CDI 3* de Saumur : de beaux espoirs
Le CDI 3* de Saumur s’est déroulé du 1 au 4 mai à l’Ecole Nationale d’Equitation qui a une nouvelle fois dû gérer un nombre record de participants : il a fallu organiser l’arrivée de plus de 300 camions ! Lorsque tous ont été installés, la visite vétérinaire du mercredi a pu avoir lieu. A cette occasion, on a remarqué les absences des chevaux de L. Sautet, de P. Volla et du danois A. Dahl : le Lusitanien de l’écuyère du Cadre Noir présentait une entorse du boulet, P. Volla s’était, lui, blessé en montant un jeune cheval et faisait donc forfait en Petit et Grand Tour et A. Dahl choisissait de rester en Angleterre, chez lui, auprès de sa compagne F. Bigwood (bien connue de la scène internationale) puisqu’elle rentrait tout juste de l’hôpital après une mauvaise chute.
A l’image de la météo, les épreuves ont montré parfois des surprises. Sur le Petit Tour, le classement a pourtant été toujours homogène : la Belge F. Hologne Joux s’est imposée les trois jours. Derrière elle, aux places d’honneur, on a retrouvé dans le saint Georges et l’inter 1 - avec des changements minimes dans l’ordre du classement d’une épreuve à une autre - S. Wilton (Grande-Bretagne), P. Limousin (France), D. Mohimont (Belgique) et Arnaud Perrin (France). La reprise en musique du samedi consacre à nouveau F. Hologne Joux, vraiment très en forme, devant l’une de ses compatriotes, D. Mohimont et A. Perrin. Notons l’abandon de Philippe Limousin avec un cheval moins disponible que les jours précédents et le forfait de S. Wilton.
Le Médium Tour - nouveau niveau instauré depuis peu par la FEI pour permettre aux chevaux de faire la transition du Petit au Grand Tour - présente sur les deux jours du concours le même podium : O. Oelrich l’emporte pour l’Allemagne, devant J. Hoffmann , représentante des Etats-Unis et devant M-E. Bretenoux pour la France et des couples qui abordent le Grand Tour.
Le Grand Tour était très disputé : 34 chevaux se sont présentés au départ du Grand Prix du vendredi. Les Britanniques C. Hester et C. Dujardin étaient très attendus. Ils ne déçoivent pas leurs supporters puisqu’ils prennent les trois premières places avec Dances With Wolves pour C. Hester, Uthopia avec C. Dujardin et Nip Tuck à nouveau avec C. Hester. La belle surprise vient de deux Françaises qui complètent de façon remarquable ce classement : S. Brieussel et son jeune Amorak sont 4e et A-S. Serre, avec son fidèle Rossini, est 5e. Dimanche, les cavaliers de ce niveau avaient décidé de l’épreuve qu’ils voulaient courir, le Grand Prix Spécial ou la Reprise en Musique. Le GPS était limité à 15 engagés : C. Hester l’emporte encore une fois avec son bel alezan brulé, Dances With Wolves, devant A-S. Serre très remarquée encore une fois à cette belle 2de place avec Rossini et A. Ayache sur Lights of Londonderry en 3e position, à nouveau sous les couleurs tricolores et sous l’œil attentif de Jan Bemelmans, l’Entraineur national. Malgré deux fautes importantes, le champion olympique anglais avouait être « très content » de sa présentation puisque son cheval peut parfois se montrer « très nerveux, très chaud et être très compliqué ».
Mais, vu le nombre de spectateurs massés sur la pelouse autour de la carrière d’honneur, la Libre Grand Prix était le moment attendu du week-end. Cette fois, c’est Charlotte Dujardin et Uthopia qui dominent : le juge en E lui attribue même un beau 82,375 % de moyenne. Elle est suivie par son mentor, C. Hester et Nip Tuck qui présentent pour la première fois leur reprise en concours international avec un succès certain sur le thème musical de « sex bomb ». A.Kirk Thinggaard avec Jojo Ae, pour le Danemark, arrive en 3e position et confirme sa forme du moment. Après sa prestation, la jeune Anglaise victorieuse nous disait d’ailleurs son contentement par rapport à cette victoire : Uthopia « étant un étalon, il est assez nerveux, avec beaucoup de masse musculaire ». Pourtant, il « commence à [lui] faire confiance », ce qui leur permet de doucement « devenir un vrai couple ». Leur prochaine apparition en concours se fera à Windsor.
Enfin, les jeunes avaient eux aussi leurs épreuves : des poneys aux jeunes cavaliers - en passant par les juniors, ils ont concouru en individuel ou par équipes dans les Coupes des Nations. Dans ces épreuves où les trois meilleurs pourcentages d’une équipe de quatre vont compter, on retrouve souvent les mêmes nations au sommet du tableau. En effet, en catégorie poneys, l’Allemagne l’emporte devant l’Angleterre et le Danemark. Chez les juniors, l’Angleterre gagne devant l’Allemagne et la France. Enfin, en jeunes cavaliers, c’est l’Allemagne qui revient au sommet avec la Belgique en 2e place et la Grande-Bretagne juste à sa suite. Le concours des jeunes a été d’un très bon niveau : Raphaël Saleh, juge 4 *, qui a œuvré sur les poneys et les jeunes cavaliers nous a expliqué avoir « pris beaucoup de plaisir à juger ces reprises ». Il annonce avoir mis plusieurs fois des 9 sur les différents tests, car « les présentations sont faites avec beaucoup de finesse et de précision ». Pour lui, avec des cavalières comme P. Peters ou S. Rothenberger en poneys, ou S. Rothenberger (en jeunes cavaliers cette fois), nous étions sur « un niveau de championnats d’Europe ». Côté français, seuls les Juniors ont obtenu des résultats satisfaisants dès ce début de saison.
A quelques mois des différents grands rendez-vous, européens ou mondiaux, il semble donc que la pression s’accentue pour améliorer, encore et toujours, le travail montré aux juges. Si l’on s’intéresse aux prestations françaises plus spécifiquement, Alain Francqueville, le Chef d’équipe national, en dresse « un bilan contrasté ». Il est en effet « satisfait, car la France est aujourd’hui capable de présenter un nombre plus important de participants dans ce niveau d’épreuve ». Il explique qu’« Anne-Sophie Serre, Stéphanie Brieussel et Alexandre Ayache confirment ici leur potentiel, en revanche qu’Arnaud Serre, Ludovic Henry et Bertrand Liégard ont été en situation de contre-performance. Les concours à venir vont permettre de clarifier la situation. Prochainement, deux nouveaux chevaux - Rossini et Lights of Londonderry - devraient intégrer le groupe JO-JEM. Il va falloir à court terme décider des huit couples qui seront dans les nominatifs de Caen, puis des six qui constitueront l’équipe pour les JEM (avec deux remplaçants). Cela sera déterminé après la Coupe des Nations de Rotterdam fin juin qui suivra quelques CDI comme Munich, Lipicca et Compiègne ». On l’aura compris, même si aujourd’hui la France arrive à inscrire 42 français dans le classement mondial de la FEI, les prétendants à la sélection mondiale vont devoir encore faire leurs preuves, même si le « timing » se resserre inexorablement …
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