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Le stud-book Zweibrücker

Juste derrière la frontière L’Allemagne compte une quinzaine de Stud-books de chevaux de sport. Celui de Zweibrücken reste peu connu en France, bien qu’il soit le plus proche de nous. Sa circonscription couvre la Rhénanie-palatinat et la Sarre, juste derrière les frontières Photo 1 sur 2
de l’Alsace et de la Lorraine. Toute cette zone a changé de nationalité au gré des bouleversements de l’Histoire et le cheval Zweibrücker a été nettement imprégné de l’influence du Selle Français. Le Haras est fondé en 1755 par le Duc Christian IV, qui crée la race à partir d’étalons arabes et de juments pur-sang anglais dont les produits sont recroisés avec la jumenterie locale. Pendant la révolution française, tous les chevaux sont évacués à Rosières-aux-Salines, actuel pôle hippique en Lorraine. Lorsque Napoléon envahit la zone, il reconnaît les qualités de ce cheval et fait de Zweibrücken le haras central pour l’Est de la France. Rosières-aux-Salines devient alors un de ses dépôts annexes. En 1814, lors de la retraite, le haras est de nouveau évacué, vers Fontainebleau cette fois. Suite à l’annexion en 1870, le Haras redevient le centre de toute la zone Alsace, Lorraine, Rhénanie, Palatinat et Sarre et le mélange des sangs reprend. Cette influence persiste, puisque des étalons SF : Elan d’Espoir et Galant de Sémilly ou d’ascendance SF, avec des fils de Cor de la Bryère ou de Quidam de Revel y sont encore proposés.

La race est surtout représentée en Allemagne avec environ 1 200 poulinières mais aussi aux Etats-Unis où 450 poulinières y sont en activité. Il y a actuellement 141 étalons approuvés au stud-book. La race a produit de nombreux chevaux de carrure internationale en dressage comme en obstacle. Actuellement, un de ses meilleurs représentants sur les pistes est le grand alezan de Meredith Mickaels-Beerbaum : Le Mans 8, qui s’est encore mis à l’honneur lors du CSIW de Bordeaux.

Privatisé

Lorsque l’on visite la ville de Zweibrücken, en plein centre, on découvre une goulée de verdure avec le parc de la Roseraie, un hippodrome et le haras. Jusqu’en 2007, le haras appartient au Land. Depuis il a été privatisé et appartient pour 64 % à la fédération des éleveurs de Rhénanie-Palatinat et Sarre, pour 26 % à la ville. Les 10 derniers pourcents appartiennent à l’association des cavaliers qui gère le centre équestre, au coeur même du haras. Le site propose des activités à destination de tous : en plus des reprises pour le millier de licenciés de l’école d’équitation, des cours et stages de perfectionnement en dressage, saut d’obstacles, complet et même soins aux chevaux sont proposés aux membres de la fédération d’élevage. Des événements sont organisés tout au long de l’année : épreuves de CSO, dressage, CCE, attelage, voltige, équitation western, concours d’élevage, ventes, meetings de course, spectacles et bien sûr le test d’approbation des étalons sur 30 jours au début de l’hiver. Ayant obtenu le statut de centre de collecte et d’insémination européen, le haras diffuse la semence d’un millier d’étalons différents. Chaque année, plus de 300 juments sont inséminées sur place. Parmi celles-ci, quelques juments françaises que leurs éleveurs amènent ici pour avoir accès plus facilement qu’en France à la saillie d’étalons étrangers, en particulier hollandais.

En février, le haras présente les étalons de sa zone d’influence lors d’un gala auquel tous sont conviés. Cette année, il s’est déroulé le 14 février en soirée. Devant des tribunes combles de spectateurs, une trentaine d’étalons Zweibrücker, mais aussi Holsteiner, Trakhener, Westphalien, Pur-sang anglais ou autres se sont succédés. Présentés en main, montés à l’obstacle ou en dressage, attelés, parfois accompagnés de leurs produits, tous se montrent sous leur meilleur jour. Un grand écran présente les origines, parfois une vidéo, pendant que le présentateur fait monter l’ambiance et la température dans le manège déjà agréablement chauffé à l’arrivée. Tout est fait pour transformer une simple présentation d’étalon en un véritable spectacle : le pare-botte paré de velours moiré, les éclairages changeants mettent en valeur les chevaux, pendant que la musique et les applaudissements rythment les démonstrations. Cet événement annuel est donc un véritable plaisir pour l’éleveur en quête du Sire idéal pour ses juments, comme pour le profane qui vient juste profiter de la beauté du spectacle.

Le Zweibrücker est certes la race de chevaux allemand ayant le plus petit berceau d’origine, mais par la qualité de ses chevaux comme par le dynamisme de son stud-book, il mérite d’être mieux connu.

Renseignements sur www.landgestuet-zweibruecken.de

M. L.-S.

12/03/2009

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