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Le CIR de Compiègne victime de son succès

CSO 4-7 août Exit les 5 et 6 ans B pour jouer la carte de la qualité. Challenge réussi, avec notamment de nombreuses écuries normandes qui ont fait le voyage. Un CIR de haute volée, tant en qualité des chevaux qu’en organisationLa grande piste à l’herbe Photo 1 sur 7
dense, les 107 boxes en dur, l’organisation très professionnelle et le chef de piste Gérard Delporte sont des valeurs sûres qui attirent chaque année de plus en plus de participants sur ce magnifique site. Seulement cette année, Compiègne a atteint ses limites : avec 1 546 parcours sur quatre jours dont 514 parcours de 5 ans et 504 de 4 ans, l’organisation, les juges et les cavaliers n’avaient plus le temps de souffler. Une vingtaine de camions ont même dû stationner à l’extérieur de l’enceinte. Les écuries normandes, très présentes, ont fait gonfler les chiffres et ont tout raflé en 4, 5 et 6 ans ! Mais quel plaisir de les recevoir et de pouvoir observer leurs produits avant Fontainebleau.

4 ans : les produits de L’Arc triomphent

Une fois de plus, les produits de l’étalon phare de Rodolphe Bonnet, L’Arc de Triomphe, a enchanté les juges de modèle et allures. Leur chef de file à Compiègne était sans surprise Quinoto Bois Margot (mère par Hurlevent). Aucune barre à son actif de la saison et un beau double sans-faute au CIR... Quinoto débute sa carrière sportive avec brio. Sous la selle de Timothée Anciaume, il a obtenu 18 aux allures, la meilleure note du CIR. « C’est un super cheval avec une super technique, explique Timothée. C’est un vrai plaisir de le monter, il est très mature. »

Rodolphe et Laetitia Bonnet, après avoir perdu Quaprice, leur étalon fétiche, ont retrouvé l’espoir et le sourire avec encore un autre fils de L’Arc monté par Nicolas Delmotte, Quool du Bois Margot (mère par Grand Veneur), 4e avec la même note au modèle que Quinoto (17) mais 16 aux allures, ce qui le classe malheureusement au pied du podium avec un très bon total de 16,625 contre 17 pour Quinoto.

Pendant la saison, Quinoto a obtenu une double première prime en hunter et une double prime en dressage. Il est bien sûr qualifié pour Fontainebleau où il se positionne 2e du championnat des?4 ans. Rappelons qu’il a remporté le championnat de France des 2 ans et a été approuvé étalon. A 3 ans, il a remporté la sélection étalons et s’est classé 4e du championnat.

La première génération des poulains de L’Arc est donc très probante puisque au CIR d’Auvers, deux autres de ses fils se classaient dans les huit premiers. Cinq de ses produits sont parmi les vingt premiers du championnat des 4 ans, ce qui le classe comme le meilleur père des ?4 ans après tous les CIR, avec le plus de poulains pouvant être élu Elite à Fontainebleau.

Un autre 4 ans a aussi bien plu aux éleveurs : Quansas des Ivernons (Dollar de la Pierre – Iago C AA), 2e avec 16,875, monté par Stéphane Rage et appartenant à Jacques Grandchamp des Raux.

Le troisième avec 16,625 est Quougar de Cartigny, un fils de Jarnac et Voltige d’Elle par Double Espoir né chez Bertrand Pignolet et monté par Laurent Goffinet. Il appartient à Laurence Waechter. Cette 3e place a d’ailleurs été vivement commentée, cavaliers et éleveurs n’ayant cette fois pas compris le jury. Laurent Goffinet a aussi classé à la 10e place Quid de Moens (Parco et Camée d’Or) appartenant encore à Laurence Waechter.

Cinquième avec 16,5, Quo Vadis Aloes (Quat’Sous*HN - Socrate de Chivre) est monté par Aurélien Bigault. Sixième et première jument au classement avec 16,375 : Zilvester M, une KWPN par Casantos et Lord montée par Yann Quevert. Avec 16 tout rond, Quito du Vilpion, un fils de Diamant de Sémilly et Baccus de Nouvolieu appartenant à Gérard Legros, est 7e sous la selle de Frank Vancrayelynghe. Huitième place pour Quovadis du Fresne (Hélios de la Cour) et Ronan Elias : « Unun beau cheval très prometteur. C’est le frère utérin de Paradis du Fresne indicé 132 à 4 ans ».

La 9e est une jument par Happy de Villers et Laeken montée par Tony Hanquiquant et née chez Grégory Hennon.

