Les bonnes étoiles d’Olivier Navarro
Originaire de Caen, le père instituteur d’Olivier Navarro est envoyé à l’Île de la Réunion où il passe vingt ans. Cavalier, il apprend l’équitation à ses trois fils. Olivier reprend au pied levé le Centre Equestre destiné à l’un de ses frères, trop tôt disparu. Le regard d’Olivier se trouble : « Je me suis lancé, et je me suis occupé du club pendant 5 ans. A l’issue de cette période j’ai eu envie de tenter ma chance en France ».
L’Apprentissage
Florian Angot lui propose un poste de cavalier-maison, et il intègre l’équipe de Remilly sur Lozon durant un an et demi. Puis il désire évoluer. Olivier Lepage, vétérinaire des équipes de France, à qui il confie ses désirs de changement, lui propose (nous sommes en janvier 2001) de monter les chevaux de Gilles Bertran de Balanda.
Ce dernier en effet s’est cassé le pied lors de d’un stage de CSO à Saumur, l’obligeant à un repos forcé de deux mois. Le Toulousain double champion du Monde, souhaite en effet que ses chevaux restent dans ses écuries et désire prendre un cavalier pour sortir et travailler ses chevaux. Et Olivier de conclure avec un sourire désarmant : « Je prends ma 205 XA, mon chien et ma valise et je fais St Lô-Castelnaudary. »
Bertran de Balanda
Lors de leur première rencontre Gilles lui tend un balai : « Ce sera ton meilleur ami ». « Ce furent mes meilleurs années comme cavalier », nous confie Olivier. Gilles désire le garder après son « intérim ». Il groomera un an avant de pouvoir monter. En trois ans les résultats sont là : dans les 1,30 m, 1,35 m. Olivier sera quatrième du Championnat de France 4e catégorie (actuel Pro 1).
De Couperie à l’Espagne
Il posera ses valises chez Edourad Couperie, où il montait les jeunes chevaux achetés aux ventes Fences, durant un an. Il sera ensuite envoyé chez un de ses clients propriétaires dans la capitale espagnole, à Madrid où il montera ses jeunes chevaux et gagnera les championnats des 4,5 et 6 ans. Mais ce ne sont pas ses chevaux...
Il monte alors une écurie à Cergy-Pontoise en 2007 à 27 ans. C’est une réussite alors qu’il reçoit toujours les conseils amicaux de Gilles, mais il doit se consacrer avant tout à ses propriétaires, vend ses bons chevaux, travaille les autres tout seul. C’est difficile.
Pierre Toubin
C’est alors que grâce à son frère il rejoint l’équipe de Toubin Clément. Et sur le stand, autour d’un café, Pierre lui propose de « mettre une pièce » s’il de bons chevaux à lui présenter. Olivier lui parle de l’étalon Umistar de Mazure*TC (Quick Star x Alcamera de Moyon) né chez Patrick Delarche. Ils l’achètent à deux. Puis ce sera la jument Ulane de la Vallée*TC (Diamant de Semilly x Quidam de Revel).
Entre les deux hommes les échanges se font quotidiens. Un vrai lien se crée. Comme rien ne le lie à Cergy-Pontoise Olivier descend dans le Sud-Ouest près de Pierre. « Et là le chantier commence », pour Olivier : sélection des chevaux, gros travail d’équitation, remise en question profonde, avec Pierre qui venait deux fois par semaine. « On bossait, on bossait ». Grâce à ce travail sa dizaine de chevaux, pourtant très moyens, trouvent acquéreur.
Umistar se révèle : « Il sortait à chaque concours un petit quelque chose de son chapeau ». Le fils de Diamant porte l’écurie.
Les deux complices achèteront encore Verlaine Lande*TC, un fils de Ruy Blas par Denard. Et Vidocq Gesmeray (Apache d’Adriers x Germino d’Elle).
Le Moulin de Parade
Installé depuis deux ans au Moulin de Parade à Lherm (31), dans le canton de Muret près de Toulouse, Olivier monte ses chevaux le matin et enseigne à ses élèves l’après-midi. Pierre l’accompagne sur chaque concours, dans une remise en question permanente. Et Gilles Bertran de Balanda collabore : « On échange, Gilles nous oriente, nous entoure de ses conseils ». Cette complicité entre les trois hommes a forgé et nourri Olivier : « Il y a un courant qui est passé entre nous, et on parle de la même chose. »
Olivier fait naître Call Me Black, il croise Diamant de Semilly et Unique de la Vallée par Alcamera de Moyon. A sept ans, « j’ai la sensation qu’elle est prête », dit-il, elle n’a pourtant effectué que dix parcours et est retournée aux champs. En effet leur philosophie, à Pierre et lui, est de prendre leur temps, amener progressivement les chevaux, leur faire prendre du plaisir avant tout. « L’important, c’est qu’ils naissent au bon endroit, soient débourrés par de bons professionnels, les amener doucement à leur meilleur niveau pour qu’ils puissent correspondre à une clientèle choisie et qu’ils finissent bien ».
Entre ses succès en Pro 1 et Pro 2, son travail d’éleveur-préparateur, et l’enseignement, Olivier Navarro s’est construit. Julie, sa compagne, vétérinaire équin, parfait cette équipe d’hommes de chevaux. Forestier, Freejump accompagnent le jeune homme : « Petit à petit l’oiseau a fait son nid »
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