Elodie Verlaguet : le bien-être au bout des doigts

  Des compétences et une approche du cheval tout entière dédiée à son écoute et à son bien-être. Elle en fait aujourd'hui bénéficier les propriétaires de chevaux de la région Languedoc-Roussillon en animant des stages d'initiation au shiatsu pour les cavaliers et en intervenant sur demande auprès des chevaux. « Les soins bien-être se démocratisent de plus en plus, les cavaliers prennent conscience de la nécessité de prendre soin de leurs chevaux au quotidien, et non plus faire appel à l'ostéopathe seulement lorsqu'ils constatent un problème. Dans l'idéal, je devrais intervenir en prévention plus qu'en « réparation ». Si l'on enlève les problèmes en amont, on évite qu'ils s'installent. Pour les chevaux de compétition, je préconise un massage avant et après la compétition. Comme tous les sportifs de haut niveau après tout ! ».
Originaire d'Hérépian, dans les Hauts-Cantons de l'Hérault, la jeune femme est tombée amoureuse des chevaux à 4 ans. Elle commence alors à monter au centre équestre Les Frênes de Lamalou-les-Bains qui vient d'ouvrir ses portes pour ne plus jamais mettre pied à terre. A sept ans ses parents lui offrent son premier poney, âgé de 34 ans aujourd'hui, « preuve que je le soigne bien ! », ajoute-t-elle dans un sourire. Adolescente elle se lance dans les concours de saut d'obstacles avec sa jument selle français Chloé, Vice-championne du Languedoc-Roussillon en CSO en 2003, elle poursuit sur sa lancée et devient de 2005 à 2008 responsable dans une écurie de commerce et de valorisation de jeunes chevaux de saut dans l'Hérault. Quand on lui demande pourquoi elle n'a pas embrassé alors une carrière de cavalière, Elodie révèle que ces pratiques complémentaires ont changé son rapport aux chevaux. «  Le shiatsu permet un autre regard sur le cheval et une approche différente de l'équitation. On apprend à ressentir le cheval, à être à l'écoute de son corps et son état d'esprit. On monte à cheval différemment après ça, on pense d'abord à lui, et je pense que l'on se remet plus en question dans sa pratique. Ce métier a été une telle révélation pour moi que j'ai décidé d'en faire ma vie. Je me suis rendu compte que j'aimais autant les monter que prendre soin d'eux, si ce n'est plus !  ». Ce désir de travailler au plus près des chevaux, « sur eux », ne l'a alors plus quittée. Cette praticienne en ostéopathie équine et en shiatsu, est à la fois conscience des limites et convaincue des bienfaits de sa pratique : «  Je ne fais pas de miracles, ces pratiques sont complémentaires et ne remplacent pas un traitement vétérinaire, mais il se passe toujours quelque chose. Que j'intervienne pour des courbatures, des tensions musculaires, des raideurs, des boiteries, du stress et de la nervosité, des problèmes de digestion ou des problèmes structurels, le cheval se détend grâce au travail de pressions effectuées sur les points de trajets des méridiens. Je sens qu'il est à l'écoute de ce que je lui propose. Le shiatsu stimule les différents systèmes du corps, musculaire, osseux, sanguin, digestif, nerveux, hormonal?C'est un soin en soi et également le parfait complément à l'ostéopathie. D'ailleurs, je ne pratique pas de manipulation structurelle, mécanique, je lie toujours les manipulations ostéopathiques au shiatsu. Mon travail consiste à les mettre dans une disposition, une détente qui fait que c'est le cheval lui-même qui se « remet dans le bon sens ». Alors, il bâille, ferme les yeux, urine beaucoup (drainage lymphatique), il est apaisé par la libération des endorphines ».
Un investissement et un travail qui se voient récompensés aujourd'hui, la jeune praticienne en ostéopathie et shiatsu s'est récemment vu confier pendant dix jours l'écurie du numéro 1 mondial : Kévin Staut ! Appelée pour un remplacement aux Ecuries D'Ecaussinnes, pendant que Kévin Staut concourrait à Rio de Janeiro, elle a allié un travail de groom et des séances de massages sur ses chevaux stationnés chez Christophe Ameeuw en Belgique. Le Prestige Saint-Lois, Le Prestige de Hus, Jo De Labarde et Major de Coquerie ont donc profité des doigts de fée d'Elodie. Une expérience unique et une belle preuve de confiance pour celle qui aime à rappeler : « Ma plus belle récompense c'est lorsque le cavalier me dit que son cheval se déplace mieux, qu'il est plus souple, détendu, bien dans sa tête et dans son corps.  Je suis rentrée dans le sud avant le retour de Kévin Staut aux écuries, mais j'espère avoir l'occasion de lui demander ce qu'il a pensé de mon travail sur ses chevaux ! En tout cas pour moi c'était un grand honneur et un immense plaisir que de travailler là-bas ».
Elodie Verlaguet, définitivement une fille à suivre.

Stéphanie Augé