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Réseau REFErences : premier bilan de l'observatoire économique Poitou-Charentes

C'est à Niort que s'est déroulée la première journée - bilan des résultats technico-économiques de la filière équine régionale ouverte aux professionnels de la filière. Photo 1 sur 1
T. Clausse (Président de l'Union Régionale des Eleveurs de Poitou-Charentes) ouvre la journée en rappelant les difficultés du contexte politico-économique et le fait que la filière devrait mieux se structurer. Il précise qu'il faut rassembler les énergies et se concentrer sur les savoir-faire comme l'a fait le réseau REFErences, organisateur la journée. En effet, c'est en s'appuyant sur la dynamique d'un partenariat avec les Chambres d'Agricultures départementales et régionales, les Associations de Race, l'Institut du Cheval, la Filière Equine Régionale et l'IFCE que la reconnaissance de la Filière et l'organisation d'une journée telle que celle-ci est possible. Il précise que cela répond aussi à une demande des acteurs économiques qui souhaitent disposer d'un outil d'aide à la prise de décision.
Jacques Robin, qui porte la double casquette de président du CRE et de la Filière Equine Régionale, remercie les intervenants et les participants. Même si le poids économique est loin d'être négligeable (2800 emplois, plus de 300 structure équestre, 3e région en terme de licenciés), lui aussi parle de micro-filières dans le monde équin, complémentaires les unes des autres.
Sophie Boyer de l'Institut du Cheval fait un bref historique du réseau REFErences qui a pour but d'améliorer la connaissance économique de la filière.

En trait comme en sport : diminution du nombre de naissances :
Franck Barlet de l'IFCE a fait une analyse des résultats par segment. Il confirme la stabilité de la filière course avec 16 000 naissances. Malgré le durcissement des règles de sélection chez les TF, on note une légère augmentation des naissances en 2010. Le marché, dont un des indicateurs est la vente de yearling de Deauville, enregistre une stabilité du prix moyen. Côté paris ,il précise que les jeux sont en forte progression sur 2009.
La localisation des éleveurs de chevaux de sport est plus diversifiée sur le territoire français. Si le SF est bien ancré dans le quart Nord Ouest avec 25 % des naissances en Basse Normandie, le sud Ouest reste le bastion d'autres races comme l'Anglo-Arabe, le Pottock, le Landais et le Mérens. Le Sud-Est de la France semble se tourner vers des naissances de chevaux de races étrangères. Si le nombre total de saillie en 2010 est en baisse, on remarque que les Arabes, les Shetland, les Pottocks et les Camargues connaissent une croissance permanente depuis 5 ans. La diminution des naissances se confirme chez les AA, depuis 2008, la situation est identique chez les poneys Français de Selle, les Connemara et les SF. Le marché des chevaux de 3 ans (indicateurs ventes Fences, Nash) semble repartir en 2010. L'importation continue pour les poneys et les chevaux de sport et les ventes sur le marché intérieur est stable avec toutefois une baisse légère pour les chevaux de loisir.
Quatre grands berceaux de race de trait (le breton, le comtois, le cob normand et le percheron) se distinguent sur le territoire, sans omettre le sud ouest comme berceau de races diversifiées. Le nombre de juments de trait mises à la reproduction est en constante diminution (1à 3 % par an) sauf en 2010 où la baisse s'est accentuée à 8 %, particulièrement en Cob Normand (-18 %). Cela peut s'expliquer par une baisse du prix de la viande et la fermeture du marché italien. De plus, de nouvelles contraintes liées au transport ont été mise en place. En Poitou-Charentes, une voie de valorisation de ces animaux se met doucement en place avec le débardage, le transport ou le travail dans les vignes.
En termes d'emploi, la filière nationale est tout sourire et occupe 39 000 emplois agricoles ; 33 000 non agricoles (service, paris?), soit une progression de 1%, la seule augmentation enregistrée dans le secteur agricole !
Concernant les tendances 2009/2010, l'impact négatif de la crise économique a conduit à une diminution du nombre de juments toutes races confondues mise à la reproduction. Il faut s'interroger sur l'avenir de la filière trait qui une vraie spécificité française.

