Salon du Cheval de Grenade sur Garonne : Cavaliers handi-sport : « il ne faut jamais nous sous-estimer »

Des épreuves para équestres de CSO et une démonstration de Para équestre Dressage ont été ajoutées. Depuis cette année en effet, la simple licence FFE suffit à participer à ces épreuves, il n’y a plus besoin de double licence FFE et handisport. De ce fait, et par l’investissement de Nicolas Français, juge de CSO, ces épreuves ont connus un essor tout particulier dans la région Midi Pyrénées. En effet, plusieurs concours répartis sur la région ont proposé des épreuves de CSO para équestres en plus de leurs épreuves Club et Poney. Le salon de Grenade a été l’occasion de réunir à nouveau tous ces cavaliers handisport à travers cette finale « 1er Open d’Occitanie « pour faire prendre conscience au grand public et aux cavaliers non informés des possibilités qui leurs sont ouvertes.


Le samedi et le dimanche, des épreuves de CSO para équestres Club et Amateur ont été proposées. Des cavaliers de la région sont venus, mais également des cavaliers de toute la France (Nord-Pas-de-Calais, Sologne, Bordeaux, Aix en Provence), des cavaliers avec des handicaps visibles ou non (non voyants, mal voyants, sourds, autistes, handicapés physique…).


Le cavalier de renom Salim Ejnaïni a pour l’occasion fait le déplacement, a été le parrain de ces épreuves et a sympathiquement accepté de les commenter. Connu pour ses démonstrations de CSO sur les plus grands événements il a contribué à travers ces relations et l’association Equi Handi Compet dont il fait partis, à amener ces cavaliers à participer en nombre.


Hervé Godignon était également présent pour soutenir ces épreuves et a entre autres guidé une cavalière aveugle sur l’épreuve Amateur 4.


Parmi les participants, Ilyan, 8 ans, atteint du spectre de l’autisme, a vécu une première participation à des épreuves para équestre dans la catégorie Club 3 : un vrai déclic pour sa maman. Un prix spécial lui a été attribué au vu de son tout jeune âge. « L’équitation permet à Ilyan de s’épanouir, il se sent vraiment valorisé » explique sa maman qui déplore le manque d’investissement de la société pour les enfants et les personnes possédant un handicap. Amandine a été contrainte de prendre un an de congé sabbatique pour pouvoir garder son enfant qui n’a pu bénéficier d’un accueil périscolaire (CLAE) à cause de son handicap. Elle entend bien se faire entendre et ces épreuves para équestres en sont aujourd’hui l’occasion pour Ilyan et elle : « Cette année nous nous consacrerons à participer à autant d’épreuves para équestres que possible » Ce petit bout et sa maman sont d’ailleurs à la recherche de sponsors pour les soutenir dans leur projet, avis donc à ceux qui souhaitent les aider !


Audrey Florenceau avait également fait le déplacement pour courir l’épreuve Amateur 1 Para Equestre :


Le Cheval : Depuis quand montez vous à cheval ?


Audrey Florenceau : Je monte depuis l’âge de 11 ans. Je suis propriétaire depuis février 2010 d’une jument nommée Roxana Dam.


LC : Que vous apporte l’équitation ?


Elle me permet de me sentir égale vis à vis des autres concurrents, ma surdité s’efface complètement. Elle me permet de m’épanouir dans ma vie sociale et professionnelle.


LC : Etait-ce la première fois que vous courriez sur des épreuves para équestres ?


Non, je n’ose plus compter le nombre de participations, deux titres sur le circuit handisport en para 2. Avant que le circuit ne s’arrête j’avais déjà fait 5 étapes et je les avais toutes remportées, dont La Baule ou encore Mâcon Chaintré : trois victoires sur trois années d’affilée.


LC : Avez vous déjà participé à des compétitions équestres ?


Oui je tourne dans des épreuves amateur 3-2 et jusqu’à 1m15.


LC : Qu’est ce qui vous a motivé à participer ?


Le fait de retrouver mes amis cavaliers et le fait que ce salon soit une première. Je me suis dit qu’il fallait promouvoir pour essayer de démarrer vraiment le para-cso en France.


LC : Avez vous un message à faire passer ?


Ce n’est pas parce que nous sommes des personnes en situation d’handicap que nous ne sommes pas capables de finir un parcours. Il ne faut jamais nous sous-estimer. Grâce au handisport, j’ai saisi l’opportunité de devenir la première femme sourde à avoir les permis poids lourds et Super poids lourds malgré de nombreuses embûches. Ma devise est donc la suivante : impossible n’est pas sourd. Donc qu’on soit sourd, aveugle, amputé, si on veut atteindre un objectif, quelle que soit la difficulté, il faut s’en donner les moyens, même si ça peut demander plusieurs jours à plusieurs années. Car se lever tous les jours pour faire quelque chose que l’on n’aime pas, à quoi ça sert ?


Cet événement doit son succès aux organisateurs : Dominique Du Trieu, Frederic Viala, Nicolas Francais, Sylvie Desira ainsi qu’aux sponsors de cet événement : AUDI, le Haras de la Louise (Balnéothérapie équine), PADD, le Conseil Général de la Haute Garonne et bien d’autres. Les organisateurs remercient toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de cet événement et invitent tous les cavaliers, parents, organisateurs qui souhaitent contribuer à l’évolution de ces épreuves à contacter Nicolas Francais (nicolas.francais@gmail.com).