Robby de Sivry, Neptune du Chalet : la saga des Sivry

dans les Ardennes. La mère de Robby, Falcone, et la mère de Neptune, Gypsie, sont les propres sœurs, fruits de la rencontre entre Nidor Platière et Anessie de Sivry (Firecrest) en 1993 et 1994.

C’est loin d’être un coup d’essai ou un hasard heureux pour cet éleveur passionné des Ardennes, une terre fertile en bons chevaux, sélectionneurs avertis et cavaliers(ères) de talent. Michel Guiot vient encore de réaliser un grand chelem à Saint-Lô avec trois étalons approuvés sur trois présentés.

Les Sivry ont fait leur chemin sur les pistes de CSO depuis ce jour lointain où Robert décida d’acheter Flika, pour se balader. L’agriculteur-naisseur qu’il était n’a pas résisté à la tentation de faire reproduire sa jument en utilisant Roméo du Fief. Ainsi naquit Espionne, mère de Jessie (Djibouti), elle-même mère de Anessie.

Nidor Platière, ce remarquable père et père de mères, fut largement utilisé. Bien lui en prit. Les Sivry ont toujours été de loyaux compagnons pour les cavaliers. Certains se sont illustrés à haut niveau. Ce fut le cas pour Vasydonc de Sivry (Nidor et Okéra par St Brendan PS) sous la selle de Pélam, ISO 154, Epinal de Sivry, propre frère de Falcone et Gypssie, ISO 126, Jérico (Elf d’Or) ISO 133, Ouragan (Firecrest) ISO 139, Sirus et Graveline, deux Nidor qui ont fait des internationaux.

Robert et Geneviève n’avaient aucun doute sur les qualités de Robby. « Il a un modèle extraordinaire, une belle sortie d’encolure, une belle tête. J’étais sûr qu’il serait dans les cinq premiers, c’est un joli cheval », dit Robert dont la santé s’est altérée ces derniers temps, l’obligeant à réduire son activité d’élevage. C’est ainsi que Robby est arrivé chez Michel Guiot il y a un mois. « Je savais qu’il serait dans de bonnes mains et que Michel saurait l’exploiter. Je ne suis pas surpris, mais heureux, ça remonte le moral. »

Robby avait gagné le régional de Mourmelon (j’en avais fait involontairement... une pouliche, que Robert veuille bien me pardonner).

Autre sujet de satisfaction, c’est la carrière sportive de Neptune du Chalet. Pour un éleveur, une descendance ‘‘qui va bien’’ est significative de la pertinence de ses choix.

Les deux sœurs

chez Claude Pergent

Dans sa quête d’une jument pour l’élevage, Claude Pergent alla rendre visite à son voisin des Ardennes en 1999. « Avec Gypssie, se souvient Claude, ce fut un coup de cœur. C’est cette jument-là que je voulais mais c’est Falcone qui était à vendre. » Finalement, aujourd’hui, les deux sœurs sont à Mangiennes mais c’est Gypssie qui est arrivée la première.

Habitué à juger le bétail, l’ex-paysan de Mangiennes a le coup d’œil sûr. Sans forfanterie cependant. « Mes erreurs, je les ai payées cash et cher. Je suis heureux quand il y a de la réussite et je partage cette joie avec ceux qui m’entourent, avec Sylvie par exemple. Sans elle je n’en serais pas là. » Et de montrer les écuries, le manège, un hangar de stockage et les stabules. « Aglos après aglos, nous avons monté cela ensemble. »

Son ‘‘environnement’’, c’est aussi Bertrand Donzé, qu’il a su convaincre d’acheter Neptune alors qu’elle était retenue pour Fences. « Vendre à Fences est toujours intéressant mais on perd la main sur les chevaux. C’est un choix que je n’ai pas fait. » Avec Bertrand Donzé, le deal est simple : l’un élève avec son savoir-faire, l’autre valorise avec son savoir-faire aussi.

C’est ainsi que Neptune est arrivée aux Ecuries de Loisel puis naturellement sous la selle de Simon Delestre. Le résultat : un parcours ‘‘Elite’’ qui, après Lanaken, amène la jument au premier rang de sa génération, convoitée par les plus grands marchands. Oslo et Pocci du Chalet suivent la même voie et seront à Lyon avec Simon Delestre pour les finales interrégionales SHF.

L’histoire est belle et le conforte dans sa philosophie : « Tout seul on est rien. Je ne sais pas d’où je viens mais je sais où je suis ». Sage. L’homme paraît bourru mais le cœur est tendre sous l’écorce. Il y a un fort charisme chez ce paysan, fils de paysan qui s’est remis en question plusieurs fois dans sa vie, n’hésitant pas à quitter un travail fort rémunérateur pour vivre libre avec une seule certitude : « Je n’aurai jamais faim, jamais soif, jamais froid ». Pragmatique avec sa part de rêve, droit dans ses bottes, les pieds sur terre, avec une devise : les chevaux doivent payer les chevaux.

La souche de Sivry est un élément clé de l’Elevage du Chalet. Outre Neptune (Royal feu), Gypssie a produit Lara de Sivry (Germino d’Elle) - mère d’Oslo du Chalet (Concorde) -, Moulitte (Concorde), Onyx du Chalet (Trophée du Rozel) -vendu à l’ENE et valeur sûre de dressage -, Pocci Feu du Chalet (Royal Feu), Québec du Chalet (Conterno Grande), Rafale du Chalet (Ephèbe for Ever) et Saturne du Chalet (Conterno Grande).

Elle est suitée d’un Royal Feu (on ne change pas une équipe qui gagne) et a donné cinq embryons cette année : deux Royal Feu, un In Doctro, un Cascavelle et un Nestea Courcel, l’étalon de Benoît Mariller. L’objectif de Claude, c’est 15 poulains par an avec un maximum de transferts. L’hiver, 90 chevaux sont à l’écurie.

L’autre passion de l’éleveur de Mangiennes, ce sont les chevaux de courses. Mais là, c’est une autre histoire...

La Meuse, terre d’élevage, terre de champions, on peut le dire et le faire savoir. Les affixes d’Argonne, de Montsec, de Loisel, de Badon, de Vaut, de Coeur, du Chanois, de Condé (champion des foals l’an dernier à Saint-Lô, 3e des femelles au Pin cette année), de Gibarlet, d’Etain, du Faubourg, de Maucourt, entre autres, sont là pour en témoigner.

Etienne Robert

Les autres juments à l’élevage

Nora de Sivry (Elan de la Cour et Okéra par St Brendan PS) - en co-propriété avec Luc Rappe -, suitée d’un Idéal de la Loge, pleine de Capitol. Okéra est la mère entre autres de Barcarole de Sivry (ISO 130) et de Vasydonc de Sivry.

Austine (Firecrest et Onorine par Fair Play III), petite fille de Ballerine,

mère de Quartz du Chalet (Germino d’Elle) de Roll Keeps du Chalet (For Keeps).

Darline IV (Saphir d’Elle et Grenadine par Ibrahim), souche Caméra, mère de Rialto Loisel (Quidam) et de Storm Loisel (Quidam).

Ixia du Chanois (Quel Type d’Elle et Osmonde du Chanois par Calin du Manoir), fille de la propre sœur de Kaaba de Louppy, suitée d’une femelle de Mr Blue, pleine de Mr Blue.

Valse des Perels (Ospide et Gypsie Andalouse par Juriste), mère de Emico de Villers (Le Tot de Semilly) et de Dashville de Sèves (Nashville).

One More à Bertrand Donzé, fille de Tempète Lorraine (Narcos et Kaaba de Louppy), pleine d’Apache d’Adriers.