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SHF : le débat « présidentiel » est lancé

Les budgets contraints, les diminutions successives et drastiques des aides n'incitent pas à l'euphorie à la SHF qui tenait son assemblée générale dernièrement. L'attitude de la tutelle n'a rien d'encourageant et Marc Damians, amer, a regretté sa « défaillance ». Le ministère de l'agriculture fait, en effet, peu de cas de la filière cheval. La succession à la présidence de la Maison-mère, ouverte l'année dernière, fait débat. Arnaud Evain est monté au créneau, demandant que ce passage de témoin ne se fasse pas en « catimini ».

Le débat présidentiel est lancé à la Maison-mère. La logique aurait voulu, selon un accord passé entre Marc Damians et Yves Chauvin, que le président de l'ANSF prenne la présidence de la Maison cette année, après avoir trouvé un successeur à la présidence de l'association de race. Les lignes ont bougé et nombreux sont ceux qui réclament de la transparence et une élection en bonne et due forme. Arnaud Evain a lancé le débat. « Ce deal fait suite à de supposés rapports d'influence au sein du comité, s'est-il exprimé lors de l'AG. Les clivages, s'ils existent, sont basés sur des questions de personnes car aucun choix entre les programmes d'action n'a été proposé au moment des élections. C'est regrettable. Les tentatives, réelles ou supposées, de confiscation de tout ou partie des activités jeunes chevaux au profit de telle ou telle race ont ému beaucoup d'élus et de chefs d'entreprise qui vous en ont fait part dans une lettre ouverte. Quoiqu'il en soit, cette éventuelle transition ne peut se faire en « catimini Â» au sein du comité et elle doit s'envisager dans la plus grande transparence vis à vis de tous les sociétaires. Je ne défends pas ici ma conviction des vertus de l'ouverture et de la concurrence, je demande à connaître celles qui animeront les candidats à votre succession. Je ne dénie à personne et en particulier pas à Yves Chauvin la capacité de vous succèder. Je veux savoir si nous porterons à la tête de la SHF le président de l'ANSF ou un homme animé par des convictions claires et partageables par tous Â».

Nonobstant, la SHF travaille. Bruno Mellet a brossé le tableau technique des activités 2011 d'où il ressort une augmentation de 4,6% du nombre des partants sur les circuits chevaux et poneys. Soit 5000 départs supplémentaires. Soulignant les performances de Rafale des Forêts SF, championne des 6 ans, Rock 'N Roll de Semilly SF N° 1 de sa génération à 4 et 6 ans, Baert L (KWPN) champion des 5 ans en Complet, Ratzia d'Ihia (Pottock) champion d'attelage, Requiem en Lou Mineur (PFS) N°1 de sa génération à 4, 5 et 6 ans. En dressage il a salué l'exceptionnelle réussite de Jessica Michel et des chevaux de Hus à Saumur.

Les enjeux

Marc Damians : « Je voudrais consacrer cette deuxième partie à décrire avec vous certains enjeux qui me semblent fondamentaux pour notre société mère dans les mois et les années à venir. A sa demande, nous avons fait parvenir au Comité d'Engagement du Fonds Eperon une note d'orientation stratégique validée par le Conseil d'administration présentant nos axes de développement sur les trois années 2012-2013 et 2014.
Cette note détaillait l'ensemble de ces objectifs en passant en revue successivement, la production, la valorisation, la commercialisation, la structuration, notamment financière de la filière. En ce qui concerne la production, la commission élevage a mis l'accent sur un meilleur ciblage des poulinières à promouvoir, considérant également que la mise en avant de la jeune génétique est prioritaire, cValorisationes objectifs ont été traduits par une révision très importante de la PACE.
Toujours dans une optique de sélection génétique, les éleveurs produisant de la qualité doivent être mis en avant et soutenus, c'est la raison pour laquelle la commission élevage a travaillé sur des schémas de primes à la réussite et plus récemment sur une prime aux naisseurs.

En ce qui concerne la Valorisation, le circuit des 4 à 6 ans reste un outil essentiel dans le processus de transformation du produit agricole qu'est le jeune cheval ou le jeune poney. Nous testons cette année un circuit des 4 ans en CSO intégrant une note de style sur les concours régionaux. Nous ferons un bilan en fin de saison afin de tirer les premières conclusions de cette réforme.
Enfin pour répondre à la fois à la demande des éleveurs-propriétaires et aux exigences de non saupoudrage de la RGPP, la dotation consacrée aux finales devrait voir son volume relatif progresser en 3 ans.

La troisième rubrique est celle de la Commercialisation.
Nous avons obtenu du Fonds Eperon, une aide importante en vue de soutenir certaines ventes (sous l'impulsion de Philippe Rossi). La commission a décrit un certain nombre d'actions qui montreront l'implication de la SHF dans cette part si importante de l'équilibre de la filière. Le soutien aux ventes sera proposé par un groupe restreint qui, comme le Comité d'engagement du Fonds Eperon, étudiera les demandes et s'engagera en fonction de critères concrets comme, par exemple, le nombre de chevaux présentés ou l'organisation générale de la vente.
La Commission a été sensible aux remarques de plusieurs opérateurs de ventes qui insistent sur une nécessaire communication sur ces évènements commerciaux au moins autant que sur une seule aide financière.

La question de la structuration de la filière doit maintenant être abordée, notamment dans ses aspects financiers. Il nous faudra relancer l'action que j'ai entreprise il y a maintenant deux ans en vue d'apparaître dans un amendement à la loi sur les jeux. Il me semble également que dans notre société au sein de laquelle la notion de service est de plus en plus présente, nous devons être à même de proposer d'avantage de services aux éleveurs. Ces services qui faisaient partie de l'arsenal de tutelle de l'Etat pourraient être payants, comme c'est le cas dans d'autres pays européens.
Cette remarque m'amène par ailleurs à m'interroger sur la place que notre société mère doit jouer dans le paysage de l'élevage français en regard des règlementations européennes. Le président de la commission élevage et le Directeur ont entrepris une consultation juridique sur un certain nombre de points et d'interrogations suscités en partie par les récents avis motivés de la Commission Européenne. Cette consultation devra également fournir des éléments de réponse à la demande des stud-books Selle Français et Anglo-arabes que les circuits de CSO et de CCE de 4, 5 et 6 ans soient réservés à leurs produits. Vous savez tous à ce sujet qu'il me semble plus juste de réserver nos circuits aux chevaux nés en France, cette position correspondant mieux aux intérêts des éleveurs installés sur notre territoire Â».

Etienne Robert

Pour ou contre l'ouverture ?

Depuis l'été 2011, au moment où le stud-book Z demandait que les propriétaires des chevaux Z bénéficient des mêmes gains que les autres chevaux français sur le circuit SHF, une réflexion est engagée concernant un circuit jeunes chevaux réservé aux chevaux SF et AA, à l'initiative de l'ANSF. Marc Damians, comme on peut le lire ci-dessus, plaide pour une intégration de tous les chevaux nés sur le territoire français. Et vous, éleveurs, propriétaires, cavaliers, qu'en pensez-vous? Ouverture ou fermeture? Exclusion ou intégration et selon quelles règles? Donnez-nous vos avis, nous les publierons au fil de nos prochaines éditions. 

04/04/2012

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