Formation des juges Anaa 2012
L'Anaa organise en régions (Tarbes et Fleurance en Midi-Pyrénées, Pompadour en Limousin) trois sessions de formation de juges, coordonnées par Gérard Richard et animées de Bernard Clot et Alain James de l'IFCE. Cette initiative a été très bien accueillie sur le terrain puisque plus d'une quarantaine de participants s'y sont inscrits.
La matinée se déroulait en salle pour une partie théorique puis les participants étaient directement mis dans le concret l'après-midi lors de nombreux jugements sur le terrain où ils purent exercer leur œil sur des trois ans (modèle, allures, obstacle en liberté et monté), des poulinière et leurs poulains.
Les objectifs du jugement à proprement parler sont de déterminer les critères importants chez l'AA, à savoir la distinction et la qualité des tissus. Le juge doit uniquement apprécier les prestations du moment et non pas projeter l'animal qu'il voit dans le futur. Il doit juger rapidement, c'est-à-dire trouver vite les qualités, être positif dans ses appréciations et capable d'argumenter son jugement afin d'être pédagogique pour l'éleveur et l'aider dans ses choix futurs de croisement. Il doit viser le côté fonctionnel de l'animal et ne pas hésiter à sanctionner, particulièrement les mauvais aplombs qui sont très souvent héréditaires :
« distinguer les péchés véniels des péchés mortels ».
La grille de jugement de l'Anaa a la particularité d'être plus synthétique que les grilles utilisées par d'autres races qui, très détaillées, ont tendance à favoriser les chevaux moyens. Ainsi le juge ne doit pas hésiter à élargir sa gamme de notes. Cette grille doit néanmoins être pondérée en fonction de la destination de l'équidé (CCE/CSO/Endurance...)
Les principes de base pour juger le modèle sont de le détailler en commençant par le bas : un cheval qui « tombe bien » renseigne immédiatement et naturellement sur son équilibre. Les aplombs s'apprécient à l'arrêt mais aussi en mouvement en raison de leur rôle essentiel sur la locomotion et la propulsion, entraînant, dans le cas où ils sont de mauvaise qualité, un vieillissement prématuré des articulations et des tendons. Un bon pas se distingue par sa tonicité et la propulsion qu'il confère à l'animal. On notera la souplesse de l'ensemble et les mouvements de la queue qui peuvent indiquer gènes et raideur du dos. Le trot doit montrer du rebond, de l'élévation et de l'extension; on sanctionne un dos qui ne s'articule pas ou mal. Le galop met en évidence l'équilibre, la flexibilité des articulations et plus particulièrement celle du jarret.
Après forces discussions entre les participants, il apparaît que la grille d'obstacle devrait subir quelques améliorations notamment pour noter la frappe et la réactivité dont peut faire preuve l'animal. On insistera sur le style et l'intelligence à la barre.
Le lendemain de la formation de Pompadour, l'Anaa organisait un rassemblement de ces pointeurs. Ces techniciens de l'IFCE, mis à disposition de l'Anaa, sont chargés, à l'aide d'une grille particulière dite de pointage, de caractériser un cheval dans son ensemble. Ainsi, ces informations collectées et synthétisées permettront d'identifier les caractéristiques de la production de tel ou tel étalon afin de mieux l'adapter au marché. Aujourd'hui, plus de 350 chevaux de deux ans et plus ont déjà été étudiés depuis 2010, les pointeurs ont pour objectif d'en caractériser 300 de plus d'ici la fin 2012.
Ces journées très conviviales et bien organisées ont aussi permis aux éleveurs de se rencontrer et d'échanger comme doivent l'être les concours dans nos régions.
Anne Clausse
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