Boulerie Jump : une dimension européenne

Montant des investissements : 7 M€.

Le Boulerie Jump, dans la banlieue du Mans, est pour l’heure un cas à part dans l’organisation des concours hippiques. Un stade équestre où se mêlent amateurs et professionnels au rythme de quasiment une organisation par week-end. Le site est fonctionnel et se rapproche de l’idée du campus universitaire où tout est à portée de main. Dans cet esprit, un village d’animation a été créé regroupant des boutiques, des exposants, des loges VIP, un restaurant et des tribunes autour des cinq pistes Toubin qui composent ce gigantesque site. Aux cent boxes permanents, s’ajoutent, selon les circonstances, jusqu’à neuf cents boxes démontables sur un espace dédié. Avec 30 500 engagés par an, 1 200 épreuves, 25 concours nationaux et internationaux et plus de ?100 000 visiteurs, le Boulerie Jump est le site français leader dans l’organisation de compétitions.

Le projet de Philippe Rossi est de passer à la vitesse supérieure et de positionner son site parmi les grands européens. Aux côtés des cent-quatre-vingt-douze boxes prévus, prendront place deux structures couvertes (ossature bois) de 11 200 m2 au sol, couvertes par 8 000 m2 de panneaux photovoltaïques pour une production d’1 mégawatt. Le grand manège de 5 625 m2 comportera : une piste de compétition, des tribunes d’une capacité de 2 000 places assisses, un espace de boutiques dédié à la filière, un restaurant panoramique, des loges réceptives, des locaux administratifs et des blocs sanitaires. Le manège secondaire de 3 575 m2 comportera une piste de compétition et son paddock de détente ainsi qu’un espace pour le public. Les deux structures bois sont l’oeuvre d’une entreprise vosgienne, Keforest, installée à Thiéfosse. « C’est le plus grand manège jamais construit, souligne Serge Stouvenel, son patron. Nous avons dû trouver des solutions spécifiques pour cette réalisation. Nous en sommes fiers. Le défi était de taille ». Spécialisée dans les constructions bois, Kéforest consacre près de la moitié de son activité à la réalisation de manèges.

Le Boulerie qui s ‘appuie sur une infrastructure hôtelière de proximité particulièrement performante, va s’orienter vers l’organisation de concours d’élevage, vers la formation et le perfectionnement de cavaliers, vers la recherche équine sur la locomotion et la biomécanique, vers des ventes de grande envergure dont la première devrait voir le jour cette année avec un rassemblement de 500 chevaux, toutes races. Au menu des programmes à venir: une étape Coupe du monde CSO, dressage et attelage, un CSI 4 et 5 étoiles, le championnat du monde de voltige 2012, le championnat d’Europe poneys toutes disciplines 2011 et des stages pour optimiser les voies de sélection des cavaliers et des chevaux français.
50 emplois prévus

L’aspect économique de l’opération n’a pas échappé aux élus (de gauche et de droite) qui assistaient à cette présentation. Le consensus fut d’ailleurs immédiat. Le Boulerie génère à l’heure actuelle 50 emplois. La réalisation du projet doublera la capacité d’emplois. « Nous souhaitons, explique Philippe Rossi, fédérer l’ensemble de la filière cheval au sein du pôle européen afin d’avoir des équipements au service du développement et du territoire et parallèlement au monde de l’entreprise, de la recherche et de la formation ». Tous les acteurs de la filière cheval en Pays de la Loire étaient conviés à cette présentation. Il est évident qu’elle va représenter pour eux un point d’ancrage important. Les travaux d’aménagement du terrain ont déjà commencé. Région et département ont donné un accord de principe. Jacques Auxiette, le président de la Région, avec la réserve que lui imposait la campagne électorale, n’a pas caché l’intérêt qu’il portait à voir ce projet se réaliser.
Etienne Robert