Enquête CRA-Lorraine : le (juste ?) prix de l’élevage

de connaître en détails l’économie de cette filière sur la région, année après année, afin d’en optimiser ses rendements.

« Le Réseau Economique de la Filière Equine appelé Réseau REFErence, récolte les informations sur le cheptel, le système alimentaire et l’économie de 12 élevages de chevaux professionnels, 8 éleveurs de chevaux de sport, 4 de chevaux de traits, sur la région », explique Emilie Frustin responsable de ce programme. «Les premiers résultats montrent que malgré un taux de productivité numérique (poulains sevrés/juments mises à la reproduction) supérieur à 70 %, les revenus sont insuffisants pour espérer vivre de cette seule activité. Toutefois nous ne disposons que d’une année d’observation et dans ces conditions on ne peut pas tirer de conclusions».

Des résultats lorrains en demi-teinte

Le réseau référence a ainsi mis en relief les bons résultats concernant la maîtrise de la reproduction des chevaux de sport car « le pourcentage de juments pleines, en regard du nombre de juments mis à la reproduction, atteint 84 % » annonce Emilie, alors que l’objectif à atteindre est de 79 %. Autre résultat, celui des poulains sevrés qui est de 70 % pour un objectif de 75 % (par rapport au nombre de juments mis à la reproduction). Sur les premiers indicateurs économiques, le réseau REFErence indique que le produit par jument s’élève à 5 100 €, avec une fourchette allant de 2 500 à 12 600 €, et un objectif de 5200 €. « Sur cette somme (5 100 €), ?3 500 sont issus de la vente du cheval. 4 200 € étant l’objectif à atteindre. Sachant que les meilleurs prix de ventes ont été constatés pour des chevaux ayant moins de 3 ans » continue de détailler Emilie Frustin. Les charges ont également été mesurées grâce à ce réseau. Le total des charges opérationnelles liées à l’élevage, par jument, s’élève à ?3 000 € avec néanmoins une fourchette allant de ?1 500 à 12 200 €. La référence étant de 2 630 €. Toutefois lorsqu’on rentre dans les détails on remarque que les éleveurs lorrains maîtrisent parfaitement la formation du poulain puisque «sur l’étape appelée transformation, les charges s’élèvent à ?250 € contre 300 pour l’objectif à atteindre» fait remarquer la responsable de ces résultats.

Des revenus insuffisants pour en vivre

L’excédent brut d’exploitation (EBE), toujours pour les chevaux de sport, s’élève à 100 €. Voilà donc tout ce qui se dégager par jument pour que l’éleveur rembourse ses emprunts et investisse ! Toutefois comme dans tous les résultats cités ci-dessus la fourchette reste vaste : entre -4 500 € et 8 800. L’objectif étant de 1 210 €. Comptez un EBE de 280 € pour un éleveur de chevaux de Trait avec une fourchette allant de -350 à 1100 € et un objectif de 110 €. « Aujourd’hui, nous ne pouvons pas dire que le revenu de l’élevage de chevaux suffit pour vivre. Toutefois, je préfère le répéter, ce n’est que des résultats et des conclusions provisoires puisque nous n’avons qu’une année de recul ».

Une problématique se pose tout de même avec tous ces résultats : Le cheval produit en Lorraine est il en adéquation avec les besoins du marché ?

Alix Thomas

Le samedi 28 février se tenait l’Assemblée générale de l’association des éleveurs de Meurthe-et-Moselle, à Dombasle-sur-Meurthe. Outre le renouvellement du conseil Administratif (Mme Pargon, M. Valance, M. Poincelot, M. Jandei, M. Hecht -Président), les comptes ont révélé que les dépenses sur l’année 2008 se sont élevées à 9 232 € pour des recettes de 6 769 €. « Le budget a en effet, du mal à s’équilibrer », expliquait le Président Mr Lucien Hecht. « Nous avons opté pour un virement du livret pour combler le manque. Toutefois si cela devait se répéter dans les années à venir nous serions dans l’obligation de choisir entre augmenter les cotisations ou de supprimer certaines de nos actions. La solution idéale étant d’attirer de nouveaux adhérents... »