Une autre jument a été exceptionnelle et mérite d’être citée : la BWP Everlychin de la Pomme par Malito de Rêve, un fils de Cumano avec la fameuse Werlychin de Muze par Nabab de Rêve. Elle est montée par Eric Dewulf : 16 sans-faute sur 18 parcours sur la saison. Avec ses tops origines, un style parfait à l’obstacle (17) et des allures toutes aussi parfaites (16), Everlychin a un bel avenir devant elle (15,875 de moyenne au CIR). Elle n’est pas double sans-faute au CIR à cause d’un 4 pts, sinon elle aurait pris la 8e place.

Les 4 ans stars : Quir Royal Linière obtient un 16 mais ne fait pas double sans-faute comme Quid de Talma (14,5), Quartz Ixe (15,125), Qapitol de Montsec (16,25) ou encore Quaduc de Ste Hermelle (15,5).

« Je n’ai pas vu de bonnes juments, il y en avait peut-être quatre ou cinq mais le reste était moyen » commente le président du jury Hubert Gandon, ce qui se confirma dans le classement avec seulement deux juments parmi les dix premiers.

5 ans : Petrus du Plessis et les ‘Tame’ s’imposent

L’an dernier, le champion de France des 5 ans Original du Plessis (Kannan) avait remporté le championnat du CIR de Compiègne. Cette année, place à un autre ‘‘du Plessis’’. Dans la cave de la famille Chenu, on connaissait déjà Pomerol du Plessis (Kannan - Jalisco B) mais il y a aussi Petrus (Quick Star et Elite du Plessis par Voltigeur du Bois, toisant 1,68 m) monté par Jonathan Tirard. « Petrus est très concours, précise Jonathan. Je le monte en filet et il a une très bonne tête. Il vient toujours de la bonne souche de Bourrée. Sa mère sera croisée l’an prochain avec Orient Express (Quick Star). »

Petrus devance deux produits de Denis Brohier : le fameux entier Panama Tame (Carthago et French Cancan) et la jument Parenthèse Tame (Hélios de la Cour et Thoas du Theillet), tous les deux sous la selle de Stéphane Dufour.

« Panama est un rêve de cheval, commente Denis Brohier, ravi de venir concourir ici. Il a tout ce qu’on recherche, des moyens, un super équilibre, etc. Vainqueur à 4 ans du CIR d’Auvers, à Fontainebleau il aurait pu être vice-champion mais il fait une faute le premier jour. Il a aussi fait 2e du championnat de France des 2 ans derrière Par Ixe. Patrick Bizot à la moitié avec moi et nous avons un contrat avec les HN pour faire la promotion. Il a fait 25 cartes à 3 ans et 40 cette année. En ce qui concerne Parenthèse Tame (1,72 m), c’est une guerrière, j’ai de grands espoirs dessus car elle a aussi tout le potentiel. C’est la même souche que Panama, celle de Starlette B qui avait gagné le critérium des 6 ans avec mon père. La mère de Starlette, Ma Pomme, est la sœur de Pomone B qui a gagné les championnats du Monde avec Pierre Jonquères d’Oriola. »

6 ans : Olympic Champeix

La piste montée par Gérard Delporte a laissé sur le carreau beaucoup de 6 ans. Sur la première journée, il n’y a eu que 30 % de sans-faute soit 30 sans-faute sur 110 partants. C’est la rivière qui a posé le plus de problème. Le lendemain sous la pluie, l’épreuve de vitesse a été remportée par Oscar du Lesme/Geoffreoy de Coligny devant Cédric Hurel/Oxford du Vieux Moulin et Pascal Thuegaz/Océane des Monceaux.

Vainqueur du CIR, Olympic Champeix (Vondéen - Jalisco B) et Grégory Cottard se classent 5e de la Vitesse. Gregory avait déjà classé auparavant 4e des 5 ans Pépyt des Elfs.

Le vice-champion des 6 ans, On the Rocks (Baloubet du Rouet - Pavo Real) est monté par Jean-Charles Gayat qui devança le fameux O’brion du Plessis (Kannan - Rosire*HN) monté par Aymeric de Ponnat. O’brion a déjà remporté plusieurs épreuves de 6 ans SHF Futur élite cette saison.

Nicolas Delmotte a classé successivement Orion des Katvents, Coriano Zwartenpannenhof et Ovni de la Ronelle de la 8 à la 10e place.

Nicolas avait emmené à Compiègne 21 chevaux, l’Elevage de Ste Hermelle en avait 14, Franck Vancrayelynghe 12 comme Christelle Boulard. L’écurie Broucqsault comptabilisait elle 11 chevaux, comme l’Elevage du Plessis.

