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AECCP : le punch label ch’ti

Avec 25 000 € redistribués à ses adhérents, l’AECCP a une nouvelle fois convaincu de son efficacité. Salle comble à la mairie de Verquigneul et 260 convives à table. Un record.Vigilance. C’est le maître-mot qui préside en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Photo 1 sur 6
Vigilance dans les actions commerciales et promotionnelles, vigilance dans la gestion -un modèle de bénévolat- vigilance dans les sélections, vigilance au regard des turbulences qui secouent la filière. Bernard Lesage n’a rien perdu de sa lucidité vis-à-vis des institutions. « La FFE dont le bureau est élu par les centres équestres ne représente pas la filière et ne se soucie pas des éleveurs. Et pourtant, sans éleveurs pas de chevaux, pas de cavaliers, pas de propriétaires et pas de concours. L’éleveur est tondu en permanence : à la production par une augmentation importante des coûts, à la commercialisation par des visites d’achat de plus en plus pointues et par la garantie de conformité, à l’exploitation par les coûts élevés des engagements et des boxes ». Et de repartir en guerre contre « une pléthore de structures toutes aussi inutiles les unes que les autres, dévoreuses de subventions publiques. Le fonds Eperon, mal utilisé, devrait soutenir les dotations de toutes les épreuves équestres ».

Il appelle les éleveurs à se mobiliser, à se structurer pour réduire les coûts de production : Cuma, coopérative d’achat de saillies par exemple. De ses vœux les plus fervents il appela la création d’une société-mère du cheval de sport. Voeux exaucés puisque cette société-mère est désormais sur les rails.

Le paysage élevage est toujours obscurci par de gros nuages : incertitudes en ce qui concerne les Haras nationaux dont le projet de fusion avec l’ENE a retardé la signature du contrat d’objectifs. Compiègne est à vendre. Personnels et moyens sont considérablement réduits et les actions sont désormais orientées vers des missions de services publiques autour de la traçabilité en prévention d’une crise sanitaire. Le transport de doses qui s’est considérablement développé s’achemine vers la création d’un GIE. C’est désormais un service payant qui vient alourdir les frais techniques liés à la reproduction. Bien qu’il n’aille pas encore jusqu’au « porte à porte » ce service est unanimement apprécié et le catalogue des étalons HN se remplit de plus en plus d’étalons privés distribués en recette partagée. L’insémination à domicile sera la réalité de demain et il est prévisible, dans ce contexte de mutations, d’envisager la disparition des Haras nationaux dans cinq ans pour faire place à un « office du cheval ». Ses principales missions tournées vers la recherche, la formation et la diffusion des connaissances en font, il est vrai, un outil de première importance facile d’accès avec un site internet performant et riche. Prises de court, les associations d’élevage ont peiné à assurer seules l’organisation des concours d’élevage, mais elles l’ont fait et plutôt bien.

Engagement en ligne : c’est fait

Un cap important vient d’être franchi par l’ANSF avec la mise en ligne d’un site d’engagement en concours d’élevage : www.francechevaldesport.fr, opérationnel très prochainement. Le site, en lien avec la base Sire, générera les programmes, les résultats, et dans un second temps les montants des primes. Ceux qui possèdent l’outil informatique pourront engager directement, les autres suivront l’ancienne procédure. L’ANSF travaillait depuis deux ans à la réalisation de cet outil. Testé sur ses propres données, il a été étendu à toutes les races de chevaux et poneys de sport et a bénéficié d’un financement du fonds Eperon.

Quelques remous dans l’assemblée à propos de la cotisation de 50 € par poulain. Il ne s’agit pas d’une ?« taxe » pour obtenir le label SF, c’est au contraire le signe d’une démarche volontaire d’adhésion au programme du Selle Français avec le gage d’obtenir les avantages qui en découlent. Ce sont les pouvoirs publics qui ont insisté pour l’établissement de ce droit sur les livrets. Il semblerait que l’information n’ait pas été suffisamment limpide. Pour notre part, nous en reparlerons dans une prochaine édition. Le magazine le Selle Français N° 2 aborde largement ce sujet. Une voix s’est élevée pour inciter les éleveurs à « se prendre en charge » et ne plus attendre des solutions apportées par un messie qui n’existe pas. A l’AECCP, le mouvement est bien en marche.

Une section Anglo vient d’être crée. Nombreux sont ceux qui regrettent d’avoir perdu l’anglo dans les croisements. Il existe encore de bonnes souches dans le Nord-Pas-de-Calais. Elles devraient s’en trouver pérennisées avec la constitution d’un corps de juges et des actions de promotion.

Au chapître des initiatives, Hervé Delloyes, président du CRE, à signalé la création d’un « Ch’ti Global Tour » en partenariat avec la Région. Une dotation de 6 000 € (Région) et ?1 000 € (CRE) sera attribuée à chaque organisateur pour les GP 1,30-1,40 m qui comporteront obligatoirement huit classés. L’AECCP s’associe à cette nouveauté par un challenge et primera l’éleveur du cheval le mieux classé né dans la région.

L’AG terminée, 260 convives se sont retrouvés dans la salle des fêtes pour les agapes traditionnelles ponctuées par les remises de chèques. Joie, émotion, reconnaissance : c’est toujours un moment de forte convivialité que Me Gayot, Jérôme Chabrol et Pierre Trocmet, les piliers de l’élevage régional, ne manqueraient sous aucun prétexte. La séquence émotion fut pour Olivier Jouanneteau lorsque Véro Lecoq, à l’insu du cavalier et avec la complicité de Jean Morel (PSV) retraça par l’image les grands moments de la carrière d’Ueleme dont sa victoire en GP coupe du monde à Bordeaux en 2003. Ueleme avait quatre produits à la finale de Fontainebleau cette année. Très ému Olivier, à cette évocation-surprise. Il n’a pas manqué d’associer Daniel Millet aux succès de cette jument d’exception.

Etienne Robert

30/01/2009

Actualités régionales