- Toute l’actualité du cheval et des sports équestres

A la Ferme du Vieux Fey : le juste prix de l’heure d’équitation

  

Delphine Marotta a ouvert les portes de sa ferme équestre pour accueillir des gérants de centres équestres et des élèves en bac pro CGEH de la MFR de Ramonchamp.


L’intervention proposée par la Chambre Régionale d’Agriculture du Grand Est s’inscrivait dans le cadre du concours de repérage de l’innovation en entreprise équestre qui concerne les élèves de la MFR de Ramonchamp, de l’EPL Agro de la Meuse et de l’EPL de Château-Salins. L’objectif était de présenter la méthode utilisée pour calculer le coût de production d’une heure d’équitation et d’illustrer ce calcul en l’appliquant à la structure de Delphine Marotta. Mathilde Arési, élève ingénieur de l’ENSAIA, explique que l’outil prend en compte dans le calcul, la main d’œuvre, les équidés de club, les heures qu’ils réalisent et les éléments de la comptabilité.


Delphine a repris l’exploitation de ses parents en 2005, elle s’est installée jeune agricultrice sur la base d’une production de céréales (100ha). Elle a développé ses infrastructures (manège, carrière) pour pouvoir accueillir aujourd’hui 160 cavaliers réguliers qui pratiquent l’équitation. Les activités sont complétées par des activités de stages, de compétition, de pension et d’accueil de groupe.


Pour calculer le coût de production d’une heure d’équitation réalisée par les équidés de club sur cette exploitation, il a fallu :


- Identifier la main d’œuvre qui ne travaille que sur le centre équestre (pension et céréales sont exclues) => sur les 3.1 temps plein présents sur la structure, 2.4 ne sont consacrés qu’à l’activité centre équestre


- Identifier les chevaux uniquement utilisés pour le centre équestre (exclure les chevaux d’élevage et les pensions) => sur les 47 chevaux, 23 sont utilisés pour le centre équestre


- Trier les charges (alimentation ramenée aux chevaux d’école etc…) et les produits spécifiques du centre équestre (les cours, les stages, les accueils de groupe)


- Calculer le nombre d’heure que réalise les équidés de club en convertissant toutes les activités (concours, accueil de groupe, stages) et en les ajoutant aux heures d’enseignement


Pour l’année 2016, sur l’activité centre équestre, la Ferme Equestre du Vieux Fey dégage un bénéfice par heure d’équitation réalisée par les équidés de club. Il provient de la comparaison entre le coût de production (qui comprend la rémunération de l’exploitant à hauteur d’un smic, la rémunération des terrains et celles des capitaux en propriété) et du produit de l’activité centre équestre. Les charges du centre équestre et les produits peuvent être comparés car ils sont tous les 2 divisés par le nombre d’heure d’équitation effectuée par la cavalerie.


Delphine explique ce bénéfice car elle a une très bonne gestion de sa cavalerie : un nombre de chevaux et de poneys adaptés à son activité et qui sont renouvelés régulièrement. Elle sait aussi valoriser des heures en journée la semaine avec des groupes et ne compte pas seulement sur l’enseignement du mercredi et du samedi.


La ration fermière à base d’orge et de complément céréales, ainsi que des chevaux et poneys en bonne santé, permettent de maîtriser les charges opérationnelles. Le poids de la main d’œuvre se retrouve dans les charges de structure et élèvent sensiblement le niveau de ces charges.


« Les stages sont fréquentés » argumente Delphine car le programme est préparé très en amont des dates des vacances. Celui-ci est ensuite diffusé par différents canaux : FB, site internet, affichage, relance par les moniteurs.


Le calcul du coût de production permet au structure de positionner leur fonctionnement au regard des objectifs qu’ils poursuivent : beaucoup d’heures réalisées, prix élevé des prestations, vie de famille, etc….


Le calcul du coût de production est un indicateur de la performance de l’activité centre équestre. Si cette activité est performante, elle ne doit pas l’être au détriment des autres activités présentes : pension, élevage etc…


Xavier Lerond, élu en charge de la filière équine à la Chambre Régionale d’Agriculture du Grand Est, a rappelé que les éleveurs laitiers et allaitants s’étaient saisis de cet outil pour négocier avec les distributeurs. A l’échelle de son entreprise, il permet d’analyser ses points forts et ses points faibles.


L’après-midi s’est conclue par la visite de la ferme équestre, les investissements récents : la carrière, le forage et le bâtiment de stockage améliorent la fonctionnalité au quotidien. Leur finalité est l’arrosage de la carrière et la préservation des stocks foin/paille.


25/01/2018

Actualités régionales