René Lopez : « Deux saisons pour atteindre les Jeux mondiaux de 2010 »

dans l’état du Kentucky aux Etats Unis d’Amérique. Mais bien avant, il y aura les championnats d’Europe de Saut d’obstacles en Angleterre à Windsor, dans 5 mois. Alors si pour certains l’objectif primordial de cette année c’est Windsor, pour René Lopez, le plus français des cavaliers colombiens, la course aux points qualificatifs pour 2010 commence dès aujourd’hui.

Se donner les moyens du haut niveau

Installé à Saint-Pierremont, un village coincé entre la Meurthe-et-Moselle et les Vosges, René Lopez jongle entre les concours et le commerce. « Nous avons plus d’une vingtaine de chevaux au travail. Je peux notamment m’appuyer sur un bon piquet de vieux chevaux, sans parler les chevaux qui ont 6 ou 7 ans, pour tourner au plus haut niveau ». Et quand René parle de haut niveau, il pense à des concours tels que La Baule et Lyon. « Mon objectif ce sont les Jeux Mondiaux de 2010. Dès cette année je ferai les compétitions qui comptent pour la qualification de cette échéance ». Pour le soutenir dans cet objectif, il sait qu’il peut compter sur ses fidèles propriétaires. Sans ce petit noyau de loyaux propriétaires -moins de cinq- rien en serait possible : « Je travaille beaucoup avec Martine et Bertrand Darier, pour ne citer qu’eux. Ils ont une petite dizaine de chevaux à la maison. Et ensemble nous avons la même ambition : celle du haut niveau. Je n’ai pas peur de dire qu’ils ont beaucoup fait pour que cet objectif soit possible. Ils ont été importants dans la construction de mon écurie. »

Cavalier et marchand

« Le bilan de la saison passée est plutôt positif, poursuit-il. Je suis satisfait de la manière dont mes chevaux ont évolué. Par exemple, le jeune Netscape (Quidam de Revel, propriété de Mme Darier) qui prend 8 ans cette année, a montré toute sa qualité dans des concours de Marseille et de Lyon. Il est l’un des espoir de l’écurie ». Plusieurs jeunes chevaux âgés sortiront en cycle classique cette année tel Ram Dam Denfer (Damiro et Wella). Souche prestigieuse que celle de Wella qui a donné, croisée avec Quidam de Revel les Quaprice du Bois Margot, Ornella, championne des 6 ans, Qrocodile Denfer, tous sortis des écuries de Philippe Berthol, passés par l’école Lopez. Et exportés par lui. Ornella est aujourd’hui sous la selle d’Alvaro de Miranda, le Brésilien olympique, Qrocodile, acheté en partie par Rodolphe Bonnet, tourne cette saison avec Julien Epaillard. Excellent cavalier, René est aussi un marchand connu et reconnu par tous les grands d’Europe et d’ailleurs.

Du côté des chevaux plus expérimenté, le bilan est également bon pour les juments Lancian Denfer (Lancer III) et Lara des Chaines (Quidam de Revel) qui appartiennent à Philippe Berthol un propriétaire incontournable de René, ou encore le hongre Kerry de Bédon (Totoche du Banney, propriété d’Etienne Cournault). Ces trois derniers chevaux vont d’ailleurs courir les étapes du Grand National en 2009.

Une saison riche en perspectives

Pour la deuxième saison consécutive, René et Charlotte Gastaldi feront équipe pour le Grand National. Cette jeune cavalière de 27 ans travaille depuis 4 ans avec le cavalier colombien : « Mon objectif de la saison ce sont les championnats de France critérium Pro 1. Le Grand National devrait me permettre de m’aguerrir sur des épreuves de ce niveau », explique Charlotte qui participe déjà à des CSI***. « Faire équipe avec René est un vrai atout car il a une longue expérience de ces concours. J’espère qu’on aura la possibilité de faire tous les deux au moins les 7 étapes obligatoires pour figurer dans le classement », Car l’année dernière, ce même team Gastaldi/Lopez n’avait pas vraiment joué le jeu de ce nouveau circuit puisqu’il n’avait couru que Lure et Cluny. « Cette année nous ferons tout pour courir un maximum d’étapes comme Jardy, Lure et Chantilly, mais pour les autres cela ne va pas être évident. Car, analyse René, je vais préférer le concours international de La Baule à l’étape de Cluny ».

« Le Grand National est une bonne initiative, estime-t-il mais il ne faut pas qu’il se suffise à lui-même. Il faut que ce nouveau challenge soit un tremplin pour les échéances internationales. D’autre part les étapes sont très éloignées pour nous qui sommes en Lorraine. Personnellement, je pense qu’il faudrait, dans l’avenir, profiter de ce circuit pour développer de nouveaux concours géographiquement mieux répartis et accessibles au plus grand nombre».

Alix Thomas