Résultats à affiner en termes de lisibilité des résultats économiques
Sophie Boyer signale une grande variabilité des chiffres des exploitations du réseau Equin entre les différentes années observées ainsi qu'entre les exploitations d'un même système. L'activité, les charges, la diversification des ateliers au sein d'une même exploitation, entraînent une grande dispersion des chiffres même si les tendances restent stables d'une année sur l'autre pour une même exploitation. Si les résultats restent stables pour les pensions et les centres équestres, on trouve une plus grande variabilité pour les élevages de chevaux de sport. Les pistes d'amélioration sont une augmentation du taux de productivité, la connaissance du marché et la réduction des charges.
J-M Pouget (CA 17) fait un état des lieux des pratiques de vente et attentes des acheteurs. Il souligne qu'une des difficultés de la filière est le grand nombre d'acteurs intervenants à différents niveaux. Sur 50 000 équidés qui sont vendus/an, 20 % fouleront un terrain de concours. Et seuls 5 % seront montés par des professionnels. Or ce créneau occupe 30 % des élevages de sport et c'est l'objectif d'environ 50 % à 80 % des éleveurs. Si le marché du foal ne s'intéresse qu'à l'élite, celui des 1 et 2 ans est pratiquement atone. La valorisation d'un poulain amène souvent une plus-value mais le potentiel de prix reste aléatoire. De plus, le marché déclasse et requalifie la production. Enfin, le marché des chevaux d'extérieur ou d'enseignement ne semble pas attirer les éleveurs.

Coup de Zoom sur la filière équine régionale
Emmanuelle Borie, chargée de mission au CRE, fait le point sur l'existant dans la filière équine régionale. D'une répartition à peu prés homogène sur les 4 départements, on note une restructuration des CE qui se spécialisent. Les éleveurs, amateurs pour la plupart, produisent des chevaux de races de selles traditionnelles mais aussi des OC dont la proportion est en augmentation. La région héberge un nombre important d'entraineurs dont le trot reste une discipline importante. Se distingue la Charente Maritime qui accueille à elle seule 50 % des 62 réunions annuelles. Enfin, si la moyenne d'âge des maréchaux ferrants est assez jeune, les tarifs pratiqués sont homogènes par rapport à la moyenne nationale. Enfin, Emmanuelle précise qu'un comité de pilotage validera ces résultats et qu'ils seront édités sous forme d'une plaquette.
Sophie Boyer effectua une synthèse de la typologie des élevages équins en PC. On remarque une production très diversifiée et des élevages jeunes et seulement 10 % sont des reprises d'élevage. Constitué pour la plupart d'une ou deux juments, la dimension des exploitations est pour 34 % d'entre elles inférieure à 10 ha. 84 % des éleveurs sont actifs et 12 % seulement se sont spécialisés à une race seule. Devant la difficulté de commercialiser les poulains, les éleveurs s'orientent vers la valorisation de leurs chevaux.
Jean-Charles Boyer, propriétaire des Ecuries de Flore (16), vient étayer les propos de Sabrina Peyrille (CA 16) sur la diversité des pratiques alimentaires. Si les écarts de prix entre les différents aliments est assez stupéfiant d'une région à l'autre, la capacité de stockage et le mode de conditionnement interviennent eux aussi. On note aussi une grande variabilité entre les CE et les pensions diversifiées avec une valorisation plus ou moins importante des pâturages.

Le CRE : toujours dans l'innovation
Jacques Robin exposa les actions du CRE. Regroupant 295 structures équestres, le PC a vu son nombre de licenciés augmenter de 75 % en 9 ans, ce qui la place à la 3e position des régions françaises. Les initiatives autour de Cheval et Différences, le contrat de partenariat du Réseau Eleveurs Club, le Plan Région-Qualité répondant aux demandes d'améliorations des CE tant sur leurs pratiques professionnelles que sur leurs outils, le circuit du Grand Régional, sont autant de démarches qui animent le CRE.
Franck Barlet conclura cette journée en soulignant que la reconnaissance de la Filière Equine au sein du Ministère de l'Agriculture et des Chambres d'Agricultures (2 techniciens en Poitou-Charentes) est un travail de longue haleine qui passent par des fondamentaux comme cette journée. La consolidation des moyens et le rassemblement des différentes parties de la filière aboutiront tôt ou tard au développement d'une politique régionale cohérente.
21/04/2011

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