Impact du COVID-19 pour l’équitation
Une situation de crise sans précédent pour l’équitation.
Des structures sous pressions, des charges continues en période de fermeture, une fiscalité inadaptée. Il faut sauver l’équitation, pour maintenir notre capacité de service public et d’animation du territoire.
L’équitation sport populaire & accessible :
- Un sport : où la France équestre brille au meilleur niveau et glane des accessits mondiaux et des médailles Olympiques.
- Un loisir : qui se pratique en club dans une diversité de disciplines où chacun peut s’exprimer de l’attelage à la voltige et du horse-ball jusqu’au polo, individuel ou en équipe, mais aussi l’évasion du tourisme équestre, les traditions et l’art équestre.
- Sous le versant fédéral c’est environ 650 000 licenciés en France et 58 000 en Occitanie, régulièrement sur le podium des Fédérations en nombre de licenciés
- 1er sport féminin : C’est également le premier sport fédéral, en France et dans notre région, pratiqué par les femmes. La place de la femme dans le sport trouve ici toute sa dimension puisque nous sommes la discipline la plus pratiquée par ce public.
- Des établissements non subventionnés : Les centres équestres et poney clubs sont confrontés aux mêmes exigences de gestion que les entreprises. Sous quelle forme qu’ils soient (structure privée ou associative), il s’agit pour l’essentiel, d’établissements non subventionnés, ne recevant aucun accompagnement des collectivités.
- Une mission de service public : La Fédération Française d’Equitation, et ses organes décentralisés sont les principaux moteurs de promotion et de développement dédiés à notre discipline. Ensemble et avec les clubs et poney clubs, s’exerce sur le terrain la mission de service public par le biais du sport pour le plus grand nombre, le sport pour tous et sur tout le territoire, il y a les licenciés mais aussi les pratiquants que l’on retrouvent en particulier chez les scolaires et les comités d’entreprises. En zones urbaines et périurbaines, jusque dans les zones défavorisées, et sur les territoires ruraux qui trouvent dans l’équitation un acteur indéfectible de l’animation de ces zones souvent reculées.
- Cheval et diversité : l’équitation est également une discipline parfaitement adaptée et reconnue pour les publics handicapés, mentaux, moteurs, adultes ou enfants, dans l’équi-handi pour les soins du corps et de l’esprit.
- Un moteur pour l’emploi : Apprentissage, formation, insertion professionnelle, l’équitation est incontournable par la multiplicité de ses débouchés.
- Premier employeur du domaine sportif privé : un indicateur privilégié de la bonne santé de l’emploi dans les sports et les loisirs. On peut dire que sur le sujet de la professionnalisation, l’équitation est précurseur.
- La pierre angulaire de toute une économie : de nombreux corps de métiers dans l’agriculture en particulier et de proximité fournissant les céréales, les fourrages et les litières, mais aussi l’artisanat au travers de la botterie et la sellerie bourrellerie, la maréchalerie, et plus largement l’industrie des fabricants d’aliments, le textile et les enseignes dédiées aux sports équestres, les vétérinaires, les ostéopathes équins, les dentistes équins, l’élevage, le commerce de chevaux et poneys, les centres de débourrage, les cavaliers professionnels, autant de domaines qui profitent directement du dynamisme de notre activité fédérale. Nos structures et nos professionnels n’animent pas simplement les territoires, notamment les territoires ruraux, mais ils y génèrent une économie de grande envergure.
- Un sport populaire et accessible: L’équitation n’est plus le sport des bourgeois et des militaires, les efforts de nos clubs et poneys clubs ont répondu à la forte demande de ce sport désormais populaire, et les prix pratiqués ont démocratisé son accessibilité, cela en particulier depuis 2005 lors de l’application du taux de la TVA à 5,5 %. C’est ainsi que de manière raisonnée, cette fiscalité permet la pratique de l’équitation au plus grand nombre.
- 2014 une TVA inadaptée : le retour de la fiscalité à 20 % et les rythmes scolaires entrainent une chute vertigineuse du nombre de licenciés et ont particulièrement impacté l’équilibre économique de nombreuses structures.
Depuis mars 2020 - Une crise sanitaire (Covid 19) :des mesures et des impacts sans précédents :
- Fermeture au public de l’ensemble des structures équestres (Centres équestres et Poney Clubs).
- Des structures confinées dédiées à la survie de leurs cheptels : dans leur mission de service public, elles ont l’obligation de continuer les soins, ferrures, entretien physique, nourriture, litière et de maintenir la main d’oeuvre inhérente à la situation.
- Peu de chômage technique: Nourrir et sortir les cheptels oblige à entretenir les stocks et garder la main d’oeuvre. Pourtant il ne s’agit pas de production mais de mesures sanitaires pour la sauvegarde de la cavalerie.
- Bien-être animal en danger : risque de cheptels voués à l’abandon et à la malnutrition suite au manque de trésorerie des clubs et poneys clubs
- Economie des centres équestres en danger : de lourdes charges persistent alors que plus aucune rentrée n’est réalisée.
- Des mesures gouvernementales qui ne suffisent pas pour accompagner les lourdes conséquences économiques de la situation pour les CE.
- Facteur aggravant une TVA inadaptée : Mise en évidence l’injustice et l’insécurité fiscale, lorsqu’ils n’ont pas déjà fermé, les établissements équestres n’ont pas de trésorerie suffisante pour encaisser la fermeture administrative.
Les mesures gouvernementales ne suffiront pas, elles ne sont pas adaptées à nos problématiques coûteuses.
De réels moyens sont indispensables pour accompagner le redressement des structures qui n’auront pas fermé :
- Sur le volet fiscal : Suite à la modification fiscale de 2014, restaurer le taux de TVA à 5,5 %, permettrait d’accompagner le redressement économique, en allégeant les arriérés qui vont se créer et les crédits qu’il faudra rembourser.
- Création d’un fonds équitation : issu de l’agriculture qui pourrait être versé aux structures équestres pour compenser le manque de rentrées, et les lourdes charges persistantes, du trimestre à venir
- Un accompagnement renforcé du CNDS de l’agence Nationale du Sport qui permette la pérennité de la mission de service public sur tout le territoire.
- Direction générale des Finances publiques : Les 1500 € du fonds de solidarité pourrait être doublés puisque la main d’oeuvre, bien que non productive, reste indispensable. En effet la masse salariale reste investie pour le bien-être des animaux → passer la prime de 1 500 € à 3 000 € pour tous les établissements équestres frappés de fermeture administrative.
- MSA : Exonération des charges sociales du dernier trimestre 2020: en effet, elles ne devraient pas simplement être reportées mais ne pas s’appliquer dans la mesure où d’une part, la fermeture administrative réduit à la seule activité sanitaire et en aucun cas à la production, et que d’autre part, notre secteur est le seul du domaine agricole à être frappé de cette fermeture.
Jacob Legros, Président du CREO
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