Au service de la performance
Quel cavalier ne commence pas par détendre son cheval avant de commencer toute pratique, sportive ou de loisirs ? Cette attention à nos montures est certes tout à l’honneur des cavaliers. Pourtant le constat développé conjointement le 27 mars au Haras du Pin, par la FFE, l’IFCE, nos sportifs de haut-niveau et leur coach révèle notre plus grande faiblesse : Le cavalier est le seul sportif qui ne s’échauffe pas… Sans respect de son corps, pas de réussite, pas de longévité, pas de performance !
« S’échauffer, c’est réduire les risques de blessures et anticiper la récupération ». Guy Bessat devient coach sportif pour Karim Laghouag : « Je voulais anticiper avant les douleurs, faire du sport correctement et durer longtemps ». Ensemble, ils initient alors un programme quotidien qui se devait de prendre en compte la première donne fondamentale de notre milieu : le manque de temps dan-s les plannings entre gestion des clients, écuries, chevaux, compétitions, vie privée… La préparation physique devait s’adapter.
La réponse du coach remporte immédiatement l’adhésion de l’athlète : Des exercices ludiques, courts, variés mais réguliers pour gagner en tonicité, en souplesse… et conjointement l’intégration de phases de décompression, de récupération permettant des pics de forme lors des périodes de compétitions… Enfin, un travail ciblant tant le haut que le bas du corps, pour ré-initier l’équilibre d’un tout. « En réveillant ainsi le corps, on engage l’esprit. Gagner à chaque séance, c’est améliorer ses capacités physiques et booster ses capacités mentales. »
La FFE l’a bien compris, et favorise les actions en ce sens. Ainsi, Blandine Bousquet est devenue la coach en préparation mentale de Ludovic Henry. « Pour le sportif, le corps est un outil, et il ne l’écoute que peu. Il est essentiel de le reconnecter à ses sensations corporelles ». Le cavalier de dressage, inspiré par les pratiques à l’international, voit dans cette préparation mentale une vraie possibilité de s’exprimer et d’exprimer son potentiel. « Je remercie le staff fédéral, et la richesse de l’apport de notre entraîneur Jan Bemelmans. Sa solidité nous permet de gagner en souplesse, et il nous donne vraiment le champ de développer ce type de techniques ».
Inspiré des philosophies orientales, lorsque le cheminement est plus important que le résultat, la préparation mentale permet l’alliance des deux. Il est question de confiance, de détermination des objectifs, de connaissance de soi. Des outils issus des techniques de yoga comme des arts martiaux pour réguler l’aspect émotionnel, parvenir à un niveau « 0 » de parasitage et évoluer sereinement vers la performance.
Cette préparation du cavalier a un impact direct sur le cheval. Les émotions génèrent des réactions physiologiques. Comprendre ce rapport aux énergies, se l’approprier, et l’adapter aux personnalités des chevaux devient alors une véritable force du binôme. « La vie autour est génératrice de stress ». Le cavalier de dressage cite en cela Margit Otto-Crépin, et témoigne concrètement des apports de cette méthode dans son travail. « Instinctivement, c’était là, j’avais le ressenti sans la conscience, ni les outils. L’impact est réel dans la relation avec le cheval, c’est une véritable connexion, un retour à la communication ». Pour Emmanuelle Schramm, DTN de la FFE, l’outil est précieux « Notre discipline a besoin d’une réelle adhésion du cheval, il faut de la confiance, de la collaboration. Un cheval dans la contrainte ne servira pas la performance du couple ».
Le haut-niveau nous sert de modèle, prenons exemple…
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