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HN : plus de réactivité et de proximité

An I des directeurs territoriaux des Haras nationaux. Rencontre avec Gérard FarcyLes cinq nouveaux directeurs territoriaux ont pris ou vont prendre leurs fonctions en ce début d’année 2008. Gérard Farcy revient dans une région qu’il connaît Photo 1 sur 1
depuis longtemps, ayant succédé en 1999, à Rosières-aux-Salines, à Didier Domerg, à l’époque des ‘‘directeurs’’. Son territoire s’étend désormais de Dunkerque à Strasbourg, couvrant les régions de Lorraine-Alsace, Champagne-Ardenne, Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Ile-de-France. Tour d’horizon sur les missions de ces nouveaux directeurs territoriaux avec le n° 1 du quart Nord-Est, un homme de dialogue et de conviction qui n’a cessé de progresser dans la hiérarchie et dont le siège est à Montier-en-Der.

« Nous avons constaté, explique-t-il, une certaine absence de hiérarchie de proximité entre les Territoires et nous, alors que les délégations régionales étaient assez performantes et bien organisées. Nous n’avons d’ailleurs rien changé à cette organisation qui se compose des délégués régionaux, des responsables de secteur et des responsables de pôle. Ces trois cadres territoriaux qui se suffisent à eux-mêmes au quotidien et dans l’exercice standard de leurs missions ne permettaient pas d’avoir une capacité d’harmonisation et d’arbitrage au niveau des Territoires. François Roche-Bruyn a donc souhaité créer des directions territoriales. Il y en a cinq avec une répartition assez simple regroupant chacune de 100 à 200 agents.

Le directeur territorial est le responsable hiérarchique de l’ensemble des agents des HN présents sur son territoire. Il est en relation directe avec le directeur général. Nous ne sommes pas les membres d’une direction, nous sommes les collaborateurs du DG. A ce titre, nous sommes responsables devant lui de nos objectifs de production. Nous sommes revenus à une organisation pyramidale : le directeur général s’appuie sur les directeurs territoriaux qui eux s’appuient sur leurs collaborateurs de territoire. Précédemment, nous managions depuis la centrale des groupes importants et ce n’était pas toujours d’une efficacité parfaite. Voilà la raison du recadrage.

Le directeur territorial n’a pas vocation à se substituer au délégué régional ni à être l’interlocuteur des collectivités ou des socio-professionnels. On ne change rien aux métiers existant. Il est avant tout un manager des forces internes, plus qu’un représentant politique de l’Etat en territoire. Cela ne nous empêche pas de rencontrer les uns et les autres - ce que j’ai fait avec Alain Lehmann et Jean-Marie Charlot - et nous viendrons en appui dans les grands projets - c’est écrit dans notre lettre de mission - mais nous ne remplaçons personne.

Ma mission est d’animer le groupe des cadres territoriaux pour l’ensemble des missions des HN. C’est une dynamique d’entreprise. Ce qu’a voulu François Roche-Bruyn, c’est mettre de la réactivité et de la proximité dans le management. »

Guichet d’entrée

Les éleveurs ont été - et le sont encore - désemparés par les mutations au sein des HN. « On ne veut pas changer notre organisation, poursuit Gérad Farcy. On a voulu que le centre technique permanent devienne un guichet d’entrée. On ne l’a sans doute pas bien expliqué et les éleveurs ont toujours un peu de mal à se passer de leur ancien dépôt d’étalons et de leur ancien directeur.

En terme de lisibilité, nous maintenons l’idée de mettre à disposition des éleveurs ces guichets de proximité que sont les centres techniques permanents et les sites régionaux. Exemple en Lorraine : Vassincourt (55). Trois agents y travaillent en permanence depuis l’été dernier. En dehors de l’activité de monte, ils font du débourrage, de l’identification, donnent du conseil en croisement, fournissent de la prestation à la demande. Comme à Rosières et à Montier.