Jennifer Delaunay

Pas le temps de souffler...

Début des épreuves à 7 h pour finir vers 20h30 sans pause pour souffler, c’était trop chargé pour le jury. ?« Normalement nous avons une moyenne de 27 à 28 chevaux à l’heure. Là, nous étions obligé de passer 35 chevaux à l’heure pour ne pas finir à 21 h ! C’était du non-stop, il n’y a plus de plaisir » explique le juge Maurice Caillot.

L’organisateur Nicolas Wahlen acquiesce en expliquant : « Compiègne est victime de son succès. Il n’y a plus de marge de main d’œuvre s’il y a un problème mais c’est la rançon de la gloire. Cette année, nous avons retiré les épreuves de 7 ans et les épreuves de 5 et 6 ans B pour augmenter la qualité des épreuves et faire venir les meilleures écuries. L’objectif a été réussi puisque nous avons reçu Olivier Guillon, Eric Navet, Laurent Goffinet, Aymeric de Ponnat, Philippe Rozier et Roger-Yves Bost. Nous avons perdu 200 chevaux par rapport à l’an dernier mais nous avons une augmentation de 36 % chez les 5 ans et 30 % de boxe en plus soit 325 boxes. C’est un vrai paradoxe ! Cela m’a pris plus de 12 heures pour créer le plan des boxes. Gérer le hunter et le CSO des 4 ans sur les deux pistes était également très complexe. »

Marc Roguet : leçon de présentation

Ancien cavalier olympique et juge de modèle et allures et de hunter à Compiègne, Marc Roguet a un œil avisé. Il dresse un constat assez sévère mais réaliste après le CIR des 4 ans.

« 90 % des cavaliers ne savent pas présenter, ils ne savent pas que l’on place l’antérieur droit devant, cela avantage l’épaule, l’épaule doit donc être côté jury. En ce qui concerne le hunter, les cavaliers ne prennent toujours pas en compte cette discipline. C’est dommage car le hunter les oblige à poser les mains et les chevaux à se débrouiller tout seul, cela les fait avancer dans le travail. Des cavaliers comme les Hurel ou Nicolas Delmotte sont un bonheur à observer car ils ont toujours la même cadence. En hunter, nous ne mettons pas en dessous de 10 ou 12 comme en modèle pour ne pas les décourager. »

Sur les 4 ans : « Nous avons vu cette année un très bon cru de hongre et entier et cela valait bien le CIR d’Auvers qui a pour habitude de dominer tous les autres. On a vu une paire d’Anglos vraiment bien, dont le 2e Quansas des Ivernons (Dollar de la Pierre - Iago C AA). Les chevaux avec beaucoup de sang sont souvent les meilleurs. Nous observons aussi un changement par rapport aux années antérieurs : le retour des pères SF et moins d’étrangers. Il y avait bien sûr beaucoup de Diamant de Sémilly, Kannan, Dollar de la Pierre... Un 4 ans Hanovrien m’a aussi beaucoup plu, Levistan (Levisto - Argentan), le gris du Haras de Hus monté par Yoan Levot. (NDLR : il aurait pu être 3e s’il avait fait double sans faute car il a obtenu 16,75 de moyenne). En ce qui concerne Quool du Bois Margot, nous avons trouvé qu’il était un peu noyé, un peu trop rond d’état. On aime bien voir l’épaule se dessiner alors que là on essayait de la deviner, c’est pour cela qu’on est resté un peu timide sur la note de modèle et allure : 16,5 contre 16,75 pour le 3e Quougar de Cartigny. » Avec la même moyenne générale au final (16,625), cette 3e place s’est en effet départagée sur la moyenne de la note de modèle et allures.

Olivier Guillon monte les chevaux du Prince

« Je travaille les chevaux du Prince Saoud Bin Fawaz Alchaalan (affixe Alia) depuis deux mois. J’habite à 40 minutes de ses écuries à Rambouillet, au Domaine de la Butte Ronde, alors j’y vais deux à trois fois la semaine. Le champion des 4 ans de l’an dernier, Cardoso S, n’a pas tourné cette année car le Prince s’est consacré à la préparation aux JO de son fils. Nous avons emmené ici quatre 6 ans dont deux qui sortent du lot : Cyrano du Ruisseau Z et Opium de Coquerie acheté à 3 ans à Fences. » Le Prince a bien sûr chez lui deux autres cracks comme Ultimo et Untouchable. « Mon objectif est de créer un ?stud-book ! » lance le Prince, toujours aussi passionné par ses chevaux qu’il a suivis tous les jours à Compiègne.
20/08/2008

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