La FEI suspend (un mois) les courses d’endurance aux Emirats Arabes Unis
Il s’agit pour la FEI d’une mesure d’urgence pour protéger le bien-être du cheval et préserver l’intégrité des règles et règlements de la FEI lors d’événements FEI. Rien donc ne n’empêche que les sanctions à l’encontre des Emirats ne s’aggravent au-delà de cette suspension d’un mois. La FEI précise que cette décision est parfaitement inscrite dans ses prérogatives : « Le Secrétaire général a le pouvoir de retirer tout événement du calendrier si les circonstances qui le justifient, ayant trait à une compétition ou l’événement, sont établies. »
Les faits : le petit cheval de trop...
Lors d’une course d’endurance, l’Al-Reef Cup d’Abu Dhabi, qui se déroulait aux Emirats Arabes Unis le dernier week-end de janvier, Splitters Creek Bundy, cheval australien de 12 ans, s’effondre, les pattes fracturées, et est euthanasié. Les Images étaient retransmises par la Télévision Dubai Racing en direct. Des captures écran ont été réalisées par les membres d’un groupe de surveillance européen, qui suit les émissions en direct de la saison d’hiver du Groupe 7 et répertorie les violations des règles avec des preuves à l’appui. Sur la photo du haut, Splitters Creek Bundy commence à tomber en avant, dans la deuxième boucle de la Coupe Al Reef. Dans la photo du bas, capturée 20 secondes plus tard, il s’effondre sur ses pattes fracturées. Les photos circulent sur les réseaux sociaux qui s’enflamment. Le cheval photographié est identifié comme Splitters Creek Bundy par Jay Randle, une Australienne qui s’est entraînée avec lui avant qu’il soit vendu, en 2010, aux écuries Seeh Al Salaam (SAS) à Dubaï. SAS est détenue par Cheikh Hamdan SNR, frère du souverain de Dubaï, le Cheikh Mohammed.
C’est la mort de trop*. Les règles d’endurance révisées par la FEI, qui s’inscrivent dans la lignée des recommandations de l’Endurance strategic planning group (ESPG), implantées dès le 1er août 2014 (comme des mesures obligatoires pour réduire les vitesses élevées du désert provoquant des fractures, comme s’assurer que les parcours contiennent détours et dénivelés suffisants pour ralentir les chevaux par des moyens naturels), sont violées en toute impunité par les EAU lors de ses courses dites « nationales », pour éviter les contrôles et les règlements des Occidentaux.
Réaction internationale
Dans un premier temps la FEI se refuse à toute sanction au prétexte que c’est une épreuve nationale. C’est alors que les différentes fédérations nationales se déchaînent. La position de L’Australie et la Nouvelle Zélande était claire depuis des années; le Danemark, la Suisse, la Norvège et la Belgique furent les 1re à réagir et mettre la pression sur la FEI, notamment en interdisant à ses cavaliers de prendre part à des courses du Groupe VII de la FEI, ou, telle la Suisse, en menaçant de boycotter ces courses. Les pressions portent leurs fruits. La Fédération Equestre internationale pose un geste fort. La Fédération française d’équitation n’a pas tardé à réagir au communiqué de la FEI en approuvant sa décision.
Mais cette suspension vaut seulement pour un mois. Et après ?
*On apprend en effet que lors des trois dernières courses internationales auxquelles il avait participé, avec les Émiratis Majid Suhail al-Marri et Mansour Saeed Mohamed al-Faresi, et avec l’Iranienne Maryam Mohamed Mothanna, en 2013 et 2014, il avait été disqualifié pour boiterie. Selon Pippa Cuckson, la journaliste du Daily Telegraph spécialiste des dérives de l’endurance, Slippers Creek Bundy était cette fois monté par Humaid Matar Eid Juma al-Falasi, un jeune Émirati de seize ans déjà sanctionné plusieurs fois pour manquement aux règles de la Fédération équestre internationale…
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