Grand National : l’Ecurie GPA talonne Briotet-Moselle

Rossi accueillaient la troisième étape consécutive de ce mois d’août chargé pour le Grand National de CSO. Un peu trop chargé cependant, comme le souligne Jean Morel, directeur du Grand National : « Pour la première édition du Grand National, nous avons dû faire en fonction des candidatures reçues, soit avec ces trois concours consécutifs en août. Pour 2009, nous veillerons à ce qu’il n’y ait pas plus de deux étapes par mois. »

Soucieux d’économiser ses montures en vue notamment des Masters Pro où il remettra son titre en jeu, Eric Navet, le principal animateur du Grand National 2008, avait choisi de ne pas faire le déplacement dans la Sarthe. L’Ecurie Navet-Guillon était cependant représentée par Olivier Guillon. Remarqué dans le Prix Le Mans Country Club (GP 1,40 m), le Normand a dû batailler ferme pour tenter de ravir la victoire dans le temps fort du week-end : le Prix de la Sarthe (GP 1,50 m), 18e du nom et donc avant-dernière étape du circuit Grand National. Mais 36 autres concurrents, et non des moindres, avaient eux aussi la ferme intention de briller et d’inscrire leur nom au palmarès, comme l’avait précédemment fait Alexandra Ledermann, Florian Angot, Julien Epaillard ou bien Bruno Jazede.

Sur un tracé technique de Yann Thomas et Frank Exposito, monté comme un parcours d’indoor contenant des lignes serrées, la tâche était délicate et les cavaliers devait gérer avec rigueur le triple mais aussi la très courte ligne spa et double.

Alors que Régis Villain (Ecurie de la Pointe) puis Olivier Guillon pour l’Ecurie Navet Guillon se désunissaient dans le dernier obstacle, Jérôme Hurel avec Kho de Presle (Ecurie Ar Tropig), 3es de la Préparatoire samedi, ont montré le chemin dans le tour initial pour décrocher le billet du barrage.

Six autres cavaliers réussissaient à passer les douze obstacles dont la rivière, barrée suite à la demande express de Laurent Hélias, l’entraîneur national adjoint, venu pour l’occasion prendre la température. Exit donc la qualifiée pour la Coupe du Monde de Las Vegas Eugénie Angot (Ecurie Top-équine.com), pour une touchette sur le dernier vertical, Florian Angot avec First de Launay*HN, présents pour soutenir la candidature de la régionNormandie pour les JEM 2014 ou bien encore Simon Delestre et Couletto (Ecurie Briotet Moselle), malgré un parcours des plus exceptionnels : l’étalon gris s’est perdu en hauteur dans la spa et ne put donc couvrir sur la largeur.

Huit au barrage

Après les 4 pts de Jérôme Hurel/Kho de Presle et de Bruno Jazede (Ecurie Tradi-Home et Haras de Vulsain) avec Lune des Touches et First des Sèvres, ainsi que l’abandon de Bruno Rocuet après une grosse faute de Hastings, la double championne de France Pénélope Leprévost (Ecurie Theault - Cyclogalop) signait le premier double sans-faute avec Mylord Carthago*HN (gris de 8 ans par Carthago).

Puis tout alla crescendo, avec notamment les sans-faute de Jean-Marc Nicolas (Ecurie Program Sport Organisation) avec son fidèle Modesto JPC puis de Simon Delestre avec Mélodie Ardente, vainqueurs la veille de la Vitesse à 1,45 m.

Le meilleur barrage fut néanmoins celui du dernier couple : Philippe Rozier, quatre fois sélectionné pour les JO, et Jadis de Toscane, étalon gris par Quidam de Revel (mère par Laudanum). Le duo aux couleurs de GPA a avalé les huit dernières difficultés sans encombre en prenant les options les plus osées et s’offrant ainsi sa seconde victoire de la semaine.

Même si la victoire finale de ce Grand National 2008 est acquise à l’Ecurie Navet-Guillon grâce à ses 73 pts (20 000 € à la clef...), la dernière étape le 12 octobre à l’Etrier de Paris s’annonce palpitante avec deux écuries au coude-à-coude pour la deuxième place et ses 15 000 € : l’Ecurie Briotet-Moselle (54 pts) et l’Ecurie GPA (50 pts). Une belle bagarre s’annonce également pour les rémunératrices places d’honneur (huit premières), avec 14 équipes qui peuvent encore prétendre se partager la dotation.

Sébastien Proust

Simon Delestre : « Les résultats sont là »

Défenseur du Grand National, le Lorrain n’a manqué aucune des neuf étapes. Malgré les sept heures de camion, il était au Mans, pour la victoire bien sûr...

Simon n’avait pas fait le déplacement en Sarthe depuis sa 2e place avec Inédite de Balme (Palestro II Ecolit) en 2004 dans le GP de la Sarthe. Second au provisoire du Grand National, il n’a pas manqué l’événement pour confirmer et asseoir sa place au sein de l’équipe de France.

« Le Grand National est un formidable outil qui nous permet de travailler nos chevaux pour les emmener ensuite sur les grandes échéances, le GP correspondant à un GP d’un concours international trois étoiles. Sauf qu’en international, nous ne pouvons engager qu’un seul cheval. Nous devons faire un choix et nous engageons de fait la monture qui est le plus en forme, tandis que les autres qui sont en pleine progression ne peuvent pas prendre d’expérience. Avec le Grand National, j’ai pu engager mes trois chevaux de tête. Nous avons énormément progressé depuis le début de la saison et les résultats sont là puisque je suis classé régulièrement. »

Présent avec Mélodie Ardente (une 8 ans par Apache d’Adriers*HN et Jalisco B appartenant à Eric Descharmes), Oda I (une Holsteiner de ?9 ans par Cassini II et Chamonix) et Couletto (un étalon gris Oldenbourg de 9 ans par Couleur Rubin et Caletto appartenant à Daniel Pages), Simon, au regard absorbant et passionnant, sait qu’il monte de vrais champions. « Mélodie est très Apache d’Adriers, elle est très compétitive. Couletto, que j’ai depuis la fin de saison dernière, n’a aucun défaut, il est impressionnant et très respectueux, comme Oda I d’ailleurs. Oda I marche à l’influx et a énormément de force. »

Toujours motivé, jamais confiant, Simon reste stressé quand il entre en piste. Un stress positif qui l’encourage à atteindre des sommets et à devenir à court terme un pilier de l’équipe de France.