Grand Est : la fusion se dessine
Le programme d’action 2016 des Lorrains, en dehors des concours d’élevage spécifique et des formations prévues par le stud-book SF (Blondeau en janvier et juges le 2 mars) sera calqué sur celui des Champardennais. En effet, Lorrains et Alsaciens ont accès dans les mêmes conditions que les éleveurs de Champagne Ardenne au programme mis en place par l’ARDCP. La fusion est déjà entrée en vigueur avec la création d’une association qui gère le salon des étalons qui se tiendra à Rosières le 13 mars. Bernard Morhain et Michel Guiot sont sur la même longueur d’onde et partagent la même vision de l’avenir. Les trois présidents ont déjà travaillé ensemble et appris à se connaître. Le programme de l’Ardcp est d’intérêt général puisqu’il concerne l’apprentissage et le perfectionnement au saut en liberté avec Eric Livenais , l’aide à la commercialisation avec Patrick Soubien. Le pôle hippique de Rosières se dresse comme un phare au milieu de cette mer calme. Il peut être le point de ralliement du nord et du sud.
Mais ce phare est-il aussi solide qu’on le croit ? Jean-Louis Pinon a tiré une sonnette d’alarme. « Nous sommes arrivés au bout d’un cycle. Il faut un type de fonctionnement du même style que celui de St Lô ». (NDLR : Le pôle de St Lô est porté par un syndicat mixte composé à 50 % par la Région Normandie et à 50 % par le département de la Manche. Il a à sa tête un directeur.) D’où son appel aux collectivités pour pérenniser le fonctionnement de cet outil. Le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, propriétaire du site, procède actuellement à un audit. Le principal handicap de Rosières est son manque cruel de structures hôtelières.
La Scic du Haras de Rosières a fait l’objet d’une courte mais vive réaction de la part de Bernard Morhain à la suite d’une question relative au peu de considération dans laquelle Adeclor tiendrait sa partenaire. « La Scic n’a pas été correcte avec moi. De plus elle n’a jamais fourni de bilan financier du salon 2015. Elle a donc été écartée de l’organisation du salon de cette année » précisa le président d’Adeclor. Assertion confirmée par Michel Guiot.
Thibaut Bazin, maire de Rosières, Jacques Lamblin député, Jean-François Guillaume, conseiller régional, Patricia Daguerre, conseillère départementale et Christaian Haessler pour l’IFCE ont répondu présents. Tous se sont dits « à l’écoute ». Christian Haessler a fait remarquer que pas moins de trois vétérinaires se trouvaient réunis là (Michel Guiot, Jacques lamblin et lui). De là à penser qu’ Adeclor souffre d’une « fièvre de cheval », il y a un fossé que bien sûr nous ne franchirons pas... Abordant le rapport de la Cour des comptes appelant à la disparition de l’IFCE, il souligna l’exception lorraine qui a su, au bon moment, transformer l’essai et faire de Rosières un site vivant.
Mme Rappin, du cabinet comptable a fait une brêve apparition pour dire qu’il manquait 30 000 € dans la caisse. Moins de recettes, moins de subventions : Adeclor a perdu 50 000 € entre 2014 et 2015 précisa-t-elle. L’association n’est pas pour autant en cessation de paiement mais il faudra rapidement trouver des recettes. La construction de boxes en dur en serait une, avance Bernard Morhain.
Le projet SoGen
Intéressante et instructive intervention de Sophie Danvy, chercheuse à l’inra et impliquée dans ce projet « SoGen » dont on a vu les premiers travaux l’an dernier sur les concours SHF lors de la prise de mesure de morphométrie 3D et d’accélérométrie sur les chevaux de 4 et 5 ans. 1 200 chevaux au total ont été phénotypés (mesurés). Le projet vise à caractériser les chevaux de CSO afin de repérer les éléments de leur génome qui pourraient aider à une sélection plus fine. Mme Danvy a expliqué clairement ce qu’était la génomique et surtout ce qu’elle n’était pas : une manipulation génétique destinée à fabriquer artificiellement un crack.
« La génétique, pratiquée de façon empirique depuis des siècles dès le début de l’élevage, est la science de l’hérédité et de ses variations. Son utilisation se pratique maintenant de façon beaucoup plus raisonnée et scientifique. Elle permet d’expliquer les ressemblances et les différences existantes entre les individus d’une même espèce.
De nouvelles techniques actuellement disponibles ont permis l’émergence d’une nouvelle branche de la génétique : la génomique. Cette science permet un inventaire de plus en plus précis des gènes d’un organisme pour en étudier leur fonction et leur expression. Rien ne remplacera jamais le savoir-faire de l’éleveur, de son entraîneur ou de son cavalier. Mais ce savoir-faire ne pourra correctement s’exprimer que si le cheval qu’il exploite, possède au départ les qualités intrinsèques nécessaires. Ses qualités sont les résultats de l’expression de son génome. C’est pourquoi, on a toujours intérêt à produire un cheval sain et potentiellement adapté à son utilisation. C’est cet objectif que l’on se propose d’atteindre grâce à la génomique.
A partir de liens établis entre le phénotypage et le génotypage, il deviendra alors possible d’informer tout propriétaire le désirant, des caractéristiques génomiques de son poulain, dont sont déduites une partie de ses capacités héréditaires. Les éleveurs pourront alors :
- raisonner leurs accouplements sur davantage de critères en fonction des objectifs qu’ils se fixent;
- prévoir dès la naissance le potentiel sportif d’un cheval et donc orienter plus précocement chaque individu produit ». (Source IFCE)
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