Gradignan : en mémoire de Bernard François
Après la victoire d’Olivier Robert dans la 32e édition, Bernard regardait déjà de l’avant et préparait la 33e édition avec la volonté et l’envie de retrouver tous ses bénévoles fidèles, sa famille, et ses cavaliers sur la piste de son concours. Mais le destin en a décidé autrement. Atteint par le cancer, Bernard François aura lutté mais finalement la maladie l’aura emporté. Cette 33e édition particulièrement, ainsi que toutes celles qui suivront, lui sont dédiées. Beaucoup étaient venus pour saluer sa mémoire et lui rendre hommage. Le Grand Prix de la Ville de Gradignan se nommera désormais Grand Prix de la Ville de Gradignan-Bernard François. Juste avant le lancement du Grand Prix dominical, tout le public de Gradignan ainsi que les cavaliers auront applaudi durant une minute sa mémoire. Ce fut un moment particulièrement fort en émotion. Le sport aussi aura livré beaucoup d’émotion tout au long de ce week-end, avec un beau plateau de cavaliers, une météo très satisfaisante, une piste en herbe plus belle que jamais, et une équipe organisatrice soudée.
Un beau plateau
et du beau sport
Le Grand Prix de la Ville de Gradignan-Bernard François aura livré toutes ses promesses. Le public était venu en masse sous un soleil radieux pour admirer les 34 couples s’élancer sur la somptueuse piste en herbe. Sur ces 34 couples, 10 se sont qualifiés pour le barrage. Première à s’élancer, Joëlle Caïraschi Dagut en selle sur son gris Aki 70 (Antaeus), imprime le tempo de référence en signant le parcours parfait sans prendre néanmoins tous les risques et terminera 5e. Vient ensuite Guillaume Fradet en selle sur sa très respectueuse Vestra Libera d’Io (Calvaro x Quel Amour de Buissy x Cook du Midour) issue d’une excellente souche maternelle anglo-arabe de l’élevage de Buissy. Déjà quatrième la veille dans le GP 130, elle abaisse le chronomètre de Jöelle Caïraschi Dagut et terminera à nouveau 4e dans ce GP 135. Thibault Pomares, venu avec trois chevaux de la région toulousaine spécialement pour cette épreuve, a eu raison de faire le déplacement. Avec son cheval de tête Sirius du Granit (Orlando x Calypso de Moyon), il abaisse encore le chronomètre au terme d’une dernière ligne extrêmement rapide qui aura fait trembler le public et finira à la troisième place. Tom Van Damme entre alors en piste et ne veut pas être second cette année encore (second l’année dernière derrière Olivier Robert, ndlr). Avec Umany de la Ruche (Kashmir van’t Schutteshof) il galope du premier au dernier obstacle sans jamais reprendre et passe la ligne d’arrivée en 33’’09. Ce sera le chronomètre le plus rapide de l’épreuve. Thibault Pomares a encore une cartouche au barrage : Uranie d’Engandou (Calvaro x Jolie Feradie). Il tente le tout pour le tout avec cette jeune jument, mais malgré tous les risques, il sera second.
La victoire revient donc à l’expatrié belge Tom Van Damme « Mon cheval a très bien sauté, il reprend confiance en lui, et la piste a été encore mieux que les années précédentes. » confiera-t-il à l’issue de l’épreuve.
A noter la victoire de Sebastien Duplant (lire l’article dans ce même numéro « Sébastien Duplant : l’après Pégase du Murier » ndlr) la veille dans le GP 130 avec Bortello H et sa 8ème place dans cette même épreuve avec Repi des Varennes, classé 7e dans le GP 135. Nicolas Baysset se classait second et troisième du GP 130 avec ses deux chevaux.
