Carnet : Pierre Rediger

Pierre Rediger n’est plus. Il s’est éteint le 24 avril dernier à l’âge de 87 ans. Ses chevaux, les de Vaut, seront toujours là, sur les hippodromes, pour rappeler son souvenir. Les de Vaut ont fait aussi les beaux jours des cavaliers de jumping jusqu’à il y a une dizaine d’années. Des chevaux près du sang, comme il les aimait et comme il savait les faire naître. Ses juments AQPS étaient servies par les Pur-sang et par de bons Selle Français. Les sires de cette époque étaient les Sambo ps, Bamako II, Spring Bird ps, Beau Geste, Marasali ps, Mistigri ps, Jasmin. La jument base de l’élevage était Valériane, une anglo fille de l’anglo Kéfir. Il réalisa d’heureux croisements avec Hidalgo de Riou entre autres qui lui donna Dame de Vaut (mère Nageuse de Vaut x Sambo ps) exportée en Belgique puis en Italie, Créole de Vaut, Bavière de Vaut qui évoluèrent en international avec Henri Prudent. Et bien d’autres (Natif de Vaut iso 152, Jaire de Vaut, champion de France 3e cat., Orphale de Vaut iso 144) en plus de trente ans de présence sur les terrains de concours. C’est en steeple et en obstacles qu’il rencontra certainement ses plus importants succès avec en particulier Adonis de Vaut (Laostic) Blason de Vaut (Air du Nord ps), des chevaux entrainés par A-P Levy et qui furent de grands gagnants. Au plus fort de son activité, dans les années 90, il eut jusqu’à dix poulinières. Homme de la nature, agriculteur à Revigny-sur-Ornain (55), il exploita l’important domaine de Vautrombois et fit toujours preuve d’un grand savoir-faire avec ses animaux. Il fut un temps président des éleveurs de chevaux de la Meuse et utilisa ses relations au moment de la création d’une structure collective pour la valorisation des jeunes chevaux en Meuse. C’était un homme de dialogue dont les avis étaient toujours très écoutés. Un authentique homme de cheval.


Avec l’âge, il réduisit l’élevage des chevaux de sport mais garda toujours quelques bonnes poulinières de courses dont se chargea son voisin et ami Marc Bardin et dont les produits sont très prisés des parieurs. Avec la disparition de Pierre, c’est une belle page de l’histoire du cheval (de sport et des Ardennais) qui se tourne en Lorraine.


Nous assurons sa famille et ses amis de notre sympathie attristée.