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Blondeau, le magicien

  • La méthode Blondeau : des paroles et de la patience
    La méthode Blondeau : des paroles et de la patience
Il est relativement rare d’assister à une formation où les auditeurs applaudissent chaleureusement le formateur. Et c’est bien ce qui s’est passé mercredi 20 janvier, à Rosières. Et en plus, à deux reprises : le matin et l’après-midi. Pourquoi un tel engouement ? Eh bien, le public a été conquis par la verve et la (les)

Il est relativement rare d’assister à une formation où les auditeurs applaudissent chaleureusement le formateur. Et c’est bien ce qui s’est passé mercredi 20 janvier, à Rosières. Et en plus, à deux reprises : le matin et l’après-midi. Pourquoi un tel engouement ? Eh bien, le public a été conquis par la verve et la (les) démonstration (s) de Nicolas Blondeau. Il est venu passer une journée sur le site pour expliquer sa méthode éponyme.


La journée a débuté dés 8h30 par l’accueil et la présentation des participants. Ils étaient 32, (« nombre important » se félicitera satisfait Nicolas Blondeau). C’est l’ANSF, en partenariat avec l’Adeclor, qui a programmé cette journée pour l’Est de la France. Des participants sont venus de loin pour y assister. Une auditrice est venue du Jura, « On n’a pas ce type de stage chez nous » dira-t-elle. D’autres sont venus de Haute-Marne et des quatre départements lorrains.


Caroline Legrand (ANSF), ne voulant pas prendre trop de temps sur le thème de la journée, a rappelé rapidement les actions menées par le stud-book selle français.


La qualif mâle SF, 2 et 3 ans à Rosières aura lieu le mardi 28 juin 2016).


Lucien Hecht, vice-président de l’Adeclor, a accueilli à son tour les participants, précisant que « l’association lorraine regroupe les quatre départements. Elle est à l’origine des très nombreuses manifestations hippiques organisées sur le site de Rosières : tous les concours d’élevage, les cycles classiques et libres, le CIR, les sélections étalons, etc. »


Nicolas Blondeau a pris le relais, devant un public avide de connaître sa méthode. La soixantaine « sportive », comme il aime préciser, il monte toujours à cheval et aime être le premier à mettre le pied à l’étrier pour le premier montoir sur le cheval juste débourré de la séance. Il précise avant d’aller sur le terrain : « Il faut retrouver le niveau de nos ancêtres, ça n’a pas été écrit. La tradition de communication était orale… On ne nous a pas tout expliqué…L’automobile est arrivée, les chevaux se sont éloignés de nous. Le débourrage n’est pas seulement de monter sur le cheval, c’est d’abord son éducation, des poulains. Il faut qu’il connaisse ce qui est bien ou mal ». Nicolas Blondeau agrémente ses propos de nombreuses anecdotes, captivant son auditoire. Il aime préciser qu’il cherche toujours à mieux connaître le cheval : « Un cheval robotisé ne m’intéresse pas. Avant tout, il faut peut-être débourrer l’homme ! Quel que soit le caractère du cheval, sa race, son sexe, la difficulté à surmonter pour lui est la peur de l’homme et l’appréhension. Plus il a de sang, de caractère, plus ça va vite… ».


Le formateur a alors enchaîné sa progression, expliquant chaque geste.


Mise du licol


On lui avait amené une femelle de quatre ans, non débourrée, car ayant subi une opération à trois ans, et laissée au repos : « Calamitie Thélème » (Diamant x Verdi), à Mme Hélène Ramet, de Grostenquin. Dans le boxe, lors de la mise du licol, Blondeau explique « En étant collé au cheval, caressez les oreilles et parlez à votre cheval. Le cheval a une mémoire énorme, et le temps ne compte pas, il n’a pas cette notion. Ne pas commencer un débourrage si l’on est limité par le temps. Tous sont traités de la même façon, avec la même progression, mais tous ne progressent pas au même rythme. Il faut qu’il participe à ce que l’on fait, qu’il soit décontracté. Répéter, parler ».


Le Van


Ensuite, c’est la sortie du boxe en main jusqu’au van. S’ensuit une série de gestes : tourner autour, sentir le van, aller à l’intérieur et taper des pieds, « montrer que c’est costaud ». Une fois à l’intérieur du van, ne pas fermer, mais le caresser partout. Le faire descendre et recommencer…


La selle


Pour la selle, retour au boxe, faire sentir le tapis, mettre la selle, bien dégarnir le garrot, passer la sangle… caresser le ventre… « le cheval ne doit pas bouger ». Sangler, attention à la réaction. Désangler et recommencer l’opération. Marcher dans le boxe. Taper sur la selle « fortement », descendre les étriers, les claquer…


Le montoir


Puis on arrive au montoir. Nicolas Blondeau, équipé d’une bombe, met le pied à l’étrier et monte sur le cheval franchement. Tourne et marche dans le boxe, puis sort et marche, trotte dans les allées. A sa descente du cheval, tout le monde applaudit, subjugué par le résultat !


Traumatisme


L’après-midi, c’est un cheval de 9 ans qui avait été amené, à pied, car il ne veut plus monter dans un van. Pour l’histoire, tout allait très bien jusqu’à ses 3 ans. En van il fut conduit à la clinique vétérinaire pour sa castration. Le retour en van s’est bien passé mais par la suite il refusa obstinément de remonter dans un van... Nicolas Blondeau a alors repris toute la partie dressage comme le matin. Il l’a présenté au van mais rien à faire, le cheval se cabrait. Patiemment, il a tout repris, utilisé sa petite baguette. Au bout d’une heure, le cheval rentrait dans le van, mais en ressortait de lui-même violemment, se cabrant sans cesse. Calme, répétant toujours les mêmes gestes, les mêmes paroles, Nicolas Blondeau a réussi à faire entrer le cheval à l’intérieur du van, en grande sueur, certes, mais calme. Puis il a répété entrées et sorties. Le pont a été levé sans problème. Il lui a fallu 90 minutes. « Soyez patient, et si vous commencez quelque chose, il faut aller jusqu’au au bout, sinon, le cheval ne comprendra pas », conclut le formateur fortement applaudi une nouvelle fois.


11/02/2016

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