Thibault Pomares, cavalier
du Grand National
Jeune cavalier de 33 ans installé dans la région toulousaine, Thibault Pomares n’est pas un inconnu. Très régulièrement aux remises des prix, il a une double activité de coaching et de cavalier de concours et de commerce. « Je montais aujourd’hui 3 chevaux. Le premier n’a que 7 ans. Je suis très content de lui car c’est la première fois qu’il courrait sur une piste en herbe. Il a été un peu ému devant le triple, mais le reste a été très encourageant. Le cheval qui est troisième, c’est mon cheval de Grand Prix, qui commence à sauter des Grand Prix 145/150. Je suis venu ici avec lui pour préparer mes prochaines échéances sur l’herbe et je suis très content de son comportement. La jument qui est deuxième est une jument qui arrive de l’écurie de Romain Jeanclos, un ami et associé cavalier jeune chevaux. Il m’a fait l’honneur de me confier sa jument pour une ou deux saisons et elle débute à ce niveau. »
Le cavalier toulousain a un petit effectif de chevaux mais il se concentre sur la qualité de ceux-ci. Il a notamment vendu l’année dernière, à l’issue du Grand National de Barbaste, Cliffton (Clinton) au cavalier normand Marc Dilasser, avec qui il obtient de bons résultats en compétition. « J’ai une écurie à Léguevin, proche de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. J’ai des propriétaires qui ont leurs chevaux en pension chez moi, ce qui représente 50 % de mon activité, et ensuite je fait du commerce de chevaux. Mon ami associé Romain Jeanclos s’occupe des jeunes chevaux, et moi je monte les chevaux d’âge. »
Thibault Pomares va participer cette année au circuit du Grand National et fait équipe avec un autre cavalier du sud-ouest, Hugo Barthelaix pour les couleurs de GT Concept. « Je vais prochainement sauter l’étape du Grand National de Tours Pernay sur sable, puis le CSIO de Lisbonne qui me tenait vraiment à cœur. »
Une équipe soudée
Gradignan, comme aujourd’hui beaucoup de terrains en herbe, a malheureusement parfois du mal à conquérir de nouveaux cavaliers trop habitués à leurs pistes en sable. Pourtant la qualité de la piste a encore été irréprochable, comme l’ont souligné les cavaliers du concours comme Thibault Pomares : « Je pense que les chevaux ont de moins en moins l’habitude de sauter sur l’herbe et forcément quand ils viennent ici ils sont un peu perdus parce qu’on ne saute pas souvent sur des pistes en herbe. Cette année j’ai trouvé le sol très bon. Mes chevaux ont bien sauté et ce n’est pas pour rien, c’est parce que le sol était bon. »
Nouveau président du concours, Michel Casas tire un très bon bilan de cette 33ème édition. « Je pense que c’est un bilan positif même si hier (samedi ndlr) on a eu quelques frayeurs compte tenu des conditions climatiques. L’émotion grandissante, tout le monde a participé, et je remercie encore les bénévoles, les cavaliers et le public venu nombreux. On a eu un super Grand Prix et on a retrouvé Gradignan tel qu’on l’avait connu il y a quelques années. Sportivement parlant, c’est un bilan très positif. En ce qui concerne la piste, nous avons fait tout ce qu’il fallait. On a roulé la piste, arrosé entre les épreuves de façon à ce que le terrain tienne bien compte tenu du nombre de cavaliers qui passaient et il n’y a pas eu de problème de ce côté là. Je suis également satisfait du plateau de cavaliers présent. Nous avons eu sur l’ensemble du concours 30 à 35 cavaliers de plus que l’année dernière. En ce qui concerne l’équipe, ils ont tous répondu présent et ils le voulaient absolument. J’espère qu’ils vont continuer à me suivre, pour que nous puissions organiser le 34e Jumping de Gradignan. J’essaie de fédérer les moins jeunes et mêmes les plus âgés et c’est ce mélange qui a aussi fait la réussite de cette 33e édition. Quant aux partenaires, nous avons conservé tous ceux des années précédentes, auxquels est venu s’ajouter le Haras de Malleret, centre de Balnéothérapie équine située dans le Médoc. »
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