L’iode dans l’alimentation équine


Mais à quoi sert-il ?



La thyroïde, sous l’action de la TSH produite par l’hypophyse, synthétise deux hormones : la T4 (en grande majorité) et la T3 (la plus active). La grande différence entre ces deux hormones est le nombre d’atomes d’iode liés : 3 atomes d’iode pour la T3 et 4 pour la T4. Une fois la T4 dans le sang, elle est prise en charge par le foie qui grâce à la iodothyronine 5’-deiodinase donne la T3.



La T3 possède de nombreuses activités sur :

• la glycolyse avec pour effet, l’augmentation du métabolisme du glucose (production d’énergie et de chaleur) ;

• l’accélération de l’activité cardiaque par action sur les fibres musculaires ;

• la maturation de l’encéphale ;

• la croissance du squelette (métabolisme phosphocalcique) et la puberté.



Pas d’iode, pas d’hormones !



En cas de carence, on obtient une hypothyroïdie caractérisée par un goitre (dans les cas graves et sur long terme), un retard de croissance, une frilosité excessive, un manque de dynamisme et un stockage des graisses exagéré.

Pour pallier le risque de carence, il y a les apports via l’aliment ou les compléments minéraux vitaminés et aussi l’adjonction de produits naturels à la ration. Dans les produits naturels, les algues sont considérés avec un bon œil... Et pourtant, la prudence est de mise.



Un exemple que nous avons eu récemment est le cas d’un complément composé d’algues marines. Souvent sur ce type de produit, le fabricant ne donne aucun chiffre considérant que le caractère naturel de son produit suffit à convaincre l’acheteur de sa qualité.



Mais dans ce cas précis, ce fabricant annonçait la composition chimique moyenne avec un chiffre en particulier : iode = 835 mg/kg. Rien d’étonnant puisque : qui dit mer dit iode. Alors quel est le problème ?



Il est préconisé pour un cheval, une mesure de 50 g/j autrement dit pour l’iode, cela fait :

835 x 0,05 = 41,75 mg/j.



Or les besoins pour un cheval de 500 kilos à l’entretien, en iode sont de 1,7 mg/j et pour un trait de 1000 kilos en travail intense, 3,4 mg/j.



Autrement dit, on est toujours à plus de 10 fois les besoins, même dans les cas les plus extrêmes. Or, le NRC précise bien que pour l’iode, les doses toxiques commencent à partir de 10 fois les besoins.



D’autant qu’il s’agit de l’apport des algues seules et que le reste de la ration, peut en contenir de façon notable que ce soit simplement parce que le cheval vit dans une région pas trop éloignée de la mer (ou que ses fourrages en proviennent), ou que ce soit parce qu’il reçoit des aliments déjà supplémentés en iode.



Or, le cheval est assez sensible à la toxicité de l’iode. Le temps de saturer la thyroïde en iode et le cheval peut faire un goitre (ce qui peut paradoxalement amener à forcer encore sur la complémentation en iode), présenter une faiblesse importante, avoir des poils longs, des anomalies des membres chez les poulains. Un excès d’iode peut s’avérer mortel.



Comme toujours, nous sommes pris entre deux feux : la carence et l’intoxication.



Ce n’est pas parce qu’un produit est naturel qu’il est forcément bon, inoffensif et adapté à tous les cas. Ce fabricant indiquait la composition de son produit et permettait donc de se faire une idée précise de ses caractéristiques et donc de l’utiliser à bon escient. Mais combien se cachent derrière l’étiquette « naturel » pour éviter de le faire ?



Nous vous conseillons donc la plus grande prudence et de vérifier systématiquement que le produit que vous achetez pour améliorer la santé et le bien-être de votre cheval est adapté à son cas particulier.



Vous devez être membre pour ajouter des commentaires. Devenez membre ou connectez-vous