Le sport équestre comme prétexte à la promotion d’un département : 2. Béligneux Le Haras
Au premier coup d’œil, c’est le professionnalisme de l’établissement qui s’impose : vaste domaine
impeccablement entretenu, paddocks entourés de lices en bois autour des écuries. Vaste espace pour l’accueil des camions et des vans. Du sérieux. La structure est opérationnelle depuis une dizaine d’années. Elle a été voulue par les Haras Nationaux pour regrouper les centres techniques de Bourg et de Chalamont. 2 450 000 € de travaux (hors foncier) ont été nécessaires pour réaliser cette structure implantée sur 13 hectares. Travaux financés en grande partie par le département de l’Ain. Divers opérateurs se sont succédé ici avant l’arrivée de BLH en 2015. L’activité du site est alors très rapidement montée en puissance. Pour la première année, 356 juments y ont été inséminées, 45 poulinages et 50 transferts d’embryons effectués. La clientèle est internationale. Des éleveurs d’Allemagne et de Suisse y amènent leurs juments pour la reproduction ou pour des séjours longs. Dans ce cas les chevaux sont dirigés vers la ferme d’élevage de la Genête, autre site BLH. Les 14 étalons ont leur domaine réservé à Servas, belle structure là aussi, pilotée par Sébastien Neyrat. Au total, c’est une dizaine de salariés qui oeuvrent sur les trois sites. La philosophie BLH est résolument tournée vers la production de chevaux de sport de haut niveau par la recherche d’étalons performers d’une part et d’autre part par la recherche de poulinières qui ont elles-mêmes obtenu des performances en concours et dans les souches desquelles il y a des gagnants. L’Allemagne est son « terrain de chasse privilégié » mais pas que. Il y a établi de longue date des relations durables avec le kaiser Ludger Beerbaum entre autres comme avec le Suisse Markus Fuchs dont la jument de tête, la BWP La Toya (Fortuin Z-Furioso) est aujourd’hui à 22 ans, poulinière à BLH. Par transfert, elle a donné naissance en 2014 à deux filles de Con Air, Coco Bel Z et Caen Bel Z et en 2015 à trois filles de Kigali. Sandro Boy lui est promis cette année. Idem pour Granie, une wesphalienne par Gonfaron associée aux plus beaux succès de Markus. Sabrina, fille de Sandro Boy et d’une mère par Landadel, grande gagnante sous la selle de Marcus Ehning, mise à la retraite l’an dernier est désormais poulinière à BLH. Elle est suitée d’un Casall et d’un Plot Blue.
Bel est l’affixe maison. Les poulains naissent à la Genête, sont valorisés par le cavalier Anthony Gruey. D’autres sont confiés à Andrea Caprara et Julien Gonin. Ce fut le cas pour, entre autres, les fils de Contessa (Contender) HAN, Vepsom Bel (Epsom Gesmeray), The Best of Bel (Quidam) ou Abou Sim Bel (Tinka’s Boy et Jiva de Chalamont).
Constat de Frédéric Neyrat sur l’activité d’élevage du moment : un peu moins de juments à la saillie mais de plus en plus de naissances par transfert d’embryons. La sélection a fait son œuvre dans l’élevage. Il n’y a plus que les bonnes et très bonnes juments qui sont mises à la reproduction. Queen Girl Kervec (Diamant de Semilly et Jolly Girl de Kervec) qu’a fait naître le Breton Roger Huon, est de celle-là. Elle la mère de VIP du Forezan, champion des 7 ans l’an dernier avec Julien Gonin et vendu à l’étranger. Elle produira cette année par transfert de Cartani et Casall.
Servas : la vitrine
Servas, c’est le lieu de l’autre activité de BLH. L’hôtellerie des étalons « notre vitrine » dit Frédéric, pas peu fier de cette structure fonctionnelle, bien organisée, dans un lieu verdoyant très plaisant ouverte en 2015. Quatorze étalons sont logés dans ce complexe haut de gamme baptisé « European Stallions Resort » dirigé par Sébastien. Deux écuries, une pour les jeunes, une pour les performers, carrière Toubin, marcheur, rond de longe vaste salle de récolte (12 x 12), paddocks et herbages en sont les outils sur une dizaine d’hectares. Rien que pour les mâles, les juments y sont interdites d’accès. Parmi les jeunes, Dexter de Kerglenn (Mylord Carthago et Shanna de Kerglenn x Diamant de Semilly) SF, deux frères par Tinka’s Boy et Granie, entre autres et chez les performers, Tinka’s Boy (Zuitpool x Zeus) KWPN, Monte Bellini (Montender-ramiro) (WES), Cartani (Carthago-Landgraf) HOLS, Asti Spumente (Argentinus-Landgraf) OLD, Sandro Boy (Sandro-Grannus) OLD, Intermède à Bord (Bolino Ravigan- Phospoho) PFS. Les étalons sont sortis tous les jours, soit en carrière soit sur les sentiers de la forêt environnante. Deux milles doses sortent chaque année du laboratoire utilisées à 80 % en France et 20 % à l’étranger, principalement en Europe pour servir un millier de juments.
Belle entreprise que l’enseigne BLH qui maîtrise tout dans la chaîne complexe et parfois aléatoire de l’élevage. PME familiale dirigée par les dr vétérinaires Frédérique et Frédéric Neyrat et par leur fils Sébastien.
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