Champs Elysées et Marc Dilasser, impériaux sur la piste du Boulerie Jump

ainsi une première victoire en Grand Prix international une étoile

La « Brabançonne » aura résonné les premières heures de la dernière journée de compétition grâce aux victoires des cavaliers Belges. Dany Van Den Bosch chez les seniors et Evy Morssinkhof en catégorie poney damaient le pion aux tricolores.Mais ces derniers n’avaient pas dit leurs derniers mots.

Car auparavant les podiums se suivaient et ne se ressemblaient pas. Mais la Marseillaise était toujours de mise. Ainsi Thomas Rousseau associé à son étalon Ok du Rozel dominait deux des trois épreuves pour les chevaux de 6 et 7 ans.

Adam Prudent avec Landos II ou bien Mathieu Laveau en selle sur Maestro de Gree tout comme Benjamin Ghelfi avec Myosotis Rose sans oublier la Mayennaise Axelle Grossin et sa fidèle Laika des Forets étaient montés sur la plus haute du podium chez les seniors. Et avaient de l’ambition pour le Grand Prix de la Sarthe, point d’orgue des trois jours. Cette épreuve allait être un terrain de jeu idéal.

Sur un parcours technique composé de trois doubles dont deux successifs, les prétendants allaient devoir passer les difficultés sans pénalité mais surtout dans le temps imparti (87’) pour décrocher leur billet pour le barrage. Exit donc quatre cavaliers, lesquels, sans-faute aux obstacles, se voyaient crédités d’un point de temps dépassé. Reynald Angot, Charlotte Couperie Eiffel et Thibaut Bazire, amateur et étudiant à Sciences Po Paris étaient de ceux-là.

Sortis également pour une touchette fatale sur une combinaison, le champion de France, Stéphan Lafouge ou bien le Sarthois Jérôme Chartier.

Seuls dix couples parvenaient à passer le premier tour et pouvaient prétendre batailler pour la victoire finale.
Neuf efforts à fournir au barrage

Premier à partir, Jacques Bourven donnait le ton. Associé à sa jument T, il prenait les bonnes options et sortait double sans faute avec un chronomètre des plus rapide (45’’50). Derrière, ses adversaires allaient devoir prendre des risques pour faire mieux. Vincent Marcotte, Christian Hermon ou bien Pierre-Antoine Henault le tentaient mais en vain. Benjamin Ghelfi en coupant plus court devant le double grignotait trente-deux centièmes. Mais cela ne suffisait pas. Puisque prenant le départ en dernière position, le Normand Marc Dilasser associé à Cardero* Champs Élysées osait tout. Un galop facile et régulier et des virages courts lui permettaient de passer sous les quarante-cinq secondes. Et de s’offrir ainsi sa première victoire en Grand Prix international.

Visage radieux, il savourait cette première place, lui qui, il a y encore quelques mois se retrouvait sans écurie.

Sébastien Proust
Marc Dilasser : « J’ai été quelque temps SDF »

Depuis le mois de mars, Marc Dilasser est installé à Saint-Benoît-d’Hébertot à côté de Deauville. Avec vingt et uns boxes dans ses écuries et quelques chevaux d’avenir, le Normand s’est refait une santé et semble être sur la voie ascendante.

Après avoir été cavalier du Haras des Hus et après un passage dans les écuries d’Hubert Bourdy, Marc Dilasser avait un projet d’envergure du côté de Tours. Mais un contretemps l’a obligé à changer de programme et à revoir sa copie. De fait le cavalier qui a fêté ses trente et un ans se retrouvait sans domicile et sans écurie.

Il s’est alors tourné vers la Normandie et a trouvé chez Laurence Waechter un lieu idéal pour entraîner ses montures et les faire progresser. Quelques propriétaires lui ont fait confiance et lui mirent en pension leurs protégés.

Marc Dilasser se retrouve donc depuis le mois de mars avec Cardero*Champs Elysées, l’étalon du Bois Margot.

« C’est un étalon avec lequel je m’entends bien. Sur trois parcours, il a déjà deux classements dont cette victoire. Il y a peu, nous nous sommes classés deuxièmes à Canteleu, lors de l’international trois étoiles ».

« Ce parcours était au niveau d’un international une étoile. Je savais que le temps du premier tour était court. J’ai donc pris des risques et me suis même mis en danger. Le cheval a bien répondu. De fait je suis presque dix secondes en-dessous du temps. Ensuite, lors du barrage, Jacques Bourven a été très vite. Il fallait aller le chercher. J’ai coupé court et je sentais le cheval très bien. Il a de gros moyens ».

Avec près de 10 000 € de gains depuis mars, le couple semble vivre une belle aventure.

« Mes prochains concours sont Ezy-sur-Eure puis le Grand national de Saint-Lô, mi-août avant de revenir fin août ici pour la finale du Grand National. Puisque je concours avec Alexandra Francart pour l’équipe Free Jump ».

S. P.

Les Bazire, des passionnés

Amateurs mais cavaliers d’expérience, les cousins Thibaut et Louis Bazire faisaient partie des 47 engagés du Grand Prix de la Sarthe.

La famille Bazire est liée à l’équitation. Timothée Bazire, le frère de Louis et cousin de Thibaut est installé en Normandie. Il monte chaque jour Norton de la Hardt et Legolas 21, les deux protégés de Louis et Thibaut. Puisque les études des deux cavaliers amateurs les éloignent des écuries. Thibault est étudiant à Sciences Po Paris et Louis est en cinquième année de médecine à Rouen.

« Nous essayons de monter le plus souvent possible. Mais la plupart du temps, nous ne montons quasiment que le week-end. C’est un excellent moyen de s’évader et de tout oublier. D’ailleurs, le lundi matin lorsqu’il faut reprendre le chemin des cours, c’est parfois difficile » expliquent les deux complices.

Toujours motivés, ils engrangent les classements. Ainsi Thibaut qui vient de prendre la médaille de bronze dans le championnat des As jeunes cavaliers à Fontainebleau.

Ce week-end, Thibaut terminait troisième de la préparatoire au Grand Prix et onzième du Grand Prix international. Pour 1 seconde sept centièmes, il se voyait écarter du barrage et ne pouvait, par le fait, défendre ses chances parmi les meilleurs du jour.