Portrait : André Jactel

Ce sexagénaire fringant (Dédé pour les intimes) à la motivation hors norme et toujours souriant avoue surveiller son hygiène de vie et sa condition physique……Et rien de mieux que le Rock’N Roll, qu’il pratique très régulièrement pour travailler son cardio !
L’art de mêler l’utile à l’agréable car « pour finir les tours, il faut être en condition et en souffle ! ».
Quant à sa niaque hors normes, c’est un grand coup de pied de nez à la vie. En effet, suite à un grave problème de santé, souffrant de dédoublement de la vision entre 2020 et 2021, il ne pouvait plus rien faire et a bien failli arrêter l’équitation. Il aura fallu deux opérations lourdes à Nancy (la 1ère n’ayant pas tenu) pour lui permettre de récupérer la vue avec toutefois un champ de vision très rétréci (il voit double en latéral, donc très gênant pour tourner sur les parcours).
Mais n’est pas « Dédé » qui veut. Il a décidé de se battre pour remonter à cheval, ne jamais baisser les bras…
Une belle leçon de vie. A chaque parcours, il met toute sa hargne pour prouver que  c’est possible.
Chapeau bas Mister Jactel !

Comment vous organisez-vous dans votre quotidien ? Depuis combien de temps montez-vous à cheval ?
« J’ai actuellement 2 chevaux, Cantis Junior (10 ans par  Cantis/ Le Tôt de Sémilly) et C Zena (14 ans né chez Luc Dellenbach- 67) basés à Montrequienne (57) chez Stéphanie Hennequin,  chevaux qu’elle connait puisqu’elle les a valorisés jusqu’en Pro 2 Gd Prix 1,35 m.
Compte tenu de mes problèmes de dos, je les monte peu (2 fois/ semaine). Stéphanie les travaille au quotidien et me coache à la maison. Par contre, elle ne coache pas de cavaliers en compétition ce qui fait que j’ai ma licence chez LOR EQUI (Xavier Lorrain- Pournoy la Chétive 57) car lui coache des cavaliers et du coup s’occupe de moi sur les concours.
Cela fait une trentaine d’années que je monte à cheval. J’ai débuté à l’époque où je travaillais chez Peugeot / Citroën (PSA Metz- Trémery), il y avait une section « Equitation de loisir ». Je me suis pris au jeu au fil des années…… Achat d’un premier cheval de loisir, puis un deuxième avec plus de moyens, pour finir avec un cheval acheté chez un Pro ».

Comment êtes-vous venu au circuit MAJOR. Qu’est-ce qui vous plaît dans ce circuit ?
« C’est Anne Tourbier qui m’a incité à me lancer dans ce circuit. Je suis parti avec eux  sur un concours en Belgique en tant qu’individuel. A cette époque, il y avait un petit groupe de Lorrains. Aujourd’hui, en Major il n’y a plus que Simone Goberville (57), Michel Algan (54) et moi….
Cela m’a tout de suite plu car il y a une ambiance extraordinaire qu’il n’y a pas sur les autres concours. Il n’y a pas la notion de « niveau », pas de gains sur les épreuves, tout le monde s’entraide. Il y a deux catégories: Petit Tour (1,10 m) et Grand Tour (1,20 m). Un sélectionneur décide de qui va intégrer l’équipe sur chaque étape. Cette année, je tourne sur le Grand Tour (1,20 m/1,25 m) avec Cantis Junior.
Ce circuit propose des étapes dans un grand nombre de pays de la Communauté Européenne (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Italie, Espagne..) de très beaux sites de concours. Cela fait des kilomètres…… Et cela est parfois épique. »

Et l’Open Amateur (Le Mans Boulerie Jump)… On vous y voit ?
« Compte tenu de ma victoire à Cheminot (Haras de La Vannoue - 57) le week-end des 18/19 juin, Cantis Junior et moi sommes désormais qualifiés pour l’Open Amateur. Et j’ai engagé sur ce premier Championnat de France Open Amateur au Mans ! Auparavant, Cantis Junior et moi concourrions sur le CSI Major qui se déroule lors du Fontainebleau Classic Amateur Gold Tour, début juillet. »

Rien n’est laissé au hasard chez André Jactel ! Il est certain que sa motivation « légendaire » ne vient pas seulement de son gros problème de santé, mais il est un exemple pour tous. Dans cette société devenue si procédurière, où tout est dû, où l’on a oublié la notion d’effort, André Jactel cavalier amateur attire la sympathie et le respect …

S. G.

Une précision
Dans l’article consacré à Marie Giacomelli (LC du 17 juin) nous avons omis de préciser que Friends des Lotus fut travaillé pendant les années Covid par Stéphanie Hennequin. « C’est grâce à elle, précise Marie, que j’ai retrouvé un cheval compétitif à ma reprise ».