Juments et entiers sortent le grand jeu

Les premiers à s'élancer dans cette compétition ont été les 4 ans. Dans un cadre tout particulièrement soigné (espace VIP, selleries, vidéo, photographe, chaque remise des prix sponsorisée par Equistro) et avec un speaker dynamique (Arnaud Bertherot), les quarante-cinq juments et les trente-cinq « mâles et hongres » se sont affrontés sur des pistes concoctées par l'équipe de Michel Juliac. Chevaux qui, en plus du double sans-faute, devaient espérer plaire aux juges SHF présents pour la note d'épreuve de présentation (Nep), pour monter sur le podium.

En 2011, les juges avaient apprécié le lot de chevaux (ils avaient même mis un 17,5). Mais cette année, les notes ne se sont pas envolées : « D'une manière générale, nous pensons que beaucoup de chevaux encore entiers devraient être castrés », constate le président des juges, et médaillé olympique, Marc Roguet « Nous avons tout de même apprécié trois mâles. Ils se sont notamment distingués par leur galop et leur bonne orientation.»
Au final parmi les 29 couples n'ayant pas touché une barre de ce concours, les champions et vice-champions sont la propriété de Philippe Berthol et sont tous deux montés par Vincent Taffin (déjà champion en 2011 avec Tactik d'Enfer). Il s'agit de Quidman Denfer (Mâle par Quidam de Revel x Cento; 0+0; Nep 16,25) et de Epsodie Z (Femelle par Epsom Gesmeray x Ciel d'Espoir; 0+0; Nep 16). La troisième marche du podium revient à la jument Utania Mail que monte Jérôme Ringot (Cheval de selle par Quite Easy x Carolus; 0+0; Nep 15,5). Au final trois mâles se retrouvent dans le top 10. Les juments trustent toutes les autres places.

5 ans : l'année charnière

Ce sont les juments qui sont à l'honneur dans les premières places des 5 ans (45 partants). Elles sont sept dans les dix premiers classés, deux mâles et un hongre complètent le haut du tableau qui ne compte que trois doubles sans-faute. Championne parmi les championne, Too Much d'Eté, montée par Alain Fortin (Selle Français; Clinton x Malkior du Montois; 0+0; 1805 € après le CIR), propriété de l'écurie des Baleines dans la Meuse. Deux autres doubles sans-faute suivent au classement (départagés par les gains) : le couple champardennais Baptiste Bohren/Tea Star d'Oyale (Mâle; Selle Français; Quick Star x Royal Feu; 0+0; 1745 € de gain après le CIR) est vice-champion. Alors que sur la troisième marche, c'est à nouveau une femelle qui est aux honneurs : Tahiti du Lerchenberg que monte Thibault Barra (Femelle : Selle Français; Dollar de la Pierre x Grand Veneur; 0+0; 1547 € de gains après le CIR). La quatrième place revient à Jean-Michel Gaspard/Topaze Blue (Femelle; Selle Français; Mister Blue x Hidalgo de Riou; 0,75+0 ;1357€).

Les plus vieux montrent la voie du sans-faute

La jument qui s'impose dans ce CIR, Stardust Quinhon (Selle Français x Calvaro-Cabdula du Tillard; 0+0), montée pour cette occasion par Soline Aubry et non Simon Delestre son cavalier habituel, a accumulé pas moins de 2755,95 € de gains pour l'instant. Elle partait donc favorite dès la première épreuve compte tenu de sa « cagnotte ». Le Vice-champion de ce CIR, Sultan Du Château (Mâle, Selle Français x Kannan-Galoubet A; 0+0) piloté par Laurent Guillet, faisait également partie des favoris. Il finit deuxième, avec deux parcours sans pénalité, mais moins rapides lors de la seconde étape de ce championnat. Ses gains s'élèvent tout de même à 2732,09 €. Pour compléter ce podium, c'est un couple d'Ardennais qui s'empare de la troisième marche : Jean-Nicolas Pedotti en selle sur Serafin du Hac (Hongre Selle Français x Jeff d'Or-Nidor Platière; 0+0; 1 428 € de gains après le CIR). Guillaume Roland-Billecart et Scott D'Aliona est le dernier couple double sans-faute de cette série d'âge.
Chez les sept ans, c'est le mâle Réel Star des Luthiers (Selle Français x Quick Star-Double Espoir) appartenant à son naisseur Jean-François Morizot qui s'impose avec sa cavalière Nathalie Mack au terme d'un barrage couru à deux avec Aurélien Lange et Ramour Des Blés (Hongre; Holsteiner; Acodetto x Calvadur). La première épreuve de ce trophée des 7 ans est remportée par Fabien Rulquin en selle sur Rock Denfer, un mâle par For Pleasure (4 sans-faute, 1 dépassement de temps).

