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Un peu d’histoire (III)

  • Wag (Herbageure demi-sang)
    Wag (Herbageure demi-sang)
  

Le cheval du Berry.


Les origines de la race chevaline dans le Berry sont fort anciennes et mélangées.


Les Wisigoths vinrent en Berry ; les Arabes parcourent cette province jusqu’à la bataille de Poitiers. Germains et Arabes y abandonnèrent des juments avec lesquelles des étalons orientaux ont laissé des souvenirs.


Sous Philippe Auguste, Henri II vint s’emparer du Berry qui, pendant deux ans (1187-1189), est le théâtre de luttes incessantes. A cette époque des juments d’Outre-Manche y ont certainement été laissées par l’armée anglaise.


Au XVe siècle, le Berry, apanage des enfants de France, connaît une ère de prospérité consécutive aux ravages de la guerre de Cent ans.


Puis, c’est l’époque de Henri IV, avec le fameux élevage de Sully, à Mehun-sur-Yèvre. Négligé sous Louis XIII, l’élevage reprend avec Colbert et la création des haras. Au XVIIIe siècle, le cheval du Berry est réputé, principalement dans la région de Nérondes. Sancerre est le centre d’une importante foire aux chevaux où la Normandie elle-même vient s’approvisionner, car, disent les chroniques du temps, « l’accroissement des chevaux du Berry était terminé à trois ans, tandis que celui des chevaux de Normandie ne l’était qu’à quatre et cinq ».


A cette époque, la région qui correspond aujourd’hui au Cher et à l’Indre, fournissait de nombreux chevaux aux armées.


Arrive la Révolution. C’est le marasme complet pour l’élevage qui commence à reprendre en 1806.


Au début du XIXe siècle, la jumenterie n’est pas suffisamment sélectionnée. C’est à partir de 1850 que la production de demi-sang devient intense et bonne.


Quelques étalons de pur sang, quelques anglo-arabes, des Norfolk anglais et des demi-sang normands ont été employés dans le Berry.


Avec la jumenterie ancienne, mais de source un peu hybride, ils ont produit un animal de beaucoup de qualité.


Régions d’élevage. – Le cheval de demi-sang est presque uniquement produit dans l’arrondissement de Saint-Amand. Il y a lieu de distinguer deux centres de production :


1° A l’est, la vallée de l’Aubois (plus connue sous le nom de vallée de Germigny), doublée de la partie ouest de la vallée de l’Allier et de la vallée de l’Auron, constitue la principale région de la production du demi-sang. C’est le prolongement du Nivernais. Les herbages y sont excellents et donnent un cheval sérieux avec beaucoup de squelette.


Les centres les plus importants sont :


Dans la vallée de Germigny : Laguerche, Nérondes, Sancoins.


Près du Bec-d’Allier : Le Guétin.


Dans la vallée de l’Auron : Dun-sur-Auron ;


2° Au sud-ouest, la région de Lignières (partie ouest de la vallée du Cher, vallée de l’Arnon) confine avec l’Indre et la Creuse ; ce centre de production est le prolongement de celui de la haute vallée de l’Indre (La Châtre). On y trouvait encore, il y a quelques années, des animaux se rapprochant du limousin, avec des marques de sang oriental. Ce type se fait rare ; néanmoins, le cheval de Lignières est plus selle que celui de la vallée de Germigny. Un étalon de pur sang arabe fait encore la monte à Lignières.


Type du cheval du Cher. – Le cheval du Cher est moins ogival que celui de Saône-et-Loire. C’est un animal très sérieux, bien ouvert, bien éclaté, ouvrier infatigable, aux allures énergiques, parfois un peu hautes. L’emploi du Norfolk anglais a donné des produits pleins de qualité, souvent d’un type à deux fins.


Le cheval de la vallée de Germigny est, en général, un excellent « cob », animal très utile derrière les chiens, comme à la voiture, qui, s’il a parfois l’épaule un peu droite, rattrape cette imperfection par sa trempe et son énergie.


Dans la région de Lignières, le cheval est plus « selle ».


Succès en concours. – Surtout cheval de service, le berrichon n’est pas aussi brillamment représenté que son frère charolais sur le palmarès des concours et des courses. C’est à l’usage qu’il faut le voir ; combien de veneurs se louent de ses services.


La réputation des chevaux de la vallée de Germigny n’est plus à faire. Qu’il suffise de cite Rosette XIV (Saint-Armel, p. s.) (pl. XVII), héroïne de concours hippiques, brillamment mise en valeur par M. Guy Olivier et vendue 50.000 francs au concours de Vichy, à M. Lederlin.


Quelques très beaux chevaux ont été fournis par la région de Lignières, La Châtre. Les plus remarquables ont été : Wag (Herbageur, d.-s.) (photo), cheval au cadre important, aux allures puissantes et élastiques, vendu en Suisse, et Idéal (Moret, d.-s.) (photo), à M. Morel. Ce dernier est impeccable dans son modèle de « poids lourds ». Il vient d’avoir le prix d’honneur à Vichy en 1927 ; Wag l’y avait obtenu en 1926.


Etalonnage. – L’étalonnage privé a joué, en Berry, un rôle important, de 1850 à 1874 ; mais, depuis de nombreuses années, c’est le haras de Blois qui fournit, dans cette région, la presque totalité des étalons.


Principaux éleveurs. – Le Berry est un pays de petit élevage où, pour leur mise en valeur, les animaux sont confiés aux écoles de dressage.


Quelques éleveurs cependant présentent eux-mêmes leurs animaux ; ce sont : MM. le marquis de Rolland, à Garigny ; Morel, à Sancerre.


Une mention spéciale est due à un important éleveur, M. Vérillaud, qui exploite un très vaste domaine uniquement avec des juments de demi-sang. On peut le citer comme modèle à imiter : La jument de demi-sang, à la fois poulinière et jument de service, c’est la crise du demi-sang, à jamais conjurée. Souhaitons que M. Vérillaud ait de nombreux imitateurs.


Elevages de trotteurs. – Quelques élevages de trot existent en Berry, le plus important est celui de M. Perrot, à Laguerche.

06/05/2016

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