- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

Zoom sur l’élevage d’Helby

  • Eric Février/Kouros d’Helby
    Eric Février/Kouros d’Helby
L’élevage Trihan-Lamotte était le plus représenté à cette qualificative avec trois 3 ans : Damiro, Douros et Djacson d’Helby (Kouros et Musidora Ar Park x Papillon Rouge) et quatre 2 ans : Eryx, Eros (Trésor d’Helby et Messaline du Ry x Carthago), Enée (Kouros et Scarlet d’Helbt x C indoctro),Emblème (Urbain et Undoctra d’Helby x C Indoctro). Quelques jours plus tard, toujours à Lamballe, il s’imposait encore dans le concours des femelles 2 et 3 ans. Avec notamment Elite d’Helby, la bien nommée, fruit du croisement Urbain-Undoctra. (A lire dans notre prochaine édition).


Une quinzaine de poulains naissent chaque année au haras de Roulefort situé à quelques kilomètres de Rennes. C’est beaucoup moins qu’il y a 15 ans. Mme et M.Lamotte, au début des années 2000, ont en effet réduit le nombre des poulinières. De 36, les naissances sont passées à 15. C’est à ce moment-là que Briseis d’Helby, avec une saillie de Diamant de Semilly, fut vendue à Guillaume Ansquer. Quickly allait naître peu de temps après.


Roulefort, c’est un domaine de 50 hectares sur lequel règne depuis plus de 10 ans Eric Février. C’est lui qui est en charge de toute la partie valorisation des chevaux. Marie Trihan-Lamotte, fille de Jannick et Albert Lamotte, passionnée de cheval depuis son plus jeune âge, a succédé à ses parents à la tête de l’entreprise. Ce qui n’empêche pas Mme Lamotte (qui fêtait ses 86 ans le 16 juin) de faire le tour des parcs pour observer les poulains de l’année et leur attribuer des noms le plus souvent tirés de mythologie grecque.


3e génération de G


« J’avais 8 ans, se souvient Marie, les premiers chevaux avaient 8 ans, quand les premières souches de l’élevage sont arrivées et donc ça fait 44 ans. Nous en sommes à la 3e génération des G »


Comment votre père a-t-il sélectionné ses premières poulinières ?


« Il est retourné à ses premières amours normandes. Il est allé chercher avec son camion des petits poulains avec des origines normandes, réputées à l’époque, qui le sont toujours et qui ont fait souche. Il est originaire d’une famille de paysans normands éleveurs de vaches laitières. Une partie de la famille est encore dans cette activité agricole. »


C’était son hobby l’élevage ?


« Son activité principale fut la promotion immobilière. Il a créé son entreprise de promotion et a mené de front son métier et sa passion pour l’élevage. C’est sa passion de jeunesse. On fait tout de A à Z ici. Insémination, naissances, valorisation. Nous avons nos souches et nos croisements, mais on a aussi besoin de résultats en concours, parce que l’objectif c’est d’avoir des juments à palmarès. On les valorise le plus possible dans les cycles classiques. Pour cela on est associé depuis plus de 10 ans avec Eric Février, qui s’occupe avec passion de tous ces jeunes chevaux. Il les prend dès 2 ans et s’occupe très très régulièrement des jeunes comme des chevaux d’âge. »


Comment expliquez-vous la notoriété des chevaux d’Helby ?


« Pendant très longtemps l’élevage d’Helby a été un des premiers élevages français. C’est un travail acharné, je dirais 24/24, pas de vacances, une passion dévorante. Mes parents suivaient en concours leurs propres chevaux et tous ceux qu’ils jugeaient intéressants et qui n’étaient pas à eux. Donc c’était une vraie passion. A un moment ou un autre, on finit par avoir des résultats. Maintenant Eric s’occupe de toute la partie commerciale. Nous avons beaucoup vendu, en France comme à l’étranger. Le réseau commercial est fort »


Votre père montait à cheval ?


« Non, du tout, maman oui, moi, ma fille, mais par contre lui c’est la passion de l’élevage et du concours. C’est un vrai compétiteur. »


Vous avez trusté les premières places à Lamballe, ça vous est déjà arrivé ?


« On produit toujours de beaux étalons et c’est vrai qu’on a une bonne souche maintenant grâce à la qualité de nos juments. On se fait un point d’honneur d’avoir des chevaux avec une morphologie adaptée aux sports équestres.


