert

(*) Dans la veine ‘‘confidence - rareté’’ retenir aussi ‘‘Eloge du crottin’’, recueil de textes originaux et inédits d’écrivains contemporains, imprimés sur un papier fabriqué à base de crottin de cheval. Tirage limité à 100 exemplaires dont 50 hors commerce. 360 €, à commander à SIAC, 84 bd de Sébastopol, 75003 Paris.