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Anglo jusqu’au bout… des sabots

(en ligne le 21 novembre 2008) Retour sur la Grande Semaine de Pompadour avec l’Elevage de Cazeneuve, dont deux chevaux viennent de se distinguer : Quaïd, Elite à 4 ans, et O’Ryon, numéro 1 de sa génération au Mondial du Lion. Focus sur la race Anglo-arabeCavalière Photo 1 sur 1
de CSO depuis plus de vingt ans, Stéphanie Urdialès évoque ainsi la naissance de l’Elevage de Cazeneuve dans le Gers.
« C’est grâce à ma dernière jument qu’est né l’élevage en 2003. Comme beaucoup, j’ai voulu me faire plaisir en faisant pouliner ma toute bonne Uppée du Gat (Fol’Avril - Rio Négro), bien sûr Anglo-arabe jusqu’au bout des sabots. Elle ne nous a donné que du bonheur avec son caractère trempé, son courage inégalé et son réflexe sans faille. Et de fil en aiguille, elle nous a donné quatre produits dont trois filles toutes mises à la reproduction et un mâle, Marquis de Cazeneuve, indicé ICC 130 à 5 ans et ICC 137 à 6 ans.
Par la suite, j’ai voulu rechercher une deuxième lignée afin d’épauler Uppée. Ce fut Gaydge Palmaroux (Vassal du Defey - Impulsif), aujourd’hui pilier de notre élevage qui a réellement vu le jour en 2003 avec notre installation dans le Gers, pays de l’Anglo. C’est une jument avec un vrai tempérament, comme je les aime, car pour moi c’est une qualité incontestable pour une mère. Une vraie guerrière avec des allures remarquables qu’elle semble transmettre à chaque fois.
Elle a déjà produit Quaïd de Cazeneuve, acheté à 2 ans par les HN. Il est cette année 4e du championnat de France de CCE en 4 ans à Pompadour avec Gilles Pons. Elite, il obtient son approbation pour reproduire également en SF. Son frère utérin O’Ryon de Cazeneuve est quant à lui 5e du championnat des 6 ans avec Nicolas Touzaint. Sans sa faute sur le CSO, il aurait obtenu le titre de champion. Qualifié pour le Mondial du Lion d’Angers, il réalise une magnifique performance, avec une 8e place lui permettant d’être le meilleur cheval de l’équipe française et seul classé lors de ce championnat mondial des 6 ans. Il est la propriété de Kamel Boudra, journaliste à Equidia.
Pour l’instant, Gaydge a eu sept produits. Quatre sont en âge de concourir et trois ont eu d’excellents résultats. Deux sont étalons : Quaïd de Cazeneuve*HN et Nabucho, le propre frère d’O’Ryon, exporté en Pologne. Nous n’avons eu que deux filles : une AA de 3 ans par Hermès d’Authieux que nous garderons à l’élevage, et une autre cette année, magnifique pouliche AACR par Heartbreaker.
Pour 2009, nos choix semblent s’arrêter sur Exocet de Céran, Laurier de Hère, Quercus du Maury, Hermès d’Authieux et Quaïd de Cazeneuve (afin de croiser nos deux lignées, qui sont au demeurant très complémentaires) ».

Une race d’avenir

« L’Anglo-arabe est pour moi une race d’avenir pour le sport. Lorsque l’on voit ce que l’on demande aujourd’hui aux chevaux pour gagner, cela n’a rien à voir avec les parcours d’il y a vingt ans que ce soit en CSO ou en CCE.
En CSO, il nous faut des chevaux réactifs, courageux, respectueux, avec du sang et du mental en plus d’une certaine force. Mais non plus des forces de la nature incapables de gagner un chrono. Auparavant, on réglait ce problème en réintroduisant du PS dans les croisements. Aujourd’hui, le PS de sport n’existe quasiment plus car la sélection ne s’est pas faite pour le jumping. Ainsi s’explique le fait que l’on retrouve de plus en plus de chevaux au plus haut niveau teintés de sang Anglo-arabe car la sélection pour le sport n’a fait qu’augmenter ces vingt dernières années.
En effet, les éleveurs ont augmenter leur sélection au niveau de la base : la voie femelle. La génétique, la souche, les ascendants, les collatéraux, les performances, et bien sûr les qualités propres à chaque sujet, ont permis cette évolution de l’élevage Anglo-arabe qui a été tiré vers le haut. Aujourd’hui, on récolte le fruit de ces sélections sur plusieurs générations, passées, présentes et très certainement futures. A nous de continuer cette sélection et de perpétuer ce patrimoine génétique.
Pour le CCE, l’Anglo-arabe a toujours eu une place, mais ces dernières années ont vu émerger bon nombre de gagnants eu égard aux évolutions que le système d’épreuves a subi. En effet, l’abandon de l’épreuve de fond proprement dite et la hausse des côtes et de la technique dans l’épreuve de CSO ont fait apparaître la nécessité d’avoir des chevaux qui se déplacent mieux et surtout qui sautent mieux qu’avant. On voit arriver sur le circuit plusieurs sujets très intéressants et qualiteux, certains performers et d’autres également étalons. Une corde supplémentaire à notre arc afin de promouvoir l’amélioration génétique.
On cherche souvent à faire une comparaison avec nos voisins, mais si l’on y regarde bien, nombreux sont ceux qui viennent chercher nos meilleures juments et nos meilleurs mâles (nos meilleures souches) dans les élevages ou lors des divers rassemblements de race afin d’apporter un sang nouveau à leur génétique. Et n’en déplaise, l’Anglo-arabe en fait bien partie, et même plus que jamais.
On parle beaucoup de l’Anglo-arabe pour ses qualités en croisement, mais pour faire du croisement, il faut à la base de la race pure ».

Propos recueillis par Etienne Robert

20/11/2008

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