Des trois ans appréciés pour leur coup de saut

« Le lot était correct », commentaient Lucien Hecht et Michel Gaspard, juges lors de ce CIR des 3 ans, qui se tenait parallèlement au concours cycles classiques.
« Deux, trois éléments sont sortis du lot par leur tonicité et leur frappe. Il est vrai que le sol n'a pas trop aidé les chevaux, il est encore un peu frais ». En effet, les épreuves se sont déroulées dans l'exceptionnel nouveau manège et les chevaux étaient un peu
« ventousés » d'avis général. Mais ce que les juges ont surtout voulu montrer dans ce classement, c'est l'évolution de la grille de notation. Désormais, « Ce qui a le plus de poids est le saut, environ 40/45 % de la note finale », tient à faire comprendre Michel Gaspard.
« Puis viennent le modèle -40 %-, et les allures -20 %-». Le sport prend le pas sur le modèle.
Dans les petites tailles, c'est Vaya de Thozano (F, SF x Nartago-Le Tot de Semilly à Franck Fiorenzano) qui s'impose devant Volcan Du Trimbolot (H, Sf x Quite Easy - Quel Type d'Elle à Virginie Schmittbiel) et Vany Kenedy du Lavoir (F, CS x Cap Kennedy-Burggraaf à Michèle Porte). Les moyennes tailles sont remportées par Viking des Luthiers (M SF x Diamant se Semilly - Papillon Rouge à Jean-François Morizot) qui devance Valentina du Mille (F SF x Poor Boy- Cento à la SARL Haras des M) et Vamos du Mezel (H Sf x Orphée de Nantuel-Tenor de Conde à Lucien Hecht). Dans les grandes tailles, Veysuve Des Proyes a fait grande impression (H sf x Conterno Grande-Quick Star à Bernard Poincelot). Suivent au classement, Ventury du Lavoir (F Sf x Toulon-Cento à Michèle Porte) et Venezia du Jardin (F SF x Orphée de Nantuel-Ulmos du Saulcy à Gérard Pargon).
Pour ce qui est des cycles libres, les 4 ans ont été seize à effectuer un parcours sans-faute le premier jour, 18 le lendemain (32 partants). Chez les cinq ans 1re année, ils sont seize couples sans-faute le premier jour contre douze le lendemain. Pour les 2e année, onze couples trouvèrent la clé du parcours de samedi contre huit le dimanche. Il faut dire que la deuxième manche est au chrono. Et qu'elle n'a lieu que lors des CIR. Les couples ne sont donc pas forcément aguerris à ce genre de barème. Les 6 ans 2e année sont neuf sans-faute lors de la première étape, douze le lendemain. Et enfin les 6 ans 3e année ont été onze à ne pas toucher une barre le premier comme le deuxième jour.

Soirée de gala Dix-huit chevaux ont été sélectionnés pour la vente du samedi. Un chiffre revu à la baisse par l'Adeclor, histoire que la soirée ne s'éternise pas. Côté repas, l'amélioration a été remarquée par tous. Côtés chevaux, leurs prix devaient être, au maximum, aux alentours de 15 000 €. Quelques propriétaires ont été contactés par des acheteurs potentiels. La dynamique est la bonne, de l'avis de tous, un peu plus de spectacle aurait peut-être été le bienvenu. Le nouveau manège offre un cadre de choix à cette manifestation qui monte en puissance et qui pourrait accueillir un jour une vente aux enchères.

Changements dans les primes PACE

Le concours Inter-régional de Rosières-aux-Saline a été l'occasion de faire un point sur les nouveautés, côtés prime PACE. Rencontre avec Michel Gaspard.
LC : Le système des points Pace change. Qu'en est-il ?
M. G. : Une poulinière n'aura que 6 primes Pace dans sa carrière (pour six poulains donc). Le compteur est remis à zéro à compter de cette année 2012. Les pouliches issues d'une poulinière à points, en bénéficieront. Le tout sous réserve de remplir de nouvelles conditions qui sont : les juments devront être suitées et présentées au moins une fois dans l'année avec leur poulain à un concours d'élevage. La limite d'âge de 18 ans est abandonnée et il n'est plus obligatoire que les juments soient re-saillies.
LC : Y a-t-il d'autres changements ?
M. G. : Oui. D'une part pour encourager à mettre tôt à la reproduction les pouliches, les points de la mère ne seront valables que jusqu'aux 7 ans de la jeune jument. Mère et fille pouvant ainsi toucher les primes Pace dans la limite des 6 poulains que chacune peut avoir.
LC : C'est un changement de philosophie ?
M. G. : Aujourd'hui on va plus s'attacher à regarder la production de la mère, qui évolue au fil des ans, plutôt que son modèle, qui lui est figé dans le temps.