Notre idée est de dire que nous sommes là pour répondre à toutes vos questions et vous aidez à trouver la bonne réponse. Aux éleveurs qui se sentent un peu perdus, on ne restaurera pas leurs relations historiques mais on apportera de plus en plus de lisibilité. Notre communication se veut de plus en plus lisible et de plus en plus compréhensible. Les responsables de centres ont tous un portable et nous communiquons les numéros. »

Rosières : validé

« Le pôle est validé. Nous bouclons une convention financière de grande masse et les HN s’engage sur le budget. L’idée d’un second manège a fait son chemin. C’était un des points qui posait problème. Le programmiste vient de rendre sa copie et c’est vers cette solution que nous nous dirigeons.

Ce que nous souhaitons, c’est que le site soit co-gérer dans une structure de gouvernance mettant à parité les HN et le Conseil du cheval. On partage les succès comme les difficultés. Les deux démarches - animation et gouvernance - doivent avancer de façon concomitante et on devrait dans le courant de l’année avoir calé tous les éléments : fin du printemps pour la programmation des travaux et début de l’automne pour la structure de gouvernance.

Notre volonté a toujours été claire : c’est le maintien de l’activité sur le site de Rosières. Nous n’avons jamais envisagé de retrait. Ce qui change, c’est que nous ne voulons pas être les seuls à assumer la prise de risques. Le Conseil général a donné son accord en reprenant la main comme maître d’œuvre et nous serons des prestataires, des opérateurs au service de la filière. En organisant le CIR à Rosières, les éleveurs ont conforté le besoin d’un tel site. Certes il reste des progrès à faire avec l’électricité entre autres et l’harmonisation des moyens humains, mais dans l’ensemble c’est satisfaisant. Les terrains, herbe et sable, sont de bonne qualité. La piste en herbe a été retravaillée et semble tout à fait acceptable. Les cavaliers apprécient la plate-forme en dur qui accueille les camions. »

Etalonnage : vers un service à domicile

L’étalonnage public, sans être totalement remis en cause par les pouvoirs publics (quoique...), est tout de même placé sous haute surveillance. Le ministre de l’Agriculture s’est exprimé sur ce sujet lors des Assises de cheval organisées par la Fival et actuellement une réflexion est conduite tant à l’intérieur des HN qu’à l’inspection de l’Agriculture, notamment par Nicole Blanc, une ancienne cadre des HN.

A une époque où les constructions budgétaires publiques sont difficiles, engager de l’argent dans une dynamique d’étalonnage interroge députés et sénateurs. On se souvient des rapports de Joël Bourdin et de Jean Arthuy. Ils sont toujours d’actualité à un moment où les économies sur le budget de l’Etat impactent tout le monde. Pour Gérard Farcy, l’Etat s’engagera dans des segments de l’étalonnage qui sont stratégiques au sens du développement durable : maintien des races de trait, diversité génétique, aménagement du territoire. En revanche, favoriser le développement génétique du cheval de sport de haut niveau et du cheval de courses reviendra aux professionnels.

« Que les HN soient un institut technique avec vocation de diffuser la génétique qui leur appartient ou qui appartient à d’autres, là nous aurions un vrai service public. Il y a un élément nouveau à prendre en compte : la réglementation sur l’élevage va évoluer. L’insémination à domicile, interdite aujourd’hui pour les chevaux de sang, sera bientôt autorisée. On n’imagine pas un inséminateur par étalon. C’est là que l’institut technique ou technico-économique apporterait une valeur ajoutée. Etre propriétaire d’un étalon, c’est immobiliser beaucoup de capitaux, alors que diffuser de la génétique c’est apporter un service, aux éleveurs comme aux propriétaires d’étalons. Et ça ressemble à une mission de service public. »

Etienne Robert

Le découpage des territoires

Quart Nord-Est : Gérad Farcy, ex-adjoint du directeur Initiatives et Territoires

Centre-Ouest (Pays de la Loire, Poitou-Charente, Centre) : Benjamin Baussant, cadre de la Sous-direction de la Forêt.

Ouest (Bretagne, Haute et Basse-Normadie): Philippe Gaubert, ex-adjoint du directeur des Services et des Sites.

Sud-Ouest (Auvergne, Limousin, Aquitaine, Midi-Pyrénées): Hugues Jeudy, ex-directeur du département Ingénérie.

Sud-Est (Bourgogne, Franche-Comté, Rhône-Alpes, Paca, Languedoc-Rousillon) : Guillaume Randriamanpita, ex-délégué régional d’Aquitaine.

17/01/2008

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