Adieu 2014
Sur le plan sportif, ce fut une incontestable réussite dans à peu près tous les domaines. Au stade d'Ornano, en particulier, transformé en cathédrale du saut d'obstacles. Lieu magique, décors de piste somptueux, sol impeccable, mise en scène grandiose. Un pur bonheur. Sur le plan de l'organisation, ce fut une vaste pagaille. Nous l'avons dit en son temps. Inutile de réchauffer ce plat raté. Gardons le positif. La Normandie à l'affiche pendant quasiment 4 ans et bien plus encore fut au centre d'un vaste brassage sportif, événementiel, commercial, culturel, politique, planétaire. Que reste-t-il de ces jours bénis ? Des souvenirs, des images, de l'émotion, de la joie, des déceptions. Pour nous, le plus beau souvenir restera le titre individuel de vice-champion du monde de Patrice accolé à la médaille d'argent collective. La mémoire sélective gardera aussi l'infernale saga de l'équipe de CSO néerlandaise, la médaille d'or en voltige de Jacques Ferrari, les somptueux paysages de la baie du saint Mont dans le sillage des cavaliers d'endurance, les stops des reiners, le grandissime flop du Complet au haras du Pin contrebalancé par la fabuleuse aventure d'Opgun Louvo né chez Yves Berlioz, des images étonnantes de la nocturne cérémonie d'ouverture. A la faveur d'un temps mort à Caen, le centre de gravité s'est déplacé à St Lô pour un grand moment de ferveur autour de l'élevage en faveur de la promotion, du commerce, de la nostalgie. Voilà, rapidement évoquée, cette campagne normande des jeux Equestres à laquelle nous avons consacré dès le vendredi 12 septembre, un numéro spécial. Et maintenant, morceaux choisis.
Janvier, Février, Mars. Le début de l’année fut encore secoué par l’affaire de la TVA. Grosse mobilisation des centres équestres partout en France et à Paris pour faite plier le gouvernement. En vain car l’affaire ne se joue plus à Paris mais à Bruxelles. Rien n’est réglé aujourd’hui. Le sentiment qui domine avec le saucissonnage de la vente des heures d’équitation, c’est que les patrons de centres équestres exercent un nouveau métier, ils sont devenus des loueurs d’installation... La vigilance continue dans un contexte fragilisé par la crise, par les conséquences de la réforme des rythmes scolaires, par une moindre consommation de produits liés à l’équitation, par un fléchissement dans la vente des licences.
Avril. Finales pascales de tous les dangers pour les Bleus. Patrice contraint à l’abandon après la blessure d’Orient Express. Dur-dur, mais sage décision qui permit de préserver l’intégrité du cheval en vue des JEM.
En demi-teinte cette finale de Coupe pour laquelle l’organisation d’Equita avait mis les bouchées doubles. Le public a tardé à venir mais heureusement il était là massivement pour les grands moments du dressage et du CSO.
En Mai, Ouaddar et Quickly de Kreisker font ce qui leur plaît et gagnent le GP*** du Touquet. Un mois plus tard, Quickly se retrouve en tête du classement WBFSH. Joli coup pour l’élevage français et les choix de Guillaume Ansquer.
Le stud-book SF a un nouveau président. Pascal Cadiou, seul candidat sérieux en piste suite au retrait de Robert Maury, devient président (élu) de l’ANSF. Il succède à Bernard Le Courtois qui avait assuré l’intérim depuis le départ d’Yvon Chauvin à la présidence de la SHF.
Juin. est le mois qui voit la disparition d’Hubert Bourdy. La maladie a vaincu sa résistance. Une page de l’équitation se tourne. Le souvenir de ce brillant cavalier et de cet homme hors du commun, reste très présent dans le milieu des sports équestres. Nous ne t’oublierons pas Hubert.
Juillet-Août. L’élevage est en fête à St Lô, comme chaque année au moment du NHS. Elle Miss Koko, une magnifique fille de Master van de Hell et Koralie du Beuvron née chez Sophie et Patrick Rabier, présentée par Paul Loisil, née en Centre-Val-de-Loire, gagne le championnat national des foals.
Adeline Hécart ne se pose pas de Question (d’Orval) et aligne les victoires dans les épreuves du Grand National et dans le Grand Prix du Conseil général de la Manche.
Septembre. Elevage encore et un titre de plus pour le Bourguignon Jean-Claude Viollet qui remporte le titre de champion de France des femelles de 2 ans avec Coccinella Batilly (Quaprice*Bois Margot). Le titre des femelles de 3 ans revient à la Bretonne Baraka West (Dalton vh Lindehof) à Christian Planchon.
Upsilon (Canturo *Bois Margot), le crack entier de Thomas Carlile gagne les 6 ans à Pompadour et devient de ce fait un des rares chevaux a avoir réalisé le triplé 4-5-6 ans. Un mois plus tard, Thomas gagne le championnat du monde des 6 ans au lion d’Angers avec Ténarèze qui sera vendu quelques semaines plus tard à l’Anglais Harry Meade dont le cheval est mort après le cross du Pin lors des JEM.
Octobre - Novembre. Les coups de cœur de l’automne s’écrivent Qoud’Coeur de la Loge et riment avec Bosty. Huit jours après avoir gagné le GP*** de St Lô, Bosty récidive à Lyon dans le Grand Prix de l’étape Coupe du monde. Quel spectacle et quelle ambiance. Bosty survolté et le public debout pour acclamer le champion d’Europe dont la complice Myrtille Paulois avait fait ses adieux à la scène la veille. De Bosty et de Qoud’coeur, on en reparlera c’est sûr. Comme Sydney Une Prince qui vient de lui être confiée par Marius Huchin.
Coup de cœur aussi pour Simon Delestre et Ryan des Hayettes qui ont mis le feu aux Masters d’Equidia. Un grand moment là aussi.
Octobre c’est aussi le temps des « baptêmes » étalons SF à St Lô. L’écurie Pignolet confirme sa suprématie avec le très chic Balco d’Elle, vainqueur incontesté des étalons de 3 ans. Cher Epoux, originaire d’un élevage nivernais consacré à l’AQPS, gagne les 2 ans. A Lyon, la Bourgogne est encore à l’affiche avec Béryl des Prés, vainqueur du championnat SF des 3 ans, appartenant à Jean-Yves Ermann.
Le cru 2014 des championnats de France se joue à Fontainebleau, orchestré comme chaque année par la famille Bost. Voici les podiums. Sébastien Duplant, après une très belle saison en GP2 et 3*, prend la médaille d’argent en Pro Elite avec le gris Pégase du Murier. L’étalon de Reynald Gras sera acquis par Bosty fin octobre.
Restons dans l’élevage avec le point final à l’étalonnage public mis par l’ifce. Les nationaux ont été affectés par lots (4), comme prévu au cahier des charges, à des structures collectives et à une société privée, France Etalons, créée par Michel Guiot et Denis Hubert. C’est à France Etalons qu’ont été attribués les étalons SF de sport, à l’ANAA les anglos, au Pin les Trotteurs et à Cercy-la-Tour, les pur-sang.
Equipondy à Pontivy rassemble une belle brochette de cavaliers pour les 20 ans de ce concours. Toutes les fines cravaches bretonnes sont là évidemment mais c’est Julien Gonin qui fait la loi. Le cavalier de Rhône-Alpes cumule les victoires ici et enlève le Grand Prix quelques semaines après celui de Lorient dans le Grand National. L’air breton lui va bien. Pour mémoire, Julien qui faisait équipe avec Benjamin Robert, gagne le circuit 2014 du Grand National de CSO.
Etienne Robert
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