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Chronique peu ordinaire

Début juillet, je reçois un coup de fil du Studbook Selle français me demandant d’animer le Championnat de France Foals à St Lô. Je fais répéter, croyant sincèrement à une erreur mais c’est bien à moi que l’on s’adresse, quel honneur vraiment ! Me voici ce jeudi 9 août sur la route de la Normandie vers ce réputé berceau de la race selle français, terriblement enthousiaste mais aussi emplie de crainte de ne pas être à la hauteur.


Arrivée en début d’après-midi, je commence par le Haras et découvre cette grande cour entourée de plusieurs bâtiments des écuries. Lieu tellement chargé d’histoire : si les murs pouvaient nous raconter... J’avance ensuite vers le Pôle Hippique et la piste du CSI légèrement en contrebas, offrant une large et agréable vue sur l’ensemble. Puis j’entre dans le manège, le beau rond d’Havrincourt du SF est en place, je prend connaissance des fichiers pour apprendre comment mettre sur le grand écran le foal en piste puis le tableau des notes. Après une nuit entrecoupée de nombreux réveils, nous y voici, vendredi matin journée dite jugement à l’aveugle puisque les juges ne disposeront que du numéro de dossard tandis que leurs secrétaires saisiront en direct les notes sur tablette et ces infos arrivant rapidement sur mon ordinateur me permettront d’annoncer les résultats et origines du foal dès sa sortie du manège. Bertrand, le ‘’ Mac Gyver ‘’ de l’informatique, reste à mes cotés, précieux et tellement rassurant…


Le championnat 2018 commence enfin. Les young breeders, remarquables de calme et de professionnalisme entrent en scène et vont présenter plus d’une centaine de foals, tous plus beaux les uns que les autres. Les murmures des connaisseurs commencent à animer les tribunes. Présentation en main puis en liberté, un premier poulain arrache une des fleurs du décor, un autre, arrivant derrière la table des juges, regardant droit dans les yeux l’un d’entre eux fait tranquillement demi-tour…


Fin de journée, changement de décor : défilé des poulinières et de leurs foals avec leurs naisseurs devant la maison du directeur du Haras, photo souvenir et surtout remise d’ un chèque de 500 € aux éleveurs ayant utilisé l’un des étalons génétique avenir avec le soutien du Fond Eperon.


Samedi : cela se passe dans la cour du Haras, une piste pour les femelles une autre pour les mâles, un grand écran au milieu, une tablette sur socle en accès libre permettant de suivre l’ensemble des résultats. De très nombreux spectateurs et concurrents s’y pressent. Aujourd’hui se joue le titre sur le cumul des deux jours et pourtant l’ambiance reste calme, sereine sans la moindre remarque déplaisante, un vrai régal.


Rappel des cinq meilleurs de chacune des quatre catégories, distribution de cadeaux offerts par le journal Le Cheval, parrain de ces finales, remise des chèques du Studbook selle français, moments de plaisirs partagés, simples mais chaleureux.


Coup de cœur pour ce petit bout d’chou, sûrement moins de 5 ans polo SF bien trop grand, la casquette assortie et tant de bisous sur la petite tête du foal familial qui semble apprécier sans bouger. Clin d’œil amusant à l’élevage de Pierre Cogne qui a placé pour cette remise des Prix plusieurs marguerites dans les crins, rappel de son affixe La Marguerite en Haute Savoie. Un peu de mythologie, Ithill Myr, troisième de son groupe se traduit joliment en langage elfique Lune Précieuse, il y aurait tant à dire encore.


Un dernier repas en commun, toujours de nombreux échanges autour d’un succulent mouton de pays. Les juges terminent leur mission sur la piste du CSI pour désigner le foal suprême 2018.


Moi, je vais rentrer dans mon cher Nord, imprégnée de ces deux jours, entourée de tous ces gens qui vivent, respirent élevage, heureuse d’avoir croisé tant de générations d’éleveurs et partagé un peu de leur si grande passion. Un petit regret sans doute, celui de ne pas avoir osé saluer cette si respectable petite dame aidée d’une canne, bob vissé sur la tête, chaussures de toile et socquettes, omni-présente durant ces deux jours, discutant avec nombre de personnes. Sans aucun doute l’une des mémoires de ce berceau du Selle Français normand qui aurait tant à nous conter encore et encore. Merci au Selle Français de sa confiance, ce fut un régal.


23/08/2018

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