La région terre de cavaliers avec 22 800 licenciés

C’est peu dire que l’équitation fait toujours plus d’adeptes avec sa large palette de disciplines, du randonneur au compétiteur de haut niveau en passant par les pony games, le dressage, l’endurance… En une décennie, le nombre de licenciés en Poitou-Charentes a progressé de 33,62 %. Ils sont ainsi 22.847 cavaliers affiliés à la fédération en Poitou-Charentes (dont 4 537 en Deux-Sèvres) qui compte 325 clubs. Il serait d’ailleurs plus juste de dire « elles » car plus de 8 licenciés sur 10 sont des femmes, quasiment comme à l’échelle nationale. « Nous avons un excellent taux de pénétration, qui place notre région en troisième position derrière la Picardie et la Normandie », se réjouit Jacques Robin, le président du Comité régional d’équitation Poitou-Charentes qui va bientôt se mettre au diapason des nouvelles régions (lire par ailleurs). Point noir toutefois, l’instauration des nouveaux rythmes scolaires qui a lourdement pénalisé la filière depuis deux ans. « Je ne sais pas si c’est bon du point de vue scolaire mais pour les centres équestres, cela a été très néfaste. Avec la suppression des cours le mercredi matin, ils ont perdu 15 à 20 % de leur activité. »


Si la qualité d’amateurs d’équitation en Poitou-Charentes réjouit le président, la qualité de ses pratiquants aussi. « Nous avons encore un bilan sportif excellent cette année avec 48 médailles en individuel et par équipe aux championnats de France, soit une centaine de cavaliers médaillés. » Auxquels il faut ajouter quelques autres titres exceptionnels tels les deux obtenus par la jeune Deux-Sévrienne Océane Deambrosis aux championnats d’Europe et du monde en pony games ou encore le Charentais Jacques Ferrari, champion du monde de voltige.


Le comité régional Poitou-Charentes s’illustre également dans l’Hexagone à travers son projet « cheval médiateur » en lançant des expérimentations pour rapprocher le cheval de toutes les populations. Les cavaliers le savent, « le cheval peut aussi être un outil extraordinaire pour apaiser les gens, participer à leur intégration ». Son concept « cheval et différences » fait ainsi « référence en France, nous sommes pionniers dans ce domaine ». Il s’agit de créer un réseau de clubs accessibles avec des chevaux adaptés et enseignants formés pour accueillir tout le monde : personnes handicapées, âgées (déjà une quarantaine de maisons de retraite impliquées), jeunes délinquants en association avec la protection judiciaire de la jeunesse (6 clubs impliqués en région), détenus en fin de peine (avec Vivonne et Saint-Martin-de-Ré). Le comité va aussi relancer et élargir une opération en direction des quartiers en difficulté dans les grandes villes. « Les centres équestres vont vers les gens avec des poneys, cela s’était fait à Niort à la Tour-Chabot il y a quelques années avec beaucoup de bons résultats. » Là aussi, l’idée est de dupliquer cette réussite ailleurs.


Et comme le cheval, c’est avant tout beaucoup de plaisir et de complicité avec sa monture, le comité organise aussi des rendez-vous « spectacle ». Une première à l’échelle de la nouvelle grande région va réunir dix clubs picto-charentais le 15 janvier aux Mathes. Ils ont travaillé une chorégraphie qu’ils présenteront au prestigieux Zagal cabaret ce jour-là avec, en clôture, la troupe des professionnels sur la scène.