Le Hunter en fête à Mâcon-Chaintré
Dès le jeudi soir, l’incontournable Soirée des Régions a permis de réchauffer l’atmosphère. Toutes les équipes ont défilé déguisées lors de la Parade des Régions. Chaque région s’était parée des équipements les plus originaux afin de se voir récompensée lors d’une remise des prix dans les règles de l’art. S’en est suivi le traditionnel Apéritif des Régions où les spécialités culinaires rapportées des 4 coins de la France ont ravi les papilles et stimulé les sens.
Pour Elodie Traclet, venue avec Ninon de Verdun, sa jument de 21 ans, pour concourir en épreuves Style 2, ce sera leur dernier championnat : « Il s’agit de mes 4es championnats, et cette année, j’ai choisi de concourir en Style* car cela correspond mieux à ma jument. Après une saison en pointillés, c’est l’occasion de retrouver les copains des autres régions dans une ambiance amicale, on peut même dire ambiance familiale parce qu’on est bien ensemble et on s’entraide en cas de besoin. Ce seront les derniers championnats pour ma jument, ils ont une saveur particulière, l’émotion en est décuplée. »
Une discipline formatrice
C’est également le ressenti de Candy Ferrer, qui pour sa première participation au championnat de France de Hunter, est venue avec ses deux juments, Baliyana et C.ac’s Summerlove Legend Vhb Z pour les épreuves Style 2 et Amateur 2 : « C’est un vrai bonheur de rencontrer tant de gens passionnés par la même discipline. Je ressens beaucoup d’émotions et de plaisir de pouvoir monter sur de si belles pistes et de profiter de parcours de très belle qualité. Je suis très reconnaissante pour tout l’investissement fourni de la part de ma coach Amélie Prévost, si j’en suis là, c’est grâce à elle. »
Amélie Prévost, avait plusieurs casquettes à Mâcon, elle est coach et cavalière à la fois.
Elle est venue avec Contender concourir en épreuves Style Elite et elle encadre plusieurs cavaliers :
« Je suis contente de revenir au championnat de France avec une belle délégation PACA. En tant que présidente de la commission hunter Paca, coach, cavalière, formatrice et experte fédérale, c’est un aboutissement et un objectif de saison pour moi et également pour mes cavaliers.
Le Hunter est une discipline qui plait à l’écurie, elle est portée par une poignée de passionnés qui œuvrent pour sa promotion. En région, les coachs donnent de leur personne et de leur temps pour mobiliser les cavaliers, les propriétaires, et les organisateurs d’événements pour que des circuits émergent. Nous sommes tous conscients du peu de rentabilité des concours de Hunter à cause du nombre réduit de participants réduits en comparativement au CSO. Mais nous sommes tous convaincus de l’aspect formateur de la discipline, des pistes d’amélioration qu’ils donnent aux cavaliers et à leurs coachs et nous souhaitons très sincèrement qu’elle devienne une base de formation, un passage obligatoire pour tout cavalier souhaitant faire du CSO. »
Enzo Vernier, 16 ans, est le parfait exemple de cette nouvelle génération de cavaliers qui considère le Hunter comme une discipline de formation. Il considère qu’elle lui permet de faire ses gammes, d’apprendre à avoir une position juste, d’être discret et efficace, afin de devenir la meilleure version de lui-même dans sa discipline de prédilection, le CSO. Il est venu avec ses deux chevaux, Felix du Pachis et Chef de la Sienne qu’il monte respectivement en Amateur 2 Jeune et en Amateur 1.
« Participer à ces championnats est une opportunité pour moi après une saison très difficile et je ressens un réel plaisir à revoir les concours en dehors de ma région PACA.
Je suis très heureux d’être 7e du championnat, en Amateur 2 Jeune, avec Felix du Pachis qui revient de loin après avoir été opéré de coliques. C’est le résultat de 6 ans de compétition ensemble, le fruit d’un véritable travail d’équipe. Le temps est arrivé pour nous de tourner la page et je suis certain qu’il fera très bientôt le bonheur de son futur cavalier…
Avec mon autre cheval, Chef de la Sienne, le but était de reprendre confiance et de nous faire plaisir. Le contrat est rempli, j’aurai dû être classé 2e dans l’Amateur 1, mais nous sommes disqualifiés à cause d’une erreur de ma part lors de mes engagements (impossible de courir le championnat Jeune et Amateur en même temps). Mais cela m’a conforté dans mon idée, mon cheval et moi sommes prêts pour ce type d’épreuves. Et j’ai hâte de redémarrer la saison 2022. »
Lui aussi, du haut de ses 16 ans, tient à remercier son entourage : ses parents tout d’abord, qui le suivent et l’encouragent, mais aussi Amélie, sa coach du championnat, qui l’a pris sous son aile alors qu’il était venu sans coach… « Enzo est étonnant de maturité et de rigueur pour son âge, il a une idée bien définie de ce qu’il souhaite devenir plus tard : un cavalier professionnel et un coach. Il a déjà commencé à construire son avenir en rentrant en formation Bac Pro CGEH (conduite et gestion de l’entreprise hippique) et s’il gère ses études de la même manière qu’il monte ses parcours avec cadence, aisance et précision, on ne doute pas de la réussite de ces projets ».
