PHL : entre ombre et lumière
Amer, le constat dressé l’autre jour lors de l’assemblée générale du PHL. Jean-Claude Meng, son président, fait pourtant un bilan assez éloquent de l’activité en matière de fréquentation et d’organisation de manifestations : 196 jours d’occupation des locaux, 30 compétitions dont le Grand National de CSO et celui de dressage pour 16 500 engagements. Le palmarès serait magnifique si le bilan financier ne se soldait pas par un manque à gagner de 42 000 euros. Le « trou » laissé par Drouot pèse pour 10 000 euros. L’organisation du Grand National de CSO a elle aussi coûté de l’argent.
L’outil est beau certes mais difficile à faire fonctionner en l’état. Pas question pour Jean-Louis Pinon, président du CRE GE d’aller chercher des recettes en faisant une concurrence déloyale aux centres équestres. Le PHL s’est investi dans une mission de services publics aux clubs et aux équitants mais...sans soutiens financiers. Autre facteur aggravant : sur un plan promotionnel, l’image de la cité de Rosières est difficile à vendre...
Un vaste débat s’est engagé sur le mode de fonctionnement du PHL avec Jean-François Guillaume pour la Région, Thibaud Bazin, député, ancien maire de Rosières et Daniel Lagneau au titre de l’IFCE. L’évidence, c’est que le département, propriétaire des lieux délaisse le site en attendant que la Région reprenne la main. Mais la Région - qui se dit très attachée à ce site - ne bougera pas tant qu’une volonté commune et un projet commun ne se dégageront pas du site. Le PHL seul n’a aucun poids. Thibaut Bazin a fait une analyse pertinente de la situation. « le 4e acteur (NDLR Henri Prudent) avait toute sa place ici avec ses projets d’une autre dimension ». Sous entendu, il manque à la ville de Rosières de l’accueil, de la restauration, de l’hôtellerie. Henri Prudent, un temps intéressé par une partie du site a définitivement abandonné le projet, pris par d’autres occupations. Selon le député, le département s’est trompé d’investissement en dépensant beaucoup d’argent pour des sites qui n’en valaient pas la peine. Il cite Sion et le château de Lunéville alors que le haras national représente une valeur patrimoniale bien plus intéressante.
La Région a budgetté un peu plus de 5 millions d’euros pour Rosières. Essentiellement pour tout remettre à niveau. Tout est à refaire. Pour que le PHL vive mieux il faudrait des boxes en dur. Un projet , sans cesse repoussé, porte sur 150 boxes pour un investissement de l’ordre de 600 000 euros dont une partie financée par le fonds Eperon. Recette annuelle estimée par Jean-Claude Meng : 50 000 euros alors que les diverses locations de boxes et tentes coûtent chaque année 100 000 euros.
L’enveloppe de 900 000 euros prévue pour le PHL (après la décision de la Région) ne servira là aussi - après le financement des boxes - qu’à une remise à niveau des terrains et des sols. La question est de savoir si c’est au locataire de financer la mise à niveau des biens qu’il occupe.
Les concours ? Pas assez rentables selon Jean-Claude Meng et Jean-Louis Pinon. Les charges en eau, électricité et autres sont énormes. C’est la raison pour laquelle le concours de ce week-end (9-11 mars) a été annulé face au petit nombre d’engagés envisagé. C’est tout de même un comble....même si gérer, c’est prévoir. L’érosion du nombre d’engagés, en période hivernale du moins, a peut-être d’autres racines qu’économiques.
Voilà la réalité du PHL aujourd’hui. Une réalité qui fait dire au président du CRE Grand Est « Il faut que ça bouge maintenant ».
Vous devez être membre pour ajouter des commentaires. Devenez membre ou connectez-vous