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Ces « autres » que l’on oublie trop vite

A maintes reprises, nous avons eu l’occasion de déplorer la ségrégation entre chevaux français et chevaux étrangers que la SHF désigne sous le vocable peu flatteur de « autres ». Ces « autres » sont les oubliés des podiums. Quand remise de prix il y a, la cérémonie se passe pour la plupart du temps, à la va-vite. Et pourtant, leurs propriétaires contribuent à l’économie du système exactement comme ceux qui ont les faveurs de « la préférence nationale »…


Carpediem Z, l’étalon gris de 5 ans, seul de sa génération à avoir accompli tous ses parcours sans toucher une barre est de ceux-là. Paco Diouf, son cavalier, n’est pas content du sort réservé à son protégé à l’issue des finales et le fait savoir.


E. R.



Le meilleur 5 ans français aux oubliettes !


Cette année, un seul cheval de 5 ans a réussi l’exploit de réaliser tous ses parcours de Cycle classique, ainsi que ceux de la finale de Fontainebleau, sans aucune pénalité, soit 21 sans-faute sur 21 parcours.


Pourtant, dans la presse, le nom de ce cheval a été à peine évoqué et il n’est pas fait mention de sa saison parfaite. Pourquoi ? Parce que ce cheval est un « Autre ». Il s’appelle Carpediem EDM Z, est né en France, appartient à un propriétaire français, est monté par un cavalier français, mais il est inscrit au stud-book Zangersheide, donc c’est un pestiféré !


Il fait les mêmes épreuves que les autres chevaux - et même mieux, puisqu’il n’a fait tomber aucune barre -, mais n’a pas droit aux mêmes primes, ce qui occasionne un manque à gagner de plusieurs milliers d’euros sur la saison. L’absence de médiatisation de cet exploit est préjudiciable au cavalier, qui n’est pas reconnu pour son travail, ainsi qu’à l’éleveur et au propriétaire, qui ne bénéficient pas des retombées d’un tel exploit.


Pourtant, la Société Hippique Française prétend être au service des éleveurs, des cavaliers et des propriétaires. Dans l’article premier des statuts de la Société Hippique Française, il est inscrit : « Son but est d’encourager l’élevage, la formation, la valorisation et la commercialisation des jeunes chevaux et poneys, en particulier de sport, en France, et d’en favoriser l’emploi. ».


Nulle part n’est fait mention que ces jeunes chevaux doivent être inscrits aux stud-books Selle Français ou Anglo-Arabe.


Il est d’ailleurs étonnant de constater que, sur son site internet, dans la rubrique « Des performers internationnaux » (la faute d’orthographe comprise), la SHF se glorifie des performances internationales de chevaux passés par les circuits organisés par la SHF.


Parmi ces chevaux, elle donne en exemple le Oldenbourg Couletto, le KWPN Rufus, ou encore le sBs Rêveur de Hurtebise, qui ont effectué tout ou partie de leur formation en France.


Nul ne dit que Carpediem EDM Z ou un autre cheval relégué dans la rubrique « ASB » dont personne ne parle, ne sera pas un jour l’un des piliers de l’équipe de France.


Et alors, nul doute que la SHF saura se glorifier du fait que ce cheval a été formé sur le circuit français ! Sans préciser, bien sûr, que ce cheval a été discriminé, ignoré, et que son cavalier, son propriétaire et son éleveur ont été floués.


La Société Hippique Française au service des éleveurs, propriétaires et cavaliers ? Ou seulement d’une partie ?


Amis cavaliers, éleveurs, propriétaires, qui êtes dans le même cas, réagissez !


Paco Manadou Diouf


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Sur le même sujet, voici le texte d’une lettre envoyée au président de la SHF par Edouard Dewez, président de l’association française des éleveurs et amis du cheval hanovrien.


« Après les finales nationales que votre société organise, je me permets de vous rappeler le courrier du 17 septembre 2015 que j’ai adressé à votre Secrétaire et de vous joindre la liste des douze chevaux hanovriens nés en France qui ont participé à ces épreuves en Concours Complet et en Dressage.


Pour l’ensemble de ces chevaux, la différence entre « gains réels » et « gains virtuels » s’élève à un peu plus de onze mille euros.
Cette somme me semble appeler deux remarques :
- Elle est dérisoire (de l’ordre de trois pour mille) en regard de l’aide annuelle et réitérée qu’apporte à la SHF le fonds Eperon.


- Mais suffisamment représentative à titre individuel pour les éleveurs ou les propriétaires de ces chevaux pour qu’ils puissent la considérer comme une « sanction ».


C’est pourquoi je me permets de vous interroger Monsieur le Président, sur la légitimité et surtout la pertinence d’une telle discrimination entre chevaux nés et élevés en France ».


27/11/2015

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