C’est ça aussi ça le Hunter, une école de la vie.
Trophée Jacques Robert
Et c’est sur cette envie de promouvoir le Hunter auprès des jeunes que Claude Lanchais, Conseillère technique Nationale en charge du Hunter à la FFE, a donné le nom de Jacques Robert au Trophée des Régions. Il récompense la meilleure équipe régionale dans laquelle la présence d’un jeune cavalier est obligatoire (1 cavalier en épreuve jeune, 1 cavalier en épreuve Style et 2 cavaliers en épreuves Amateur).
Jacques Robert « inlassable militant » pour la discipline du Hunter et ancien vice-président de la FFE chargé du Haut Niveau, nous a quittés en 2019. C’est en son honneur que le Trophée des régions est remis en jeu chaque année et pour cette édition ce n’est autre que sa femme, Martine, qui est venue en personne remettre le « Trophée ».
Pour Claude Lanchais, qui considère le Hunter comme un véritable outil pédagogique, il était important de répondre à une demande forte de la part des enseignants en proposant une Coupe Amateur 4 ouverte aux licenciés club sur cette édition. Le Covid a également poussé les organisateurs à permettre des inscriptions sans qualification préalable, ce qui a permis à de nouveaux cavaliers de venir découvrir un format de concours d’obstacles différent.
Dès le paddock, c’est l’harmonie des couples et l’apparente décontraction de tous qui sautent aux yeux : chevaux relâchés, emploi des aides précis et discret, cadence régulière, répétition des gestes sur chaque saut, on se rend bien compte que rien n’est laissé au hasard, mais que nous assistons là à une équitation où technique et précision sont de rigueur, c’est de la très « belle équitation ».
Podium des musiques
Enfin pour dynamiser et amuser les participants, un dernier événement dans l’événement a lieu, il s’agit du Podium des musiques. Il récompense le meilleur couple de chaque catégorie selon une grille de notation : originalité, rythme et cadence, et harmonie du couple. Ainsi, ce n’est pas moins de 8 couples qui sont invités à venir participer au 3e circuit de référence du Hunter en France, « Le Printemps du Style & Equitation », créé en 2016, qui a lieu durant une semaine, en avril, à Lamotte Beuvron. Il propose à la fois, pour les cavaliers et les entraineurs de Hunter, de la formation pour tous le matin et la mise en application par la compétition les après-midi. Le concept est innovant et attire chaque année plus de monde. Des épreuves Style pour jeunes chevaux (4, 5 et 6 ans) sont même proposées afin de démarrer et faire progresser ces jeunes en douceur.
Lorsqu’on demande à Claude Lanchais, si le génie de la lampe pouvait exaucer un de ces vœux, elle répond instantanément : « Que le Hunter devienne un passage obligatoire avant le CSO comme nous le voyons déjà dans certains pays européens. ». C’est vrai que nous sommes encore loin de l’esprit de l’équitation américaine où le Hunter est une véritable culture et le point de départ obligatoire avant de démarrer le Jumping. Et elle ajoute : « Nous sommes optimistes et mettons des moyens en place pour que les enseignants soient sensibilisés et qu’ils sensibilisent à leur tour leurs cavaliers. Et c’est la raison pour laquelle, nous organisons des stages. Un autre exemple, nous travaillons sur des grilles de jugement simplifiées pour les petits niveaux afin que les enseignants s’en inspirent pour la pédagogie à l’obstacle. » Puis elle conclut : « Mais il est vrai qu’au fond, je serais ravie de voir le Hunter intégrer la formation des enseignants dans les centres de formation. Et pourquoi pas revoir le Hunter en concours international… »
L’appel est lancé…
Si le Hunter vous intéresse, n’hésitez pas à vous rendre sur le Site de la FFE (www.ffe.com), dans la rubrique « Disciplines ».
Caroline Andreini
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