Des belles épaules, un beau rein, une cuisse puissante, une encolure puissante aussi et bien attachée, enfin tous les critères qui font qu’un cheval saute, parce que c’est effectivement ça qu’on recherche. Ce n’est pas d’avoir du modèle pour du modèle, c’est d’avoir du modèle qui soit en adéquation avec l’obstacle. On a surtout une lignée avec énormément de sang, de la solidité de la réactivité. Ce sont des chevaux qui sont en pleine forme, bien dans leur tête et en parfaite santé. »


Vous avez combien de personnel ?


« Ils sont entre 8 et 10, ça varie, mais on a une responsable de l’élevage qui est Aline Prével et puis le responsable des cavaliers qui est Eric Février. »


Eric Février : « Un œil sur tout »


Eric, content de ce résultat d’hier ?


« Oui, facilement très content, on a la chance d’avoir des poulains de qualité et qui ont tout l’avenir devant eux. »


Quel bilan ferais-tu aujourd’hui de cette expérience-là ?


« Il y a 10 ou 11 ans maintenant que je suis arrivé ici et que M. et Mme Lamotte m’ont demandé de venir les aider pour gérer le haras.


Pour moi c’est une super expérience, surtout que j’ai un petit peu carte blanche pour faire les croisements en concertation avec eux. J’ai la chance par rapport à d’autres éleveurs d’avoir monté les mères, voire les grand-mères et certains pères. Donc pour moi, pour le choix des croisements, je pense que c’est un plus. »


Pas de risques de consanguinité dans vos croisements ?


« On fait de l’inbreeding sur la souche de Briseis que nous avons très bien valorisée. Nous avons deux autres souches, la souche de Miss d’Helby avec Savanne x Muguet du Manoir et la souche de Jouvence (Vas y donc Longane – Muguet du Manoir). Jouvence est la mère de Trésor. On croise ces trois souches. Kouros par sa mère Briseis, nous permet de ramener du sang de Laudanum. Tous nos chevaux ont beaucoup de sang. L’élevage s’est stabilisé autour de 15 naissances par an. La moitié des poulinières est saillie par nos étalons, l’autre moitié par des étalons à la mode comme Vagabond de la Pomme, For Pleasure, Cornet Obolinski, Vigo d’Arsouilles. Cette année on a un Vagabond avec Rapide d’Helby, par transfert, un autre Vagabond avec Orlane (fille de Briseis), un For Pleasure avec Undoctra d’Helby par transfert. Nous cherchons bien évidemment l’amélioration génétique et la qualité des chevaux. Tous les chevaux sont valorisés en concours par mon cavalier Mathieu Durozier et moi. »


Tu t’occupes aussi des croisements ?


« De Tout. Les naissances, je jette un œil, en fait c’est Aline qui gère tout ça. Mais j’ai un œil sur tout et quand je rentre de concours je vais toujours observer les lots de poulains. C’est le meilleur moyen de les voir évoluer et de noter les comportements. C’est aussi des indications pour les croisements. »


C’est Trésor que tu travailles en ce moment?


« Oui c’est Trésor d’Helby, un 9 ans par Ivor d’Helby et Jouvence d’Helby. J’ai monté Ivor en Grand Prix et il a gagné pas mal d’épreuves de vitesse internationales. C’est un cheval qui arrive à maturité et qui commence à faire des épreuves à 1m50. Il est le père d’Eros d’Helby, avec une mère (Messaline du Ry par Carthago) que j’avais fait acheter à M. Lamotte. On a déjà une 6 ans, Astrale d’Helby et un très bon 5 ans, Borée d’Helby. Astrale, c’est une Javelot d’Helby (Vas Y Donc Longane et mère Briséis) et le deuxième c’est un Gerfaut (Laudanum).»


L’élevage d’Helby est un des meilleurs élevages de France. Toujours bien représenté, en quantité et en qualité aux finales de Fontainebleau. Toujours dans les labels Elite et Excellent. Pour mémoire, Undoctra d’Helby (C Indoctro et Muse d’Helby x Quidam) fut championne des 4 ans, championne des 5 ans, 7e du championnat à 6 ans et 9e la même année à Lanaken. Que de chemin parcouru depuis la première G de Jannick et Albert Lamotte, Gina du Grippois, l’ancêtre d’Helby.


Etienne Robert


30/06/2016

